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sur 207 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Ce qui compte ce n'est pas la force des coups que tu donnes, c'est le nombre des coups que tu encaisses en continuant d'avancer.
C'est ce que tu arrives à endurer tout en continuant d'avancer." Rocky.


Liborio est un enfant des rues et est un peu perdu, pour son 1er combat de boxe.
"-De quels clubs hippiques vous venez, les bourricots? "Demande un vieux.
Un des boxeurs amateurs vient toucher le téton du jeune mexicain, en se moquant, à cause de son short.
Liborio répond par un " jab à la pointe du menton " et l'assomme...


Liborio a la haine et va apprendre à la canaliser, en apprenant la boxe. Car la vie ne lui a pas fait de cadeaux, et que Aireen lui a écrit:
- Je ne veux plus jamais te voir.
"La vie te mettra à genoux et te laissera comme ça en permanence, si tu la laisses faire. Toi, moi, n'importe qui ! " Rocky.


Aireen!
" Aireen s'approche de moi et tout doucement, sans se presser, au milieu de l'eau qui tombe, pose un baiser sur mes lèvres. "
Liborio va faire d'autres combats, pour lui et ses amis, pour une meilleure vie ou pour... Aireen?


"Je n'étais qu'un homme comme les autres. J'avais des faiblesses, comme tout le monde. C'est tout ce que je suis: un homme". Mohamed Ali, déchu de ses titres et interdit de boxe pendant 3 ans et demi, à cause de ses opinions antimitaristes, mais considéré comme un Champion de la cause des Noirs...
"Black lives matter!"
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Après une enfance misérable et maltraitée, sans famille, sans nom et sans âge, le jeune Mexicain Liborio a survécu par miracle à sa terrible traversée clandestine du Rio Grande et du désert américain. Engagé comme homme à tout faire dans une librairie hispanique, il est souvent obligé de jouer des poings pour défendre ses maigres et fragiles acquis, surtout lorsqu'il ose lever les yeux sur Aireen, jeune femme blanche du quartier. Entre le monde des mots qu'il découvre dans les livres et celui des coups qu'il donne et reçoit avec une rage bientôt remarquée par un ancien boxeur déchu, réussira-t-il à échapper à la « migra » et à l'expulsion, et, dans ce cas, à la marginalité violente et miséreuse qui menace d'avoir sa peau ?


Dès les premières lignes, l'on est cueilli par l'écriture mordante, semée de jurons, de mots déformés et inventés. Déroutée au premier abord, je me suis très vite retrouvée subjuguée, totalement séduite par le style de narration aussi inventif que poétique, qui réussit à restituer avec une incroyable véracité les réactions d'un gamin des rues doté d'une vitalité, d'une intelligence et d'une spontanéité irrésistibles, à faire déborder la tendresse des expressions les plus triviales, à nous régaler d'un humour né d'une sincérité décalée, et à nous éblouir de traits et d'images surprenants de justesse et de beauté.


Liborio, le narrateur, frappe autant avec ses poings qu'avec ses mots, laissant le lecteur K.-O. au fil de ses innommables mésaventures, tant contemporaines que passées, les réminiscences de son enfance surgissant constamment pour donner au récit un relief saisissant de réalisme et propre à faire froid dans le dos. J'ai vraiment eu l'impression de toucher du doigt le malheur de ce gamin né au fond de l'enfer, nourri de sa rage de survivre, doté du courage de qui n'a rien à perdre, et qui, après tant de souffrances et d'exploits, se heurte au mur de la clandestinité aux Etats-Unis.


Le dénouement m'a certes semblé un peu trop tendre et positif, suscitant chez moi une infime et toute relative frustration : il m'aurait paru plus crédible de rester jusqu'au bout dans la même tonalité percutante, avec un Liborio toujours sur la brèche d'une vie dramatique, à jamais marquée par un tel parcours.


