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3,67

sur 401 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une remarquable immersion dans l'univers de la Chine, de ses antiques traditions jusqu'aux bouleversements du XXe siècle. C'est un pavé (670 pages en version poche), mais qui s'est laissé lire à un bon rythme. Un peu déroutant par contre, avec la grande variété de son contenu et l'absence de transitions. Également avec les personnages qui sont durs à cerner de par le système original de narration adopté par l'auteur. De nombreuses petites histoires, légendes et tranches de vie sont imbriquées tout au long. La plupart ne sont pas très gaies ! Un voyage à travers toute la Chine, de ses coins les plus reculés jusqu'à ses milieux ruraux et urbains. Voyage aussi à travers les relations humaines tumultueuses et flanqué d'un profond questionnement existentiel. L'auteur réussi très bien à faire sentir ce que la quête d'une vérité supérieure a d'insoluble.
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Une lecture mi-figue mi-raisin : exigeante, déstabilisante mais plaisante au demeurant !

« Libre de toute règle » (4e de couverture) pourrait être une première définition pour ce roman écrit en 1990, l'auteur ayant atteint la cinquantaine. le texte ne fournit aucun véritable repère temporel si ce n'est que le récit se déroule après la Révolution culturelle. Il y a un narrateur que l'on retrouve dans les chapitres pairs, puis une deuxième personne (un pronom « tu » masculin) à qui s'adresse le narrateur dans les chapitres impairs, jusqu'à ce que cela s'emmêle et que l'alternance ne soit plus vraiment respectée. Dans la dernière partie le lecteur rencontre une troisième personne (un pronom « il ») et le chapitre 72 met quelque peu sur la voie.
Sans compter les nombreux personnages croisés sur le long chemin parcouru à travers la Chine, dont une femme nommée simplement par le pronom « elle », qui jouera un rôle sans doute révélateur mais qui m'a fortement agacée en cours de lecture.
Cette lecture fut donc émaillée par de nombreuses interrogations de ma part.

Avec cette écriture surprenante à la deuxième personne, le lecteur se sent davantage impliqué, plus proche comme s'il y avait une connivence entre lui et le narrateur. La curiosité du lecteur est aussitôt stimulée pour et par ce lieu qui donne son titre au roman et que le narrateur recherche ouvertement : la montagne de l'âme.
« Tout est à l'état originel là-bas. »
J'ai apprécié les descriptions fabuleuses des paysages, du brouillard, des cours d'eau, de la nature environnante : des pages admirables de poésie qui m'ont transportée par la pensée et qui me laissent des images fortes en mémoire !
On sent que l'auteur aime cette nature et ces lieux reculés qui le ramènent à son pays natal et son passé. On y décèle une certaine nostalgie qui deviendra blessure quand il évoquera la révolution culturelle, les camps de rééducation à la campagne et la censure. C'est un être en souffrance qui s'exprime et nous fait part de ses obsessions : il est mal dans cette Chine qui le renie, le repousse, l'empêche d'affirmer son art et ses idées. Il part donc en quête du passé millénaire, des légendes, des chansons et des vestiges détruits, témoins de riches traditions séculaires. Il m'a fait penser à un déraciné en recherche de repères.
Toutefois on ne lit pas uniquement l'histoire de ce narrateur mais une multitude d'histoires en tout genre (bandits, dragon, faits divers, légendes…) qu'il raconte ou qu'on lui raconte. Certains faits reviennent obsessionnellement comme les noyades, les viols, les suicides, conférant une note sombre à l'ensemble.

J'appréhendais cette lecture car j'en avais une image de livre hermétique et difficile. Cette lecture n'est pas simple mais elle reste accessible et plaisante malgré tout. Si on ne comprend pas tout, on apprécie le style, il y a un côté très concret.

Gao Xingjian nous propose une écriture « hors des sentiers battus », une lecture très singulière car parfois déroutante, à savourer cependant car emplie de petits délices au détour des pages.
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Il est de ces romans dans lesquels, peu importe le moment où l'on l'ouvre, l'on entre dedans sans vraiment se poser de questions. Et puis il est de ces autres romans dans lesquels l'on sent que là, maintenant, pour diverses raisons, nous n'arriverons pas à l'apprécier à sa juste valeur.

