AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le Buffle blanc (25)

Le regard de la mère se reporta aussitôt sur le nourrisson qu'on lui tendait. En le prenant dans ses bras, les lamentations dans les rues du village s'estompèrent en elle, faisant place à un lointain grondement semblable à celui d'un fleuve ou du vent sur un sommet. Seuls paraissaient réels à ses yeux le crépitement rougeâtre des roseaux dans le vieux poêle et le tranquille reflet du feu dans les yeux doux et insondables de l'enfant.
Commenter  J’apprécie          110
LE PILOTE ATLI, 2ème nouvelle,

Quand il vint à bord ,il y avait déjà une heure que le moteur était en marche .Les mousses attendaient aux cordages d''amarrage; le capitaine ,debout a la barre ,vociferait des imprécations à faire se signer toute la digue; le pilotr s'affairait au cabestan,comme s'il venait de faire une invention ,et moi ,j'étais deboutccontre le mât du schooner,me demandant si je ne ferais pas mieux de redescendre à terre.
Vraiment les choses ne se présentaient pas bien.( Page 107).
Commenter  J’apprécie          70
LE GESTE

--Mon Dieu!murmura une voix.
--Dieu?répèta le docteur en secouant lentement la tête.Voyez-vous ,on assiste parfois à des crimes collectifs : à l'école, au service militaire,dans la société, dans les prisons .Personne n'a jamais su pourquoi Eli s'était suicidé. Mais nous étions tous ses meurtriers,des ombres qui s'étaient glissées derrière lui pendant des années.Et chacun d'entre nous avait coupé l'un des fils qui le retenaient à la vie.Quand le dernier s'est rompu,il a roulé dans l'abîme. Des enfants ont parfois ce geste de Legueult ,des maîtres, des procureurs,des pères, des présidents.Seuls les animaux ne le connaissent pas.Et cette petite main --en disant ces mots ,il posa la sienne sur celle de la maîtresse de maison--cette petite main ne doit jamais plus le refaire.....Afin que ses enfants le désapprennent enfin,pour tous les siècles à venir.(Page 186).
Commenter  J’apprécie          40
HENRI LE BATISSEUR,3ème nouvelle,

O terre,notre mère, dont nous avons souillé la face,avec nos pierres,notre fer,nos vices et notre sang et nos tourments, nous nous sommes detournés brutalement de ton foyer sacré: ô Terre,accueille- nous de nouveau dans tes bras.!
Des fanfaron qui avaient cru,dans leur frénésie, asservir ta beauté dépouillée, voici que resurgit la nostalgie.Et ces enfants perdus de ton sanctuaire s'agenouillent en pleurs devant la porte close.
Oh! redonne-nous ta glèbe,le bruissement de tes forêts ,la charrue et le champ que repoussa notre main dédaigneuse ,afin que nous épiions de nouveau l'hymne de tes sources éternelles dans le paradis de l'enfant prodigue !.( Page 131).
Commenter  J’apprécie          30
LE BUFFLEBLANC OU DE LA JUSTICE DIVINE

Bien avant le temps où le drapeau de l'occident chrétien apparut sur les rivages de l'Inde,un garçon vint au monde dans un petit village ,au bord du Gange.Et ses parents l'appelèrent Vasudeva.
Rien d'extraordinaire n'avait marqué cette naissance,sinon que les gémissements de la mère furent soudain recouverts par le hurlement d'épouvante du doyen du village.
Commenter  J’apprécie          32
Ecoute-moi, l’interrompit Vasudeva, et laisse-moi parler, je t’en prie. Le pouvoir ne rassasie pas. Seuls les Dieux sont rassasiés parce qu’ils ont tout. Et toi, tu n’as pas tout. Aucun homme n’a tout. Tu as beaucoup, mais c’est toujours peu, car tu luttes contre moi pour obtenir plus. Tu voudrais que je t’adore ? Tous ceux que tu voies t’adorent, avec leur front dans la poussière et aux lèvres ce que tu veux entendre. Et c’est à cela que je reconnais ton impuissance. Tu ne peux me forcer, tu peux seulement me tuer. Mais sur mon cadavre, tu pleureras, car à chaque battement, tu sauras qu’autrefois vivait quelqu’un devant qui tu étais moins qu’un mendiant.
Commenter  J’apprécie          20
HENRI LE BATISSEUR