Ceci n'enlève rien à mon coup de coeur pour ce livre marquant et bluffant, qui m'a tant surprise par son style narratif éblouissant d'inventivité, percutant de réalisme, irrésistible d'humour et de tendresse, et semé de phrases à la beauté d'autant plus déconcertante qu'elles utilisent souvent un vocabulaire pas vraiment académique. Cet extraordinaire premier roman, publié à dix-neuf ans par Aura Xilonen, me fera suivre de près les futurs ouvrages de cette toute jeune écrivain.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Le jeune Liborio, mexicain, survit grâce à des petits boulots et à son sens de la débrouille...A seize ans, en situation illégale, il nous conte son histoire ou plutôt ses histoires, son travail chez un libraire hispanique - le Boss - qui l'exploite, le maltraite mais lui permet d'accéder aux livres qu'il va dévorer lors des moments de repos planqué sur la mezzanine de la boutique, les passages à tabac par les gars du quartier, et puis Aireen, l'amour platonique du gamin, qui habite avec son grand-père handicapé, en face de la librairie. Quand le Boss disparaît, le gamin doit trouver à la fois le gîte et le couvert, l'occasion de vivre des évènements et de faire des rencontres qui vont transformer Liborio.
Gabacho est un roman d'apprentissage, un roman picaresque où l'on fait la connaissance de Liborio 16 ans mexicain qui a fui son pays, débrouillard et futé, pouvant en découdre avec les poings si nécessaire. Entre sa vie de jeune migrant installé dans cette ville frontalière où il prend ses marques, et les réminiscences de son passage de frontière difficile et sa survie, Liborio laisse parler à la fois son cœur et sa colère. Au fur et à mesure des aventures, c'est l'occasion de découvrir une galerie de personnages entre le patron grossier mais protecteur, la journaliste exubérante, les boxeurs et leurs entraîneurs, ou la petite Naomi, autant de rencontres tantôt truculentes, tantôt tragiques ou violentes.
Avec une narration très vive, intelligente, utilisant des néologismes, des déformations de mots renouvelant une prose toute rabelaisienne, Aura Xilonen nous fait partager le quotidien de ce gamin plein de ressources, d'énergie, qui se bat pour survivre et rebondit intelligemment en saisissant les mains qui se tendent dans un parcours de vie plus qu'initiatique.
Gabacho est un roman intelligent écrit alors qu'Aura Xilonen n'avait que 19 ans...
Picaresque, trash et poétique...un coup de coeur
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Ah, quelle purée de bois de bon bouquin, avec du gaz dedans et de l'électricité à tous les étages. On court avec Liborio, on fait les roulés-boulés avec lui, on se fait péter le coeur à aimer la belle Aireen avec lui. Et cette langue étonnante, où les gens ne peuvent pas se parler sans se pourrir, un dialogue digne de ce nom nécessite quelques bonnes insultes , le savoir-vivre. Fuck fuck fuck! Mixant à l'improviste le langage de charretier mexicain et la langue flûtée d'une anthologie espagnole, tout ça avec le plus grand naturel et pour aboutir à des métaphores punchy qu'on n'aurait jamais pensé lire. Un livre qui permet de s'immerger totalement dans un univers ultra speed et coloré, qui nous tient toujours sur la corde, drôle aussi, et où chaque goutte de vie est passée en revue, sucée, resucée et recyclée pour finir. Parce que Liborio en a tellement bavé qu'à la fin, l'univers se contracte dans les choses les plus infimes dès qu'elles sont un poil bonnes.
Les scènes de boxe où Liborio dégomme en 2-2, d'une simple pichenette, tous les malabars du coin sont parfaitement improbables, mais ça n'a aucune importance, car on est tellement à fond avec lui qu'on ne veut qu'une chose à tout prix : qu'il ait un peu de bol et de bonheur.
J'ai adoré ce livre !
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COUP DE POING

Je me souviens de peu de débuts de livre aussi incroyables que celui-ci. J'avoue que j'ai lu les premières pages incrédule, pensant qu'il était impossible d'avoir autant d'imagination dans le langage, autant d'habileté à retranscrire l'oralité. L'auteur, Aura Xilonen a 19 ans et cette jeunesse se ressent dans la verve inventive qu'elle glisse dans la bouche du héros. Un spanglish, une profusion de jurons et des mots inventés qui se déploient si parfaitement que chaque paragraphe devient poésie (au passage on peut saluer le travail de traduction). Voilà pour le style.

