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Critique de Faignan


C'est un ami qui m'a conseillé ce livre. Il me le vendait comme un ouvrage dans la ligne de Borges, quelque chose du réalisme fantastique. C'était pour lui un livre vraiment fascinant, peut-être le meilleur qu'il ait lu. Pourtant, j'ai eu du mal à le lire. Il est resté seul sur ma pal avec sa couleur bleu sombre. Je crois que j'ai attendu deux mois avant de l'ouvrir. Je suis souvent réticent lorsqu'on me survend un truc. Il insistait pour que je le lise et je me suis donc lancé au mois d'aout. J'ai mis plus d'un mois à en venir à bout. C'est presque un record de lenteur pour un bouquin qui n'est pas si gros. Bien entendu, j'ai lu d'autres trucs en même temps. C'était presque une torture de progresser dans cette histoire.
Pourtant, je ne peux pas dire qu'il s'agit d'un mauvais livre. Je crois qu'objectivement c'est même plutôt bon. Je trouve que c'est bien écrit même. J'ai un peu honte de le dire, je ne suis pas entré dans ce bouquin et je n'ai pas du tout aimé cette expérience. Je ne sais pas si c'est fait exprès. Après tout, c'est l'histoire d'un homme (de trois hommes) hors du monde. Il y a peut-être une volonté de l'auteur de tenir les lecteurs hors du récit.
Honnêtement, je ne crois pas que le problème soit là. J'ai eu l'impression de ressentir quelque chose d'artificiel. Je dois dire que j'ai lu, il n'y a pas si longtemps, l'écriture ou la vie de Semprun. Ce texte évoque le retour au monde d'un rescapé des camps de concentration. Lorsque Amédée est arrivé dans ce texte pour évoquer sa non-vie, j'ai senti comme une fausseté, un décalage. J'ai pleinement conscience que l'auteur, lui-même déporté, a sans doute puisé dans son expérience. Je crois que ce décalage est surtout le fruit de la construction stylistique et du déluge des phrases redondantes. J'ai ressenti la même chose avec tout l'aspect de cette mystique rurale, forestière, qui entoure les Liljecrona et leurs gens. Il y a quelque chose du romantisme, un instant j'ai retrouvé des échos de la Mare au Diable qui m'avait enthousiasmée dans la jeunesse. Cette fois, je ne suis pas parvenu à entrer.
Je pourrais peut-être aussi discuter de ces aristocrates qui pleurent un monde perdu. Finalement, c'est un peu ça l'histoire. Ces trois hommes tentent de retrouver la vie qu'ils ont perdue. Ils tentent de reconstruire un monde idéal. Plus attaché à ceux qui n'ont rien, j'ai parfois du mal à m'identifier à ceux qui avaient tout. J'ai aussi du mal avec la figure de Christophe, Dieu sait que j'aime les vieux professeurs de sagesse populaire, mais la servitude de cet homme me fait mal au coeur. La servitude de tous ces gens qui semblent liés aux anciens maitres comme Reinfield à Dracula. Je ne crois pas que le livre soit fondamentalement réactionnaire, j'y vois juste une galerie de personnages qui me dérangent.
Un jour, peut-être, je recommencerai ce livre du début. Il y a de bonnes choses, je peux les voir, mais je ne les atteins pas et je le regrette un peu.
Ça n'était peut-être pas le moment et j'ai sans doute eu tort de me contraindre à arriver au bout.
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