Et c'est exactement ce qui vient de m'arriver avec La montagne de l'Âme, terminé finalement non sans peine : pas parce que le roman n'est pas intéressant, ou creux, ou d'une pauvreté stylistique - bien qu'issu d'une traduction ici -. Il est même, au contraire, d'une grande richesse, principalement narrative, en nous contant nombre de légendes ponctuant les périples du personnage principal, qui fait le choix de se rendre jusqu'à cette "montagne de l'Âme", source de renouveau, symbole de sa renaissance, notamment spirituelle, alors qu'il se croyait condamné suite à un malencontreux erreur de diagnostic.

Réalisme et étrangeté se mêlent de fait ainsi avec merveille, de même que poésie évanescente et prosaïsme parfois violent des lieux, des légendes, pour nous livrer une image de la Chine dans tous ses paradoxes, avec un homme qui se cherche à travers elle, ce que nous montre d'ailleurs avec réussite les diverses strates, temporelles, spatiales, narratives... qui se succèdent parfois en quelques pages.

Alors, qu'est-ce qui a bien pu faire que cette lecture ait été laborieuse ? Tout simplement parce que je n'étais pas du tout dans l'état d'esprit idéal pour recueillir toute cette richesse, principalement spirituelle, et j'ai eu un peu trop l'impression de découvrir l'ensemble en mode pilote automatique, sans vraiment réussir à m'imprégner de toute sa beauté. Une autre fois, peut-être, prendrais-je le temps de réitérer l'expérience ?
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Il faut rentrer dans le roman de Gao Xingjian sans chercher de finalité sauf celle de découvrir une longue poésie. Car pour apprécier ce livre, il faut une certaine dose de patience. La lecture s'écoule lentement comme un petit ruisseau, malgré les violences de la vie en Chine. On peut le comparer à un guide du routard céleste dont les pages parlent de traditions millénaires et de légendes.

Ce très long voyage a eu raison de ma patience malgré la beauté des textes. Peut-être un jour, je reprendrai ce voyage écourté prématurément.
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Tu tiens entre tes mains un livre. La couverture est sombre, tu ne la trouve pas très belle. le livre est petit mais lourd, il est épais, il sera long à lire. Tu parcours les premières lignes. C'est beau, tu n'avais jamais lu un livre écrit comme ça. Tu ne lis pas l'histoire d'un autre, tu lis ton histoire ; tu ne lis plus, tu es dans l'histoire. Tu parcours la Chine à la recherche de Lingshan, la montagne de l'âme.

Pendant ton périple, tu rencontre des gens, beaucoup, beaucoup de gens. Certains te racontent des histoires, et tu les ecoutes, ou bien c'est toi le conteur, et eux ton auditoire. Des histoires de toutes sortes. Des légendes, évocations de sorcières et de serpents, des contes qui enchantent ou qui effraient ; des grands faits historiques, avec leur litanie d'empereurs et de princes, de batailles et d'intrigues de palais ; des chants folkloriques, témoignages populaires d'autres temps, d'autres époques ; des souvenirs de la Révolution Culturelle, des préceptes de Bouddha, des danses du dragon ; des réminiscences de l'enfance, des faits divers sordides, des anecdotes amusantes, des histoires tristes, des histoires étranges ; beaucoup, beaucoup d'histoires.

Tu demandes le chemin de Lingshan, ils te l'indiquent, ils te recommandent aussi de prendre garde, la montagne est dangereuse. Ils disent que plusieurs voyageurs ont disparu. Certains racontent que les esprits les ont égarés, d'autres qu'ils sont tombés dans un ravin, d'autres encore qu'ils ont été détroussés par des bandits.

Tu demandes qui raconte.

Ils ne savent pas, on le raconte, c'est tout.

Tu dis que tu n'en crois rien.

Crois ce que tu veux, te disent-ils, mais prend garde tout de même.

Tu poursuis ta route.

Le chauffeur me tapote l'épaule. Il me dit que je me suis endormi, mais que maintenant je suis arrivé, que le car n'ira pas plus loin. Je me frotte les yeux. Je le remercies mais il ne s'occupe déjà plus de moi, il est descendu du car. J'en fais autant. Je suis dans un petit village dont j'ai oublié le nom, perché à mille huit cents mètres d'altitude. Drôle que je me souvienne de ce détail et pas du nom du village. Je regarde autour de moi. Dans la rue, la foule des badauds circule devant les étals de marchandises. Au parfum des pamplemousses et des kiwis se mêlent celui des fromages de soja, des lamelles de porc grillé et des boulettes de riz aux épices. Je vois un groupe d'ouvriers rentrant de l'usine le regard vide, je vois deux femmes qui discutent, l'une d'elle rit, puis je le vois, lui.

