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Citations sur Trois Guinées (20)

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Et, parmi les quelques notes, les projets de poèmes que sa vie trop brève ne lui permit pas d’écrire, on trouve : « La monstruosité des armes… L’inhumanité de la guerre… La guerre intolérable… L’horrible bestialité de la guerre… L’absurdité, l’idiotie de la guerre (Les Poèmes de Wilfred Owen, publiés par Edmund Blunden). »
 
Ces citations révèlent bien que les gens d’un même sexe ont sur le même sujet des opinions divergentes. Mais on voit bien aussi, et les journaux actuels le prouvent, que, malgré leurs nombreux dissentiments, la grande majorité des gens de votre sexe sont en faveur de la guerre.
 
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Ne vaut-il pas mieux pour notre guinée nous assurer d’abord que dans deux ou trois siècles ce ne seront pas seulement les hommes érudits professionnels, mais les femmes de métier, qui proposeront – oh, à qui ? comme dit le poète – cette même question que vous vous posez aujourd’hui : comment éviter la guerre ? Si nous encourageons les filles d’hommes cultivés à prendre un métier tout en négligeant de poser des conditions relatives à la manière dont ces professions devront être pratiquées, nous ne serons parvenus qu’à stéréotyper ce vieux refrain que la nature humaine, tel un gramophone dont l’aiguille est bloquée, nous rabâche avec une désastreuse unanimité.
« Dansons une ronde autour de l’arbre de la propriété, autour de l’arbre. Donnez-le-moi tout entier, tout entier. Trois cents millions dépensés pour la guerre. » Avec ce refrain ou quelque autre résonnant à nos oreilles, comment envoyer notre guinée à la trésorière honoraire sans l’avertir qu’elle l’aura à la seule condition de jurer qu’à l’avenir les professions seront pratiquées de telle sorte qu’elles inciteront à chanter d’autres chansons. Pour l’avoir, elle devra nous assurer que notre guinée sera dépensée pour la cause de la paix. Une condition difficile à formuler sans doute, peut-être même impossible, étant donné nos lacunes psychologiques. Mais la question est si sérieuse, la guerre si intolérable, si atroce, si inhumaine, qu’une tentative doit être faite.
 
