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Critique de Sando


Sherman Mac Coy, à seulement 38 ans, a tout du golden boy. Autoproclamé « Maître de l'Univers », ce père de famille vaniteux travaille sur Wall Street, où il vend des obligations pour sa société de bourse. Il touche presque un million de dollars de revenus annuels, entretien une liaison dans un studio miteux avec une brune pulpeuse, vit dans un appartement au luxe indécent sur Park Avenue où il retrouve chaque soir sa femme Judy, une mondaine anorexique, et leur fille de six ans, Campbell.


Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes pour cet homme à la réussite sociale flamboyante, jusqu'au jour de l'accident… Alors qu'il raccompagne sa maîtresse de l'aéroport, dans son coupé Mercedes, Sherman rate la sortie d'autoroute pour Manhattan et se retrouve dans le Bronx. Affolé et sans repères, il perd définitivement ses moyens lorsqu'il tombe dans un traquenard monté par deux jeunes noirs désireux de le délester de sa voiture… le couple adultère parvient à s'enfuir mais non sans renverser au passage l'un des deux malfrats… le choc lui vaut un traumatisme crânien qui le plonge dans un profond coma. Dès lors, les médias et les politiciens s'emparent de cette sordide histoire afin de dénoncer l'injustice sociale et judiciaire dans une ville en plein clivage. Commence pour Sherman le début d'une longue descente aux enfers…


Et bien, quelle claque ! Il aura fallu le challenge « Variété 2015 » de Shenandoah pour que je sorte enfin « le bûcher des vanités » de ma PAL ! Je regrette d'avoir attendu si longtemps pour découvrir ce chef-d'oeuvre de la littérature américaine !



Durant les 914 pages de ce « petit » pavé, Tom Wolfe dresse une satire féroce et grinçante du New-York des années 80. Nul n'est épargné par la plume de ce brillant écrivain à l'humour corrosif. Qu'il soit blanc ou noir, pauvre ou riche, américain ou anglais, journaliste ou avocat, chacun en prend pour son grade et tous sont coupables que ce soit de lâcheté, de corruption, de malveillance ou ne serait-ce que d'avoir un ego démesuré… Bref Tom Wolfe se lâche et ça fait du bien !


Malgré sa densité, « le bûcher des vanités » est un roman sans longueurs, ni fausses notes, mené à tambour battant et qui nous plonge avec brio au coeur d'une ville aux multiples facettes, où le faste et la richesse côtoient la pauvreté, l'injustice sociale et la délinquance. Un roman audacieux et sans limites, magnifiquement orchestré, dans lequel règne une certaine folie et qui mets à mal les mondes de la justice, de la politique et des médias !


C'est avec un doux frisson que le lecteur se retrouve pris, aux côtés de Sherman Mac Coy, dans cette spirale infernale qui ne semble pas avoir de fin… Au fur et à mesure des mésaventures du jeune courtier, le lecteur oscille malgré lui entre effroi cauchemardesque et fascination morbide pour le scandale et le malheur des autres. Un roman haletant et passionnant, qui fait tomber les masques et fait ressortir les aspects les plus détestables de la nature humaine. Un texte d'autant plus surprenant qu'il semble très actuel, malgré une parution datant de 1987 ! Bref, à lire absolument !
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