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DMZ tome 1 sur 13

Thomas Davier (Traducteur)
EAN : 9782845389816
122 pages
Panini France (05/02/2007)
4.1/5   59 notes
Résumé :
Embourbé dans des guerres à travers le monde qui mobilisent son armée et sa force nationale, le gouvernement américain a commis l'erreur fatale de négliger la menace réelle que constituait les milices anti-gouvernementales à l'intérieur des Etats-Unis. Comme un géant endormi, l'Amérique moyenne se soulève et, par la violence, se fraie un chemin d'un bout à l'autre du pays, déclenchant une seconde guerre civile américaine qui s'arrête sur la ligne de front à Manhatt... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre qui a compté 72 épisodes. Il comprend les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2006, écrits par Brian Wood, dessinés et encrés par Riccardo Burchielli, et mis en couleurs par Jeromy Cox. Brian Wood dessine 3 ou 4 pages par épisodes. Les couvertures sont réalisées par Brian Wood. Ces épisodes ont été réédités dans DMZ - Intégrale, tome 1 (épisodes 1 à 12).

Il y a cinq ans, certains états ont déclaré leur indépendance vis-à-vis du reste des États-Unis, en particulier l'île de Manhattan (400.000 habitants), et le quartier de New Jersey. Les quartiers de Brooklyn, Queens et Long Island ont fait le choix de rester au sein des États-Unis. Pour la première fois depuis des mois, un cessez-le-feu est en place. le journaliste Viktor Ferguson (détenteur d'un prix Nobel de la paix) doit se rendre sur place à Manhattan en hélicoptère, pour effectuer un reportage. le dernier membre à être recruté dans cette équipe est un stagiaire : Matt Roth, technicien en photographie. On lui remet une carte de presse et on lui confie le matériel en lui rappelant qu'il en est personnellement responsable. Il embarque à bord de l'hélicoptère et s'assoit à côté de Viktor Ferguson. Celui-ci lui indique qu'il ne veut pas l'entendre, que Matt doit lui obéir au doigt et à l'oeil et que Matt n'existe que pour le servir. le militaire assis de l'autre côté de Matt le rassure et lui parle comme à un être humain. Manhattan est en vue avec des feux qui brulent au sommet de quelques gratte-ciels. Ils passent bientôt au-dessus du poste de frontière, avec ses fils de fer barbelé et ses carcasses de voiture en travers du passage. L'hélicoptère se pose, mais des individus commencent à tirer dessus. le pilote repart aussi sec laissant Matt Roth dans la rue, car il avait été le premier à descendre et il n'a pas eu le temps de remonter. Alors que les tirs continuent, il est pris en charge par Zee Hernandez, une docteure, qui lui intime de se mettre à l'abri.

Avec ce titre, Brian Wood passe dans la cour des grands, installant une série de longue durée chez l'éditeur Vertigo (la branche adulte de DC Comics à l'époque) et Riccardo Burchielli entame une carrière aux États-Unis. le lecteur est tout de suite capté par l'ambiance du récit : un stagiaire débutant qui se retrouve malgré lui en pleine zone de guerre, démilitarisée peut-être, mais pas exempte de combats. le scénariste marie l'angoisse post 11 septembre, avec la réalité de villes détruites par la guerre, et l'absurdité de vouloir anéantir un ennemi par la violence. Burchielli réalise des dessins descriptifs avec une forme d'exagération dans les visages, de saturation d'informations dans certaines cases, de sensation de reportage pris sur le vif au cours duquel il n'est pas possible de capter tous les détails des décors (on n'a pas le temps d'admirer le paysage, ce n'est pas une partie de tourisme), et à d'autres moments il y a trop de choses à voir, à assimiler. Dans ces premiers épisodes, Jeromy Cox n'hésite pas à utiliser des teintes chaudes, montrant que ça se passe maintenant, avec des individus bien vivants. Dans chaque épisode, le lecteur découvre 2 à 4 pages réalisées par Brian Wood, avec des visuels plus froids, plus vers l'illustration. Dès la première séquence, la dynamique du reporter embarqué fonctionne admirablement bien. le lecteur est aux côtés du jeune Matt Roth qui ne sait pas grand-chose de la situation et qui doit réagir immédiatement, à l'instar du lecteur qui découvre et assimile les informations au fur et à mesure.