Chapitre I & II / Traduit de l’anglais par Viviane Forrester
['Three Guineas', 1938]
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Derrière-nous, s'étend le système patriarcal avec sa nullité, son immoralité, son hypocrisie, sa servilité. Devant nous, s'étendent la vie publique, le système professionnel, avec leur passivité, leur jalousie, leur agressivité, leur cupidité. L'un se referme sur nous comme sur les esclaves d'un harem, l'autre nous oblige à tourner en rond, telles des chenilles dont la tête rejoint la queue, nous oblige à tourner tout autour de l'arbre sacré de la propriété. Nous n'avons de choix qu'entre deux maux. Ne ferions-nous pas mieux de plonger du haut du pont dans la rivière ? de renoncer au jeu, de déclarer que la vie humaine est une erreur et d'en finir avec elle ?
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Il est rare, au cours de l'histoire, qu'un être humain soit tombé sous des balles tirées par une femme.
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p.163/And though we look upon that picture from different angles our conclusion is the same as yours - it is evil. We are both determined to do what we can to destroy the evil which that picture represents, you by your methods, we by ours. And since we are different, our help must be different.[...] But as a result the answer to your question must be that we can best help you to prevent war not by repeating your words and following your methods but by finding new words and creating new methods. We can best help you to prevent war not by joining your society but by remaining outside your society but in cooperation with its aim. That aim is the same for us both. It is to assert 'the rights of all - all men and women - to the respect in their persons of the great principles of Justice and Equality and Liberty.'
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En quoi, jusqu’ici, avons-nous influencé la profession la plus directement liée à la guerre : la politique ? Là encore, bien que ce ne soit pas les inestimables biographies qui manquent, un alchimiste s’échinerait à extraire de ce mâle amalgame politicien le moindre filon trahissant l’influence exercée par les femmes sur ces messieurs. Notre analyse ne peut être que restreinte et superficielle ; toutefois, si nous n’outrepassons pas les limites raisonnables de notre enquête, et parcourons les mémoires des cent cinquante dernières années, nous pouvons difficilement nier que certaines femmes ont exercé une influence politique.
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"Ne cessons jamais de nous questionner - Quelle est cette civilisation dans laquelle nous vivons ? Q sont ces cérémonies et pourquoi devrions nous y participer? Que sont ces métiers et pourquoi devrions-nous gagner de l'argent en les exerçant? Où, en somme, la procession des fils des hommes éduqués nous mène-t-elle?" Trois Guinées. Virginia Woolf. Chapitre2.
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Ne nous arrêtons jamais de penser
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Il nous faut toutefois expliquer le fait curieux que dans le nombre relatif de filles qui se présentent à ce concours et le réussissent celles dont le nom est précédé de « mademoiselle » ne semblent pas appartenir à la catégorie des salaires à quatre chiffres. La différence de sexe semble, selon Whitaker, posséder une étrange inertie, susceptible de circonscrire l’évolution du nom qu’elle définit dans les sphères inférieures
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"Laissez-nous discuter aussi rapidement que possible de la forme d'éducation qui est requise. L'histoire et les biographies - les seuls évidences disponibles pour une outsider- semblent prouver que la vieille éducation des vieilles écoles ne produit pas plus de respect pour la liberté que de haine contre la guerre, il est donc clair que vous devez reconstruire votre école différemment. Elle est jeune et pauvre; laissez- la donc prendre quelque avantage de ces qualités et fondez-la sur la pauvreté et la jeunesse . Elle doit alors évidemment être une école expérimentale, une école aventureuse. Construisez-la selon les lignes qui sont les siennes. Elle ne devra pas être construite avec des pierres taillées et des vitraux , mais avec des matériaux pauvres, facilement combustibles, qui ne retiennent pas la poussière et qui perpétuent pas les traditions. Elle ne doit pas avoir de chapelles. Elle ne pas avoir de musées et de bibliothèques avec des livres retenus par des chaînes et des premières éditions mises sous verre. Que les images et les livres soient neufs et changent sans cesse. Que chaque génération la décore à nouveau de ses propres mains et à peu de frais. Les œuvres des personnes en vie ne coûtent pas cher, elles les autres souvent pour le seul plaisir de les partager. Maintenant, que devons-nous enseigner dans cette nouvelle pauvre école? Non pas l'art de dominer les autres, non pas l'art de légiférer, de tuer, de conquérir des terres et du capital cela demande trop de dépenses extravagantes en salaires, en uniformes, en cérémonies. Les seules disciplines enseignées dans l'école pauvre doivent pouvoir être apprises sans engendrer de dépenses excessives. Elles doivent pouvoir être pratiquées par des gens pauvres; par exemple la médecine et mathématiques, la musique, la peinture, et la littérature; l'art de comprendre la vie et la mentalité des autres gens, et les arts mineur de l'habillement, de la conversation, de la gastronomie qui leur sont liés.
Le but de cette nouvelle école , de cette école bon marché ,ne devrait pas être dans la ségrégation et la spécialisation mais au contraire dans la combinaison. Explorer les chemins par lesquels l'esprit et le corps peuvent coopérer, découvrir les nouvelles combinaisons qui pourraient ouvrir des espaces propices à la vie humaine.(...)
Fondons cette nouvelle école, cette école pauvre ; dans laquelle apprendre est désiré en soi ; où la publicité est abolie : où il n'y a plus d'examens ; où l'on ne fait plus de conférences ; où l'on ne prêche plus de sermons et les vieilles loyautés empoisonnées et les parades qui entraînent la compétition et la jalousie? ( ...)
Prenez cette Guinée et grâce à elle brûlez l'école jusqu'à dans ses fondations. Mettez le feu aux vieilles hypocrisies. Laissez la lumière du bâtiment en feu effrayer les rossignols et empourprer les saules. Laissez les filles des hommes éduqués danser autour du feu et jeter de brassées de feuilles mortes sur les flammes. Que leurs mères se penchent aux fenêtres et crient : Laissez-le flamber ! Laissez-le flamber ! Nous en avons fini de cette "éducation" " . Trois Guinées. Chapitre 1. Virginia Woolf.
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Trois Guinées est publié en 1938 mais il faudra attendre 1978 pour qu'une première traduction française voit le jour. Cette fiction épistolaire est un texte majeur de l'auteure alors que partout en Europe grondent les canons, que la liberté de tous est en péril, Virginia Woolf engage une radiographie critique des sociétés patriarcales dans leur ensemble et la société anglaise en particulier; elle en appel à la dissidence et affirme l'existence secrète,essentielle mais minorée de la société des outsiders. Aujourd'hui, comme hier, un monde différent, basé sur des valeurs différentes, éloignant le spectre des dominations, ne peut s'inventer de l'Intérieur, sur des traditions, des principes éculés. Pour Virginia Woolf, les outsiders sont les acteurs possibles d'un changement concret; c'est de l'extérieur qui peuvent émerger des actions, des pensées, des méthodes radicalement nouvelles. Trois guinées promeut la puissance et le pouvoir de ceux que les sociétés malades- au point de sombrer dans un conflit mondial- excluent.
Léa Gauthier, Préface.
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