Qui a bien pu construire Pierre ? En examinant son visage entaillé comme une planche d’anatomie, je constate avec surprise que ses pommettes sont bordées de minuscules rivets de bronze, soulignées d’une mince bande de bois – des matériaux anciens, chargés du poids des siècles. Les couches de sa peau sont plus récentes. Fibres synthétiques et plastiques, ondulation de servomoteurs en polymère. La structure générale semble à la fois nouvelle et ancienne, tout en étant hors de portée de la technologie actuelle.
la civilisation est inévitable pour tout groupe supérieur à deux individus.
Mon grand-père disait que le monde dissimule bien des vérités, pour peu qu'on soit capable d'ouvrir les yeux et d'observer. De nouvelles frontières attendent d'être explorées, peu importe ce que disent les maitres d'école et ce qu'on trouve dans les livres. Les cartes sont de jolis mensonges, destinés à nous rassurer.
C'est la sensation qu'on éprouve en l'effleurant qui trahit l'âge d'un objet. Mille secrets résident dans les fissures d'une porcelaine craquelée, dans l'efflorescence de la rouille. Il suffit de tenir un artefact poussiéreux au creux de ses mains, puis de fermer les yeux. Avec un peu d'imagination, les époques se succèdent, un passé vertigineux s'étire comme un ciel étoilé.