Pour l'histoire, vous allez rencontrer Liborio. 17 ans, immigré mexicain, sans-papiers. il a comme tant d'autres traversé le Rio Grande pour fuir sa terre qui ne lui a offert que misère, violence et atteindre la terre promise. Dans un quartier indéfini de n'importe quelle ville gringo, Liborio nous raconte son histoire, alternant souvenirs de sa vie mexicaine et moments présents de sa vie américaine.
Il nous raconte la clandestinité, la peur, la violence, la lutte pour survivre, la lutte pour ne pas être expulsé, la solitude, ses rencontres, son envie de s'intégrer, sa découverte des livres et des mots, la force de ses poings et enfin l'amour d'une « gisquette ». Une vie cruelle et éblouissante pour un roman brut, parfois drôle, toujours touchant.

La rage au corps et au coeur, Liborio est un personnage mémorable et je vous défie de ne pas l'aimer.
Je vous défie aussi de ne pas être en colère après tout ceux qui veulent construire des murs, des barrières, inventer des quotas…

« En fin de compte, je suis né mort et je n'ai pas la moindre peur. »

« Faut pas grand-chose pour survivre. Pour vivre par contre, je sais pas."
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Attention chef d'oeuvre !
"Pourquoi ces pingres d'écrivains, ils inventent rien de nouveau sous le soleil ? Juste des mots qui ont déjà été mis en boîte dans le dictionnaire" se demande le narrateur. Lui, la langue il la recrée, à sa sauce, en réinventant les mots ou en les employant à un certain escient: même déplacés ils donnent un sens nouveau à ses phrases. L'auteure est remarquable et la traductrice, Julia Chardavoine, ne l'est pas moins. En général et à de rares exceptions, j'ai beaucoup de mal avec l'argot littéraire mais là, la langue d'Aura Xilonen m'a complètement séduite.
L'histoire maintenant. Oui, il y en a une: une histoire de clandestino qui a réussi à traverser la frontière entre Mexique et Etats-Unis. Une histoire de douleur et qu'est-ce qu'il encaisse, Liborio ! Mais tout commence lorsqu'il défend l'élue de son coeur face à des voyous: la construction du récit se met en place en faisant intervenir à ce moment les protagonistes qui vont tous jouer un rôle dans sa vie. Pas de miracle mais des rencontres plus ou moins bienvenues qui vont orienter sa vie.
Aura Xilonen, Emile Ajar mexicaine... En sera-t-elle le Romain Gary?
A lire absolument.
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Le premier mot qui me vient est "époustouflant".
Une écriture moderne, fleurie, inventée, à la fois argotique et poétique.
On ressent les malheurs de Liborio, que j'ai eu l'impression de les vivre avec lui.
Le style narratif est inventif.
C'est tendre, drôle et innovant.
Ce n'est pas un coup de coeur mais c'était pas loin.
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L'auteur avait dix-neuf ans quand elle a clos le dernier chapitre – Waooouw.

Une écriture ébouriffante, jubilatoire, tonitruante, grand-guignolesque, gargantuesque, mais aussi poétique et onirique, et rendue tellement bien que la traductrice a reçu un prix.
Et l'auteur est devenue l'impératrice du néologisme.

Un roman initiatique, celui d'un jeune mexicain qui, après avoir traversé difficilement la frontière, travaillote dans une librairie puis devient boxeur dans un foyer pour enfants.

