Faire fructifier en nous ce que nous avons reçu au sein de nos familles, au cours de nos rencontres, et le partager à fonds perdus avec celui qui n'a rien reçu, c'est une manière de perdre en gagnant car on récolte un surcroît d'amour. (p.51)
Ce qui rend libre, ce n'est pas le travail, mais la dignité qu'il confère. (p.45)
Bâtir la société de demain à partir d'une vérité découverte et non pas d'une leçon apprise. (p.30)
Les plus pauvres nous le disent souvent : ce n'est pas d'avoir faim, de ne pas savoir lire, ce n'est même pas d'être sans travail qui est le pire malheur de l'homme. Le pire des malheurs est de vous savoir comptés pour nuls, au point ou même vos souffrances sont ignorées. Le pire est le mépris de vos concitoyens. (p.49)
Celui qui souffre l'injustice sait le mieux ce qu'est la justice, celui qui souffre de l'oppression sait le mieux ce qu'est la liberté, celui qui souffre de l'exclusion sait le mieux ce qu'est la fraternité. (p.34)
Les instruits se laissent emporter par leurs propres idées, ils finissent toujours par penser à la place des autres. (p.30)
A la différence de la seule pauvreté, imposant une existence austère, faite de discipline et de rigueur, la misère interdit toute mesure, toute austérité. (p.14)
L'exclusion, c'est être condamné à vivre sans pouvoir manifester à l'autre qu'on est un vivant ; c'est être condamné à demeurer sur terre, sans y avoir de demeure, condamné à parler dans y avoir de parole. (p.11)
Les pensées rassemblées ici ne sont donc pas les pensées d'un philosophe, d'un théologien, d'un bibliste, d'un expert des droits de l'homme. Elles sont celles d'un homme, né dans la pauvreté et qui n'a jamais cessé de la fréquenter, de la méditer, de la porter en son cœur tout au long de sa vie, jusqu'à son terme, le 14 février 1988. (p.7 de la présentation de Jean Tonglet)
L'homme avec qui nous allons cheminer ne se voyait pas comme un théologien, un penseur, un homme politique. Il se présentait comme un simple prêtre, mais surtout comme un homme qui, dès sa naissance, avait expérimenté les morsures de la pauvreté. (p.5 de la présentation de Jean Tonglet)