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Briggs Land tome 2 sur 2

Mack Chater (Illustrateur)Vanesa R. Del Rey (Illustrateur)Werther Dell`Edera (Illustrateur)
EAN : 9781506702100
144 pages
Dark Horse (13/02/2018)
4/5   1 notes
Résumé :
Grace Briggs is now the leader of the largest antigovernment secessionist group in the United States, having outmaneuvered both Federal law enforcement and an attempted takeover by white power stormtroopers. But troubles at home remain, and when a chance encounter with innocent civilians blows up into an ugly hostage situation, the privacy and integrity of Briggs Land is compromised. Meanwhile, Jim Briggs, humiliated at losing control of the family, seeks revenge.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Briggs Land Volume 1: State of Grace (épisodes 1 à 6) qu'il faut impérativement avoir lu avant pour comprendre l'intrigue, et parce qu'il était excellent. Il comprend les épisodes 1 à 6 de la deuxième saison, initialement parus en 2017, tous écrits par Brian Wood. Les épisodes 1 à 3 ont été dessinés et encrés par Mack Chater, l'artiste des 6 épisodes de la première saison. L'épisode 4 a été dessiné et encré par Vanessa R. del Rey. Les épisodes 5 & 6 ont été dessinés et encrés par Werther Dell'edera. Lee Loughridge a réalisé la mise en couleurs des 6 épisodes. Les couvertures principales ont été réalisées par Matt Woodson.

Une meute de journalistes s'est installée devant la clôture d'accès au territoire des Briggs, avec caméras et antenne satellite sur les véhicules. Pendant ce temps-là, une chaîne d'information diffuse une interview de Sam Sinclair, l'homme de loi des Briggs (de Grace Briggs) qui explique en quoi le gouvernement des États-Unis dépasse ses prérogatives, et à quel point les commentaires sur les réseaux sociaux sont désinformés et à côté de la plaque. Cette activité est interrompue par l'arrivée de 2 hélicoptères qui survolent le territoire des Briggs. Alors que tous les habitants ont regagné leur mobile home ou leur maison, un individu sort en tenant un drapeau enroulé autour d'un mat. Il court jusqu'au centre de la place et déploie le drapeau après avoir planté le mat au beau milieu. Les hélicoptères continuant leur vol, il sort un revolver de sa ceinture et tir sur l'un des deux.

Quatre semaines plutôt, Isaac Briggs avait emmené James (l'un des fils de Caleb & Elie Briggs) pour une randonnée au nord du territoire des Briggs afin de vérifier l'état de leur frontière. Ils étaient tombés sur 2 randonneurs Cecilia & son mari, 2 canadiens en provenance de Toronto. Ces derniers avaient supposé qu'Isaac Briggs avait soustrait James à sa famille, peut-être avec des visées criminelles de type pédophile. Incapable de s'assurer de leur silence, Isaac Briggs avait pris sur lui de les ramener au camp des Briggs pour les mettre au secret dans le saloir. Grace Briggs doit déterminer comment gérer cette situation potentiellement à charge contre la communauté, alors que les services de l'ATF (Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives) sont déjà sur leur dos, à leur porte. Ils ne se rendent pas compte que James a récupéré le portable du mari et continue à s'en servir, permettant ainsi de les géolocaliser grâce à la puce.

Dans le premier tome, Brian Wood avait emmené le lecteur découvrir une communauté américaine ayant établi ses propres lois sur son territoire, utilisant ainsi toute la liberté promise par la Constitution. Il utilisait les conventions du genre polar, avec des individus se livrant à toute sorte de trafics pour pouvoir financer la communauté, la pauvreté des habitants de Briggs Land, la guerre de pouvoir au sein même de la communauté, et l'omniprésence des armes à feu. Dans le même temps, le récit bénéficiait de dessins se tenant à l'écart du sensationnalisme et d'un scénario montrant les bons côtés de cet état dans l'état. le lecteur a donc hâte de retrouver Grace Briggs et de voir comment elle arrive à assurer la pérennité de la communauté malgré les dissensions internes et la pression de l'état américain. Il découvre un peu déçu que Mack Chater n'a dessiné que la moitié des épisodes, ce qui n'est jamais bon signe dans une série mensuelle, encore moins dans une minisérie, ce qui constitue une forme de déception quant à l'implication des créateurs.

Dans la première moitié, Grace Briggs doit gérer une nouvelle crise : des ressortissants canadiens détenus illégalement sur son territoire, ainsi qu'un de ses citoyens abattu par le FBI sur le territoire de la communauté. Brian Wood fait savamment monter la pression, avec la survenance d'événements sur lesquels Grave Briggs et les siens n'ont pas la main, et des enjeux qui vont en prenant de l'ampleur, les forces armées des États-Unis se rapprochant de plus en plus de disposer du motif légal pour investir (envahir ?) le territoire de Briggs Land. Il sait gérer une distribution importante, en conservant la personnalité de chacun, telle qu'il l'a établie dans le premier tome. Mack Chater réalise des dessins aussi bruts et précis que dans le premier tome. le lecteur continue de voir des individus normaux évoluer devant, sans musculature hypertrophiée, avec des tenues vestimentaires cohérentes avec leur statut social, leur budget, les conditions météorologiques, ou encore leur fonction quand il s'agit d'un uniforme.