Entre-temps il fantasme sur la gisquette d'en face, se lance dans des élucubrations diverses et sauve l'humanité, à sa manière, à son niveau et à sa démesure.

Tout est dans la tonalité.

Une expérience littéraire unique à vivre, un enchantement d'écriture, mais aussi un défi en faveur de l'immigration !!!
Où les idées s'associent plus vite que l'écriture qui doit se réinventer pour pouvoir suivre le fil.


« Le parc Wells, il est pas immense, c'est un parc de taille moyenne avec des arbres, des bancs de pierre, un petit chemin en dalles de granit tout autour, et trois fontaines. Le week-end, les darons y font flotter des petits bateaux à voile avec leurs mioches, à la sortie de leurs églises presbytériennes, évangélistes, baptistes, chrétiennes, mahométanes, bouddhistes, zoroastriennes, scientologiques, androgynes, bluesesques, jazzesques, soulesques, arabesques, thermopylo-jupitériennes, mythologiques, catholiques, orthodoxes, hétérodoxes, pédoxes, irrévérends, pasteurs, curés, prêtres, abbés, docteurs, philosophes, musiciens, barbituriques, métaphorisants, oeilnoir, oeilblanc, oeilaveugle, oeil-de-boeuf, athées, mécréants, chanteurs adrénalinophiles, récitants et comédiens rois de l'arnaque et de la magouille. »
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Attention roman INCLASSABLE!
Un jeune mexicain, Liberio, vit dans le Sud des Etats-Unis comme la plupart des jeunes hommes comme lui, avec un micro boulot dans une librairie et le droit de se faire insulter par le Boss, en dormant dans des parcs façon clochard.
Méprisé par les uns, harcelé par les bandes de « ses pairs » et régulièrement passé à tabac par les flics qui lui volent ses économies, sa vie n'est pas un conte de fée.
Malgré tout, il tombe raide amoureux d'une jolie jeune fille Aireen, insaisissable.
Un jour, une ex journaliste filme son passage à tabac, et le voilà propulsé dans une autre dimension…
Ce n'est pas avec légèreté que j'ai qualifié ce roman d'inclassable. Je sais que, pour les critiques professionnels, ce mot est rempli d'un vide équivoque qui leur évite de froisser soit une maison d'édition commerciale qui est sortie de sa zone de confort soit parce qu'ils ne savent pas comment dire à un auteur que c'est du flan.
Perso, j'ai acheté le livre avec mes sous et mon employeur n'a rien à voir avec mes critiques donc je peux le dire: c'est un roman inclassable, une comète cultissime que je vais pieusement ranger dans mon rayon « île déserte » entre Toole « coup pour coup » et Salinger « l'attrape coeur ». Mais je reconnais que je vais avoir du mal à le vendre auprès de mes ami.es tant il est spécial et sublime en même temps.
Si vous voulez lire une fois dans votre vie un roman qui ne ressemble à aucun autre, alors mon conseil tient en un mot: foncez!
Quand je pense que je l'ai acheté par hasard pour finir mon Challenge ABC (j'étais bloquée sur le X et ne voulais pas lire d'auteur chinois, c'était la seule alternative de mon libraire: encore et mille fois merci!).
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Ce livre est un enchantement. Premier roman d'une auteure mexicaine de 19 ans ! Son style est unique, mélange d'oralité et de spanglish, Aura Xilonen invente une langue poétique. Elle nous raconte les déboires d'un immigré clandestin mexicain d'origine indienne aux USA. Il est discriminé et par les Américains (parce qu'il étranger) et par les hispaniques (car il est indien). du coup il va souvent devoir se battre, et ça tombe bien, car notre lascar aime bien taper les malotrus. Et puis l'amour lui donne des ailes...
Ce roman est un peu fou, il va vous faire rire et pleurer ! Un livre plein de vie, très original par sa langue. Génial !!!

Ps: Je tire mon chapeau à Julia Chardavoine pour la traduction en français !
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