De l'autre côté de la rue, assis à une table à la terrasse d'un estaminet, un vieil homme me fait signe de le rejoindre. Je m'assieds à ses côtés, il me sert une tasse de thé. Je le salue et lui demande si nous ne nous sommes pas déjà rencontré.

Il sourit.

Il dit qu'il a écrit un livre, il y a dedans des histoires, beaucoup, beaucoup d'histoires, peut-être l'ai-je lu ?

Je l'ai lu
Je bois une gorgée de thé, il est excellent.

— Tu as aimé le livre ?

— C'est compliqué. J'ai aimé le lire, oui, mais si j'ai aimé le livre ? Je ne sais pas.

— Pourquoi cela ?

— Parce que je n'ai pas tout compris, parce que j'ai été pris au dépourvu. Au début, j'ai été surpris par les personnages. Les héros de l'histoire sont désignés par de simples pronoms : il y a « tu », qui cherche la montagne de l'âme et « je » qui voyage également de son côté, à la recherche des traditions et chants populaires, semble-t-il, ce n'est pas très clair. Certes, les personnages sont atypiques, on ne sait pratiquement rien d'eux, ni leur nom, ni à quoi il ressemble... Mais c'est bien écrit et intrigant. À ce moment, je pensais être en train de lire un roman de voyage.

— Ce n'était pas le cas ?

— En fait... oui.

Il sourit.

— Oui, mais un drôle de voyage, tu admettras ! Au début, les chapitres s'enchainent normalement, mais progressivement, il semble qu'il n'y ait plus aucune chronologie. On ne sait pas si il y a des ellipses, des retours en arrières, ni même si il y a des liens logiques entre toutes ces saynètes. Il n'y a presque pas de repères temporels, et quand il y en a, ils n'ont fait que m'embrouiller. Parfois, je n'ai rien compris, parfois, je n'ai même plus cherché à comprendre. C'est très déstabilisant. Voilà pourquoi je ne sais pas si j'ai aimé le livre.

— Mais tu as aimé le lire.

— Oui. Parce qu'il est beau, parce qu'il est bien écrit, parce qu'il m'a transporté ailleurs. J'avais l'impression d'évoluer dans un recueil de nouvelles dont je serais l'un des personnages, c'est une belle sensation. Avec ce livre, j'ai découvert la société, les traditions, la religion, l'art, la politique, le mode de vie, la philosophie, en un mot l'âme, de la Chine et du peuple chinois. C'était un voyage plein de tours et de détours, de chausse-trappes et d'impasses, mais c'était un voyage merveilleux. Alors oui, je n'ai pas tout aimé, oui, j'ai trouvé certains passages longs et même ennuyeux, mais malgré tout cela, oui, j'ai aimé le lire. Et je le relirais sans doute, avec plaisir, dans quelques années. Peut-être même qu'avec quelques années de sagesse de plus, je finirais par le comprendre. Peut-être.

Il sourit.

Tu tournes la dernière page avec un sentiment...

de satisfaction, tu as vaincu la montagne,

de doute, tu n'es pas sûr d'avoir vaincu la montagne,

d'ironie, c'est la montagne qui t'as vaincu,

de nostalgie, la montagne te manque déjà.
Tu refermes le petit livre épais à la couverture sombre pas très belle. Il a été long à lire, mais tu l'as lu. Tu as trouvé la montagne de l'âme, finalement. Elle est sur une étagère, dans ta bibliothèque.

Tu souris.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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Ni déçu, ni transporté, ni ému, ni boulversé, ni particulièrement ennuyé par ce livre... Une sorte de Road Movie intérieur, où on se laisse vite bercer par le rythme lent de la narration.

Une narration qui passe du "je" au "tu" de chapitre en chapitre... ce qui ne m'a pas gêné. Cela ne m'a pas plu non plus... Je n'ai pas vu l'intérêt d'utiliser ce genre de technique d'écriture.

Je ne prétendrai pas que j'ai compris quelque chose au roman. Est-ce même un roman, d'ailleurs. Il apparaît que le sujet touche beaucoup l'auteur. Il avait 50 ans lorsqu'il a écrit le livre. On sent l'idée d'une transition dans le roman. D'un passage, d'un basculement.

