Le premier roman de
Aura Xilonen, jeune (très jeune) écrivaine mexicaine vous met « une claque dans la gueule « ou plus exactement un coup de poing qui vous met KO d'entrée. le début du roman est fantastique, une énergie folle, un langage, foisonnant et cosmopolite, variant en fonction des locuteurs.
« Et donc pendant qu'ils étaient là, ces crevards, à courir après la gisquette, à la harceler, à lui crier des cochonneries, je me suis dit que si je les défonçais tous, ces cons de latinos, je pourrais changer de vie. Après tout, je suis né-mort et franchement j'ai peur de rien. »
Cela résume bien l'état d'esprit de Liborio qui effectivement n'a peur de rien après avoir traversé l'Amérique Centrale pour arriver dans l'Eldorado américain. Se prendre des branlées font partie de son quotidien depuis toujours et il s'est battu toute sa courte vie (il a 16 ans) pour survivre, se retrouvant même complétement sans eau et nu dans le désert avant d'être sauvé par d'autres clandestins. Amoureux de la « gisquette » il mettra tout en oeuvre pour s'en sortir avec l'aide de quelques bons samaritains (ou pas !).
La deuxième partie du roman est beaucoup moins PIM PAM POUM, je l'ai un peu moins appréciée bien qu'elle soit également traversée de répliques percutantes :
- Dis-moi, Liborio, m'a demandé Naomi deux jours après avoir pris ‘Don Quichotte de la Manche', ça veut dire quoi rhabdomancien, en abondance, panoptique, cestui-là, yard, lépreux, abside et pourboire ?
- Je veux bien t'expliquer, mais seulement si toi, tu me dis ce que veut dire googler, twitter, stalker, runner, linker, instagramer, whatsapper, parce que je capte que dalle !
Au final j'ai aimé cet excellent premier roman atypique si
Aura Xilonen conserve cette même verve, dans ces oeuvres futures, c'est une auteure que je suivrais avec plaisir !