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Critique de Nadael


Aux derniers mots de ce récit – autobiographique - , on referme le livre avec une envie irrépressible d'écrire. Jeanette Winterson y dessine un parcours de vie singulier – le sien - qui pourtant, trouve forcément un écho chez toute personne amoureuse de littérature.
L'auteure anglaise revient sur son enfance passée auprès de ses parents adoptifs à Accrington, petite ville ouvrière morne et grisâtre proche de Manchester. Entre un père effacé, indifférent à tout ce qui l'entoure et une mère tyrannique, la petite Jeanette étouffe. Pentecôtiste, madame Winterson impose à sa fille des principes rigides et de nombreux interdits. Aucune marque d'amour ne se dégage de cette femme égocentrée, qui aurait tellement préféré recueillir un garçon.
Cette enfance douloureuse donne à Jeanette une force incroyable, de la détermination, de l'audace et de l'ambition. Pour fuir cet odieux foyer et sa condition déplorable, Jeanette se réfugie à la bibliothèque où elle entreprend de lire le rayon entier de Littérature Anglaise par ordre alphabétique. La lecture lui permet de s'évader, de toucher du doigt une forme de liberté. Lire Shakespeare, Austen ou encore Virginia Woolf lui ouvre des horizons insoupçonnés. Grâce à sa volonté et son intelligence, elle parviendra à étudier à Oxford.
Alors que Jeanette tente de lui parler de son amour pour une jeune fille, et donc de son homosexualité, Madame Winterson lui balance au visage cette terrible phrase : « Pourquoi être heureux quand on peut être normal? ». Jeanette quitte le domicile familial vers des contrées plus favorable à son épanouissement. On assiste à son ascension sociale, ses succès littéraires et ses amours jusqu'à ce qu' une dépression terrible vienne l'assaillir. Elle ressent à ce moment-là le besoin viscéral de lever enfin le voile sur ses origines véritables, découvrir ses racines, pour mieux se connaître et aller de l'avant. Elle part alors en quête de sa mère biologique.
Si Jeanette nous raconte les souffrances de sa jeunesse, le ton n'est jamais pathétique. le trajet parcouru est évoqué à travers de nombreuses anecdotes, où la fantaisie n'est pas exclue. Son texte est un ensemble de fragments, une sorte de puzzle qui se re-constitue au fil de la lecture. le passé et le présent s'y côtoient sans cesse. C'est un livre sur la quête du bonheur, sur l'identité, sur l'amour, et sur la littérature salvatrice de bien des maux.

Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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