J'ai trouvé que le propos n'était pas passéiste ou empreint de nostalgie. Xingjian ne nous parle pas de la Chine qui fut, mais de celle qui pourrait être. Et sans se tromper, on peut se dire que la Chine telle qu'elle est aujourd'hui ne correspond pas à la vision qu'en avait l'auteur.

J'ajouterai que le style, le rythme et le propos m'ont empêché d'avaler le livre d'une traite. Un ou deux chapitres (ils sont courts) à la fois m'ont suffit. La lecture a donc pris un certain temps. C'est une oeuvre intriguante, qui vit encore en moi, preuve que malgré ce que j'en dis, il est possible que le roman ait touché un point sensible en moi.
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Un épais roman que j'ai lu avec un plaisir certain mais pas sans difficultés. La lecture est quelquefois ardue en raison de références à l'histoire de la Chine, là tous les noms se mêlent et se ressemblent pour moi. Mais, finalement, ce n'est qu'un détail. J'ai apprécié le mode narratif faisant alterner le « tu » et le « je ». Assez loin dans la narration, une explication est donnée à cela dans une réflexion sur le roman. Si « tu » est un dédoublement de « je », , il peut ainsi toucher le lecteur qui s'associe à cette recherche de la montagne de l'âme, pour laquelle les marcheurs ont rompu tous les ponts. Cette quête est avant tout intérieure mais aussi une rencontre des autres. Cet aspect du roman est intéressant car ces rencontres sont modernes et montrent une Chine vivante même si elle semble archaïque parfois. Cette modernité est brutale s'agissant d'environnement mais est aussi partie prenante du roman. Chercher la montagne de l'âme c'est aussi se confronter au réel.
Les chapitres se succèdent mais sans pour autant suivre en continu l'un ou l'autre des protagonistes ( le même finalement). Ainsi, on abandonne le narrateur perdu au sommet d'une colline coupé de son guide par le brouillard le coeur serré d'angoisse, ensuite il n'en est plus question…..sauf vers la fin où on le voir dévaler un pente en direction d'un fleuve charriant des morts. Les scènes alternent souvent saisissantes ou poétiques.
Le roman veut communiquer la nécessité de prendre son temps : celui de regarder les êtres et les lieux et d'y trouver une vraie spiritualité loin des tracas de la ville dans un nature authentique.
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De Chine: Gao Xingjian - La montagne de l'âme.

« Il n'y a jamais personne sur le chemin qui mène à cette satanée Montagne de l'Âme »

Ce livre, vous l'aurez deviné traite, certes de la Montagne en tant qu'élément de la Nature, et aussi de celle qui est intérieur… ou plutôt extérieur mais dans le sens bouddhique - taoiste du terme.

« Alors que moi, je suis un être égoïste, perpétuellement en quête d'une spiritualité à laquelle je ne serai même pas capable de m'éveiller lorsqu'elle se révèlera »

D'accord avec l'auteur, Je crois que le bouddhisme (yoga, etc), tel que pratiqué dans nos sociétés occidentales est le reflet d'un certain nihilisme, une passivité toute individualiste en somme.