--Bâtisseur des villes ,dit la bouche divine,as-tu vu ta moisson et réclames-tu toujours ton dû ?
--Seigneur,répondit le roi,je rentre au bercail comme l'enfant prodigue. Mais je n'implore pas que tu m'accueilles.Je te demande de me laisser dans les parvis de l'éternité. Si justice devait m'être rendue,je devrais retourner dans cet enfer de pierres et pousser à la roue de cette époque effroyable. Mais mes intentions étaient bonnes ,Seigneur ,laisse-moi donc séjourner dans le recoin le plus obscur,car plus jamais mon coeur ne sera joyeux.
Mais Dieu sourit avec mansuétude.
--Sire Henri dit-il,tu te morfonds excessivement.Ne méprise pas cette semence ,ne maudits pas cette moisson,car il arrive ce qui doit s'accomplir. Reste dans le Très Saint et ne te voile pas la face,car un jour viendra où ton âme sera dans la joie, où tu relèveras la tête --quand ton frère entrera dans la cité céleste.
--Mon frère, mes frères, Seigneur ,sont tous morts.
--Ton frère, dire Henri,n'est pas mort,il n'est même pas encore né. Il viendra quand ma voix l'appellera.
Alors il parcourra la terre avec majesté et courage, comme tu la parcourais jadis.Alors les pierres crierontsous ses pieds et le fer se brisera sous son épée. Et il se tiendra à ta droite,sire Henri,ton frère : le destructeur de villes.(Page 149).
Commenter  J’apprécie          20
C'était l'adversaire le plus retours qu'il n'eût jamais rencontré. Non pas parce qu'il allait lui ôter la vie, mais parce qu'il voulait lui ôter son coeur pur. Le Seigneur profanerait tout ce qui lui importait avant de l'envoyer rejoindre les morts.
Commenter  J’apprécie          10
N'as-tu pas appris que le pouvoir n'existe que lorsque l'épée passe sur tout ce qui lui résiste comme la faucille sur l'herbe? Que le pouvoir se fane et pourrit lorsque l'épée s'émousse ou que la justice veut se dresser contre le pouvoir? Qu'il n'y a que deux sortes d'existence: avec l'épée ou sous l'épée? N'as-tu pas apprise cette leçon?
Vasudeva leva les yeux vers lui.
Je l'ai cru, Seigneur, maintenant je sais que j'ai eu tort. Il y a quelque chose qui lie la faucille à l'herbe. Nous ne prions pas le tigre ou le meurtrier des fleuves, ni le ver qui vit sur le brin d'herbe. Mais nous prions les Dieux qui sont au-dessus d'eux et dans le sein desquels vivent les deux: le souffle du tigre et le souffle du ver.
Et ce souffle, qui nous l'a donné?
L'amour, Seigneur, et la justice.
Commenter  J’apprécie          10
Et devant la table longue,qui ressemblait à un catafalque se tenait son enfant dans un uniforme noir,avec une tête de mort à la visière de sa casquette,la main levée pour prêter serment, et pour témoigner contre sa mère, qui l'avait mis au monde,contre la liberté et peut-etre contre la vie de sa mère. Et de sa jeune voix forte et claiŕe,il avait ajouté après son témoignage :
--Que Dieu m'en soit témoin.
Et les juges avaient regardé ce jeune visage clair,et ils avaient approuvé, et au bout d'un moment,ils avaient prononcé le jugement ,un jugement qui n'était si indulgent,avaient-ils dit,que par égard pour son fils ,jeune garçon incorruptible du nouveau reich .Mais avant qu'on l'emmenât, elle avait levé les yeux ,elle avait regardé ce visage enfantin,et il lui avait semblé que ses lèvres tremblaient, comme s'il allait pleurer,mais elle n'avait pu en être sûre, parce qu'à ce moment,on l'avait poussé dehors.(Page229).
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (67) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Le textile en s'amusant

    Savez-vous quelle est la plus ancienne fibre textile dérivée du pétrole ? Indice : cette matière a rapidement pris sa place dans l'histoire du vêtement féminin.

    le nylon
    le feutre
    le ramie

    10 questions
    154 lecteurs ont répondu
    Thèmes : textile , Textiles et tissus , industrie , plantations de coton , culture générale , vêtements , habillement , détente , maillot de bain , laine , humour , Chanvre , confection , Fibres textiles , laine , grande-bretagne , histoire , indeCréer un quiz sur ce livre

    {* *}