L'artiste dispose également de solides compétences de metteur en scène. La première case occupe les 2 tiers de la page et montre les équipes de journalistes s'apprêtant à filmer devant la clôture de Briggs Land. le lecteur retrouve les éléments familiers tels que les camionnettes, les caméras sur leur trépied, et les journalistes en train d'apprendre leur texte à la main, de réviser leurs notes. Il voit aussi l'environnement boisé et éloigné de tout centre urbain. Ce n'est pas une scène générique, mais bien un plan parfaitement raccord avec les autres éléments du récit. le lecteur retrouve également les panneaux solaires assurant un peu d'autonomie énergétique à la communauté, le milieu naturel de la forêt autour de Briggs Land, et les constructions un peu précaires de la communauté. Au cours de ces 3 épisodes, il découvre de nouveaux décors, comme la chambre de James, ou la construction servant à la préparation de la conservation du gibier. La mise en scène est tout aussi parlante, que ce soit lors des séquences de dialogue dynamiques grâce à un plan de prise de vue bien construit, ou la randonnée dans les bois, ou encore l'action de défi de ce père qui va planter le drapeau des États-Unis, alors que Briggs Land est survolé par 2 hélicoptères.

Le lecteur apprécie à sa juste valeur la tension narrative et le suspense quant à l'issue de la situation. Il doit patienter jusqu'à l'épisode 9 pour que la dimension sociale et politique redevienne consistante. À nouveau Brian Wood a fait en sorte de maintenir toute l'ambiguïté de la nature de Briggs Land. Il montre que ces habitants sont engagés dans une lutte permanente d'un petit David (Briggs Land) contre un colossal Goliath (le gouvernement des États-Unis) et que des individus extérieurs (le couple de Toronto) portent un jugement plus favorable à leur égard, en constatant l'acharnement des services du gouvernement, et le caractère inoffensif de la communauté pauvre. Ce point de vue est encore renforcé quand l'homme de loi Sam Sinclair se retrouve face à un officiel de haut rang prêt à tous les coups bas pour coincer la communauté. Dans le même temps, le scénariste montre que pour résister, Grace Briggs et ses commandants usent de méthodes expéditives pour réussir prendre de vitesse les manoeuvres du gouvernement, aux dépends des individus, et souvent en ayant recours à des actions illégales.

Le lecteur passe ensuite aux 2 autres récits, en soupçonnant qu'ils ne seront que des histoires secondaires, en attendant le retour du dessinateur attitré dans une prochaine saison, dont l'existence n'a rien de certain. Effectivement dans l'épisode 10, l'une des femmes de la famille Briggs emmène Gilly (une adolescente de 16 ans, enceinte) pour se faire avorter dans la grande ville la plus porche. Vanessa R. del Rey utilise une approche graphique similaire à celle de Mack Chater, mais avec un rendu moins assuré dans les traits de contour et des visages un peu trop expressifs. Brian Wood montre une adolescente incertaine de son choix, et une femme d'une trentaine d'années essayant de l'aider à prendre une décision. Il a la surprise de voir Abbie Briggs se retrouver dans une fête d'anciens amis. Wood joue sur le décalage de la vie quotidienne dans Briggs Land et des valeurs sur lesquelles elle repose, avec les valeurs du monde séculier et des valeurs sous-jacentes plus frivoles sous l'égide du divertissement tout puissant. À nouveau, il a l'art et la manière d'associer un dilemme à l'échelle de l'individu, avec une question de valeurs morales épineuses. le lecteur en ressort troublé, plus attentif à ce qui peut motiver des individus à former leur propre communauté au sein d'un état.

Le dernier récit démarre alors que les pouvoirs publics locaux ont coupé l'électricité et l'eau potable à la communauté de Briggs Land, en plein hiver. Brian Wood revient à une crise majeure pour la communauté de Briggs Land, déclenchée par Jim Briggs qui est toujours en prison, mais qui bénéficie d'un appui. le récit revient sur la tentative d'assassinat du président des États-Unis, perpétrée par Jim Briggs et sur l'impact qu'elle a eu sur l'un de ses fils. le lecteur apprécie que l'absence du dessinateur originel n'empêche pas le scénariste de revenir à l'intrigue principale du récit, et de voir ce qui a valu à Jim Briggs de finir en prison. Par contre, ce retour dans le passé diminue d'autant le nombre de pages consacrées à la situation au temps présent. Cette dernière en perd beaucoup en impact, étant réduite à une péripétie sans beaucoup de substance. La continuité graphique est assurée par la mise en couleurs de Lee Loughridge, présent pour les 6 épisodes. Par contre les dessins de Werther Dell'edera sont beaucoup moins organiques que ceux de Chater, avec moins de texture, moins de naturel. Cela renforce encore l'impression que l'intrigue a perdu en densité. La curiosité du lecteur est satisfaite, mais cette histoire manque de consistance par rapport aux 2 premières du fait que le récit se partage entre la tentative d'assassinat et la nouvelle crise qui semble neutralisée un peu trop facilement.

Brian Wood et Mack Chater avaient réalisé une première saison d'une grande qualité, dense originale et provoquant la réflexion sur la nature de liberté promise inscrite dans la constitution des États-Unis, sur la réalité de cette liberté face aux lois édictées par un gouvernement centralisé. Cela avait établi l'horizon d'attente du lecteur pour cette deuxième saison. Il a le plaisir de voir que cette deuxième saison a vu le jour, mais qu'elle ne présente pas le même niveau de qualité. L'absence de Mack Chater se fait cruellement sentir dans la deuxième moitié des épisodes, et est a priori inexplicable puisque les auteurs ont décidé de publier leur récit en une série de miniséries dont ils maîtrisent a priori le calendrier de parution. le fait de raconter différentes histoires se fait également au détriment de l'intrigue principale qui donne l'impression de prendre des chemins de traverse ce qui dilue d'autant le thème principal de la série. Au final le lecteur est content que cette deuxième saison ait vu le jour, mais un peu frustré de la forme qu'elle a prise.
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