Avec ces trois premiers épisodes, Brian Wood se laisse de la marge de manoeuvre. Il dose les informations qu'il dispense : assez pour que la situation fasse sens, pas trop pour ne pas plomber chaque case, et pour pouvoir ajuster les détails par la suite. le lecteur comprend bien que Manhattan est devenue une zone tampon entre les territoires faisant encore partie des États-Unis et les états étant en guerre civile sous la bannière d'États Libres (free states). Il voit bien que Manhattan a été ravagée par la guerre, que ce soit la voirie, ou les immeubles. Il voit passer des individus en uniforme militaire ou en tenue paramilitaire. Les dessins montrent la voire défoncée, les fenêtres fermées par des planches de bois car les vitres n'ont pas tenu le coup, les intérieurs d'appartement aux murs écaillés, aux sols abîmés, faute de matériaux pour réparer ou ne serait-ce qu'entretenir. Il sait créer des images qui amalgament la réalité des villes ayant été bombardées avec la réalité de l'urbanisme de New York. Cela produit un effet très étrange sur le lecteur qui éprouve la sensation de retrouver des images vues à la télé, mais dans un autre décor. Il peut supposer que pour un lecteur américain l'effet est encore plus saisissant, lui parle encore plus, ce qui rend la série encore concrète pour lui. de temps à autre, le lecteur s'interroge aussi sur le fait que la population restante puisse continuer à vivre dans de telles conditions. Comment est-elle approvisionnée en eau potable ? En nourriture ? En énergie ? En médicaments et autres éléments de première nécessité ? Wood évoque rapidement des pistes pour répondre à ces questions, sans les développer concrètement dans ce tome d'ouverture.

Ces trois premiers épisodes accomplissent énormément de choses pour présenter la situation, mais ils forment avant tout une aventure. Matt Roth se retrouve coincé à Manhattan et il doit survivre en observant son environnement et en faisant confiance à Zee Hernandez. Dès le début, Brian Wood fait montre d'un regard critique. Alors qu'il était parti pour une mission de reportage embarqué, Matt Roth se trouve à découvrir la situation par lui-même, sans le regard préformaté du prix Nobel de la paix, sans avoir à faire avec la version officielle. Dès le début, il se retrouve dans la situation des habitants qui vivent sous les bombes, ou tout du moins dans cette zone dite démilitarisée, à vivre comme eux, sans espoir de bénéficier d'un sauvetage à court terme. Pire encore, il a pu voir les effets d'une intervention des forces des États-Unis d'Amérique, sur la population. Dans un premier temps, il semble au lecteur que Riccardo Burchielli va succomber à la tentation d'en rajouter dans le spectaculaire, avec trop de sang et des explosions trop spectaculaires et esthétiques. Mais en fait, dès la scène d'action suivante, il revient à une mise en scène mesurée et plus réaliste, réalisant des images qu'il serait possible de voir dans un reportage télé. le lecteur découvre le quotidien des individus que Mat Roth est amené à côtoyer ou simplement à rencontrer, avec des visuels crédibles, montrant qu'ils leur manquent des approvisionnements en consommables courants, mais qu'ils font oeuvre de débrouillardise pour pallier ces manques. À la fin de ces trois épisodes, le lecteur sait déjà qu'il est accro et qu'il reviendra pour la suite, pour cette immersion sur le terrain, et pour ce décodage de la manipulation de l'information, évoquant le travail très professionnel de Fox News qu'il est indispensable de savoir décoder.

