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Critique de jeranjou


Offert comme cadeau de Noel, je me devais de découvrir au plus vite Satori de Don Winslow, auteur peu connu mais très talentueux de « La griffe du chien » ou de « Savages » notamment, adapté au cinéma en fin 2012.

Satori est ainsi un roman exotique, dont l'action se déroule en Asie : Japon, Chine et Vietnam. Nicholaï Hel, héros du Shibumi de Trevanian, est donc de retour, sous la plume de Don Winslow. Pour les connaisseurs, ce volume précède Shibumi car Hel est âgé seulement de 26 ans. Winslow a eu l'idée de faire ressusciter Hel dans les années 51 en pleine guerre du Vietnam.

Au Japon, Nicolaï Hel a été emprisonné et torturé par les services secrets américains pour avoir assassiné KishiKawa, son mentor et maitre d'armes. Devenu lui-même expert en arts martiaux, fils d'une russe, Hel parle couramment de nombreuses langues dont l'Anglais, le Français et même le chinois... Il se passionne pour le jeu de go et en tire parti pour établir ses stratégie d'actions.
Haverford, un membre des services secrets des Etats-Unis, souhaite recruter ce jeune homme, fort et intelligent, pour devenir un espion au service des américains. Pour recouvrer sa liberté en échange d'une mission très périlleuse, sa cible à liquider est un haut fonctionnaire russe habitant en Chine. Pour ce faire, Hel va devoir se perfectionner en Français… avec l'aide justement d'une française, nommée Solange, et changer également de visage par de la chirurgie esthétique...

N'ayant pas lu Shibumi ni aucun Trevanian, je me suis plongé dans cet ouvrage en tant que candide absolu. Dès la couverture, j'ai eu l'impression de rentrer dans un James Bond, avec sa James Bond Girl française et des capacités de combat rapproché hors du commun. Et je n'ai pas été déçu du voyage asiatique...

Don Winslow prend son temps pour décrire les coutumes locales, les scènes romantiques ou bien encore les préparations aux joutes de combat, plutôt fatales dans ce roman. Par la suite, on ne s'ennuie pas une seule seconde et l'intrigue est parfaitement ficelée. On s'attache tellement au héros du roman, Nicolaï Hell, que je vais être dans l'obligation de lire Shibumi de Trevanian.
J'incite tout le monde à lire la note de l'auteur à la fin du livre expliquant pourquoi et comment il a réalisé ce roman.

Pour finir, un bon roman dépaysant et plein de romantisme à la sauce Russo-franco-chinoise. A découvrir sans modération, qui plus est pour les passionnés d'Asie et/ou d'arts martiaux. Seul petit bémol, déçu pour la toute fin du roman, un peu bâclée selon moi.

PS : Petite touche scientifique pour les connaisseurs du jeu de go ou de stratégie : ayant travaillé sur la « modélisation des effets et des actions » et la « planification stratégique », j'ai retrouvé des concepts similaires aux stratégies adoptées par Nicolaï inspirées du jeu de Go.
Pour faire vite, il s'agit de trouver des leviers d'effets et d'action dans un système complexe afin de changer l'état ou le comportement des personnes ou objets et des liens qui composent ce système. Par exemple, pour agir sur quelqu'un, vous pouvez attaquer, vous défendre ou bien jouer sur les interactions avec cette personne dans le lieu et dans l'espace-temps.
J'ai été stupéfait par la puissance de ces méthodes de stratégie qui démultiplient les capacités d'analyse du cerveau humain. Si vous n'êtes un adepte de ces concepts, ce n'est pas indispensable du tout pour apprécier ce roman d'espionnage.
Sinon, vous vous prenez au jeu de la stratégie qu'applique Hel pour chaque situation; j'ai beaucoup aimé sa tactique et ses répliques dans la salle de torture avec le chinois ou encore envers le banquier au Vietnam.
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