Le roman se déroule dans une réserve naturelle en Chine (et aux abords ou en chemin « vers »). Mais, ne soyez pas dupes, l'auteur précise:
« La différence entre le roman et la philosophie vient que le roman est une production de la sensibilité (…) mais, comme la vie, il ne répond à aucune finalité ».
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J'aurais pu étiquetter cette critique citation mais il fallait choisir et je préfère les critiques.
Ainsi donc, chapitre 72/81
"...Et pourtant il n'a fait que s'enivrer dans l'utilisation du langage pour raconter la femme et l'homme, l'amour, la passion et le sexe, la vie et la mort, l'âme et la joie et la souffrance du corps humain dans sa chair, et l'homme dans les relations politiques et la fuite de l'homme devant la politique et la réalité que l'on ne peut fuir et l'imagination hors du réel et laquelle des deux est la plus vraie et la négation de la négation du but utile qui n'est pas équivalente à la nécessité et l'illogisme de la logique et [...]. Ce chapitre, on peut le lire, on peut ne pas le lire, mais puisque c'est fait, autant le lire."
J'ai raccourci l'extrait (cf [...]), non que la suite ait moins d'intérêt, au contraire, mais par souci de mesure et respect.
Ainsi tout est dit, srupuleusement, i.e. expliqué par l'auteur lui-même, au lecteur patient, à qui sa patience a valu une longue errance hors des sentiers battus d'une littérature plus habituelle et nombriliste, avec de çi, de là, de beaux points de vue et la justesse d'évocation de tourments humains, dont certains, universels.
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C'est un roman exigeant, déstabilisant, long, qui demande de la patience, on s'y perd beaucoup dans l'espace et le temps, on ne sait pas trop qui parle, il n'y a pas vraiment d'histoire, on ne comprend pas tout ! Beaucoup de questionnements existentiels grimace
Il y a 81 chapitres , on pourrait presque les lire dans un ordre aléatoire, on passe du "je" dans le chapitre 1 au " tu" dans le 2, au "il" dans le 18 ! On s'aperçoit au bout d'un certain temps qu'il s'agit finalement du même personnage, le narrateur dont on ne connaitra jamais le nom.
On parlait de style il y a peu de temps chez les rats, on est ici en plein dans le nouveau roman ! Un style moderne et très lyrique.
Le roman est très contemplatif, on se retrouve perdu dans les montagnes chinoises , perdu entre mythe et réalité, car on ne sait pas toujours si cet homme est en train de rêver ou de raconter une légende ancienne , son aventure ? Il croise sur sa route des moines taoistes, des jeunes femmes sensuelles ou des démons... certaines légendes sont assez cruelles et sanguinaires, il dort dans des grottes , longe des rivières , croise de multiples individus mystérieux. Et donc nous suivons son périple.
Les descriptions de la nature sauvage sont superbes mais un peu ennuyeuses aussi à la longue ! On erre dans les brumes, dans de superbes canopées, on est entrainé le long de rivières sauvages et sinueuses, la beauté des arbres, des roches, des falaises,des plantes sauvages... tout y passe ...
Il aborde plein de faits divers, d'anecdotes sur la Chine, sa violence , ses interdictions. le tout enrobé d'une écriture très poétique et assez mystique. On est vraiment perdu entre rêve et réalité !

J'ai mis beaucoup de temps à lire ce livre mais vu qu'il n'y a pas vraiment d'histoire ce n'est pas bien grave. Je suis en tout cas contente d'être arrivée au bout ! C'est une expérience à tenter. Il faut apprécier l'errance et la poésie et accepter de ne pas tout comprendre ;-)

un extrait de description des azalées :
"Ici, ni lichens, ni bosquets de bambous-flèches, ni buissons, les larges espaces entre les arbres rendent la forêt plus claire et la vue porte loin. Et, au loin, une azalée d'une blancheur immaculée, élancée et pleine de grâce, provoque un irrépressible enthousiasme par son extraordinaire pureté. Elle grossit au fur et à mesure que j'approche. Elle porte de grosses touffes de fleurs aux pétales encore plus épais que ceux de l'azalée rouge que j'ai vue plus bas. Des pétales d'un blanc pur qui n'arrivent pas à se faner jonchent le sol au pied de l'arbre. Sa force vitale est immense, elle exprime un irrésistible désir de s'exposer, sans contrepartie, sans but, sans recourir au symbole ni à la métaphore, sans faire de rapprochement forcé ni d'association d'idées : c'est la beauté naturelle à l'état pur.
Blanches comme la neige, luisantes comme le jade, les azalées se succèdent de loin en loin, isolées, fondues dans la forêt de sapins élancés, tels d'insaisissables oiseaux invisibles qui attirent toujours plus loin l'âme des hommes."



un autre extrait amusant ... ;-)

"A cet instant, je ne sais où est mon corps, je ne sais d'où vient ce morceau de terre au paradis. Je scrute les environs.

Je ne sais pas que je ne comprends rien, je crois encore que je comprends tout. Les choses se passent derrière moi. Il y a toujours un oeil étrange. le mieux c'est de faire semblant de comprendre.

Faire semblant de comprendre mais en fait ne rien comprendre.

En réalité, je ne comprends rien , strictement rien.
C'est comme ça . "


C'est à n'y rien comprendre...

Je pense qu'il pourrait plaire à certains d'entre vous. D'ailleurs, les avis sont en général très positifs.

Difficile de mettre une note ...

D'autres avis à lire sur le club des rats de bibliothèque ! Venez y faire un tour !


Lien : https://clubdesrats.1fr1.net..
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