Il passe ensuite à l'épisode 4 au cours duquel Matt Roth va enquêter dans Central Park qui est recouvert de neige. Il découvre une situation qui sort de l'ordinaire, ainsi que la vérité sur les fantômes sensés agresser ceux qui osent s'aventurer dans le parc. Les dessins âpres de Riccardo Burchielli font à nouveau des merveilles, à la fois pour la désolation du paysage sous la neige, à la fois pour les détails des locaux et des individus qui recueillent Matt Roth. le scénariste confirme que son personnage va séjourner pendant un certain temps à Manhattan, et embraye directement sur une histoire en 1 épisode. Les deux auteurs renouvellent la réussite de donner la sensation au lecteur de bel et bien se trouver à Manhattan, et tout en donnant une nouvelle version de la lutte des classes, de la survie à tout prix, de la notion de bien commun par opposition à l'appropriation privative. le récit prend une autre dimension politique, ne se limitant pas à la guerre armée.

L'épisode 5 est à nouveau une histoire en 1 épisode : quelqu'un s'est introduit chez Matt Roth et lui a tiré son blouson de journaliste, ainsi que sa carte de presse, un laissez-passer indispensable à sa survie en tant qu'étranger dans la zone démilitarisée de Manhattan. Il s'en suit une course-poursuite à haut risque dans le nord de Manhattan, Roth étant sur les talons de son voleur. Burchielli fait à nouveau le nécessaire pour que ses dessins rendent compte des immeubles de ce quartier, et Brian Wood consacre une page au Flatiron Building, un des immeubles remarquables de Manhattan. C'est également l'occasion pour Matt Roth, contraint et forcé, de découvrir la vie de tous les jours dans cette partie de l'île. La dynamique de la course-poursuite assure une lecture rapide, et constitue une forme de tourisme permettant d'observer les habitants dans leurs activités quotidiennes.

Avec le temps qui a passé, DMZ est resté comme l'une des séries phare de l'éditeur Vertigo. le lecteur n'a que l'embarras du choix quant à l'édition et il peut facilement découvrir ce qui a valu une telle réputation à cette série. Il découvre un point de départ immédiatement accrocheur, des dessins descriptifs rendant compte de New York sous les bombes en restituant bien cette ambiance, et un commentaire sur les conséquences de la guerre, ainsi que sur le traitement de l'information.
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Un jeune photographe doit accompagner un célèbre journaliste reporter a New York afin d'y réaliser un reportage sur les habitants de la ville après que celle ci est été démilitarisée. Mais voilà, dès leur atterrissage sur le sol, ils sont victimes d'une embuscade et Matty Roth devient le seul survivant de cette équipe. Pour lui commence alors une errance dans les rues de New York a la rencontre des gens qui la composent tels que les gangs, les désespères et même des préservateurs de la nature... Sa seule protection étant son badge de journaliste.
On a l'impression d'assister a un reportage dans la zone devenue la plus dangereuse au monde. Les dessins ne sont pas forcément sublimes mais retranscrivent bien l'ambiance post apo. Nous suivons un journaliste qui n'est pas un super héros mais un homme tout a fait normal ayant pour but de quitter l'île au plus vite sans se faire tuer mais il est aussi un professionnel et essaie par la même occasion de composer un reportage réaliste de ce qu'il se passe réellement a New York. le personnage manque un peu de charisme mais je pense qu'il va grandir a ce niveau la avec la suite des tomes.
Un comics saisissant, violent n'y allant pas par 4 chemins pour délivrer son message et passionnant. du tout bon en tout cas.
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DMZ offre la vision d'un futur inquiétant en partant d'une assez bonne idée : la seconde guerre civile frappant les Etats-Unis de l'Amérique du futur. On se rend compte que le véritable danger qui a fini par achever cette brillante civilisation dominatrice venait de l'intérieur et non de l'extérieur. Cette vision cauchemardesque a été souvent réalisée dans L Histoire entraînant la disparition de certains Etats puissants.

DMZ, c'est également une lecture qui procure la peur à chaque instant qu'une balle perdue d'un sniper puisse zigouiller les personnages principaux qu'on va petit à petit apprécier avec une bonne dose de psychologie et d'humanité dans un monde aussi cruel. Il y a quelque chose de vraiment inquiétant et d'oppressant. Et pourtant, cela rappelle bien des conflits réels comme celui qui a frappé l'ex-Yougoslavie. C'est intéressant de voir New-York sous cet aspect ultra-réaliste et pourtant apocalyptique.

DMZ est un bon comics à la fois palpitant et intelligent. de l'anticipation à l'état pur... Cependant, la suite qui allonge la sauce n'aura plus le même acabit que le début qui partait sous les chapeaux de roues. Cela devient lassant et cela laisse un amer goût de déception. Que s'est-il passé ? Les auteurs n'ont pas su s'arrêter quand il le fallait.
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Que se passerait il si une nouvelle guerre de sécession déchirait les américains ? Avec pour zone tampon entre les deux camps : Manhattan...
Ceux du milieu prennent des coups des deux cotés mais tiennent à leur neutralité et leur excentricité. Ils vivent dans les vestiges de New York , un no mans land post apocalyptique.
Et puis notre apprenti photographe, fils à papa y accompagne une star du reportage, mais rien ne se passe pas comme prévu. Et le voilà seul dans la jungle urbaine, aidé par une fille, clone de Nina Hagen.
Un comic bien dessiné et une histoire qui happe vite le lecteur.
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Depuis 5 ans, la guerre civile fait rage aux Etats-Unis. Trop occupé à exercer son influence militaire sur le monde entier, le Gouvernement américain n'a pas vu la menace gronder sur son propre territoire et s'enlise désormais dans les affres de la guerre civile. Petit à petit, des états se proclament « Etats libres » et réclament leur indépendance. La situation est dans une impasse. Sur le terrain, New-York représente la ligne de front des deux armées. Manhattan est pris entre deux feux. C'est désormais une zone démilitarisée, un no man's land d'où personne ne peut ni entrer ni sortir.
Les journalistes sont sur le qui-vive. L'un d'eux, Viktor Ferguson (grand journaliste de guerre et Prix Pulitzer) parvient à obtenir une autorisation pour entrer dans la DeMilitarizedZone (DMZ) à l'occasion d'un cessez-le-feu. Il s'organise en urgence avec son équipe qui, au dernier moment, doit accepter un jeune stagiaire. L'atterrissage de leur hélicoptère tourne au cauchemar, l'équipe est prise pour cible et seul le stagiaire Matty Roth en sort vivant. Il croise le chemin de Zee qui lui propose son aide et sa protection le temps pour lui de trouver un moyen de sortir de cet enfer. Matty décide finalement de rester avec un objectif en tête : montrer au monde entier ce qui se passe dans la DMZ et faire taire les rumeurs.

Lire l'article complet sur le blog collectif kbd :
Lien : http://blogkbd.wordpress.com..
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critiques presse (2)
BullesEtOnomatopees
26 février 2015
Les dessins de Riccardo Burchielli servent remarquablement le propos et contribuent à installer une ambiance pesante et une sensation de danger permanent, dans un New York aux allures post-apocalyptiques.
Lire la critique sur le site : BullesEtOnomatopees
Sceneario
27 juin 2012
C'est une série qui interpelle, aux antipodes des trucs bien formatés, avec bastons, belles nanas et explosions, ici c'est un propos vraiment fort et intéressant, très politique dans la forme et c'est passionnant.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le prix de la liberté est élevé, mais jamais dans l'histoire de ce fier pays il n'a été aussi important, ni coûté tant d'honneur. (p 68)
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C'est pour le stage de développement photos.
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L'ignorance l'emporte toujours. C'est pour ça que votre connerie de guerre ne finira jamais. (p 24)
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Ne sois sûr de rien. Car tout ce que tu as entendu est vrai. Les rumeurs et les légendes urbaines sur l'ennemi...
... tout ça c'est foutrement vrai. (p 10-11)
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