AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,23

sur 66 notes
5
6 avis
4
4 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  


Quel bonheur de pouvoir enfin découvrir la France l'autrice multiprimée Kazumi Yamashita qui officie depuis les années 80 ! aussi bien en shojo qu'en seinen. Avec Land, Mangetsu met les petits plats dans les grands avec une belle édition à prix raisonnable mettant à l'honneur le fantastique folklorique du titre. Un petit coup de coeur pour ma part.

Série terminée en 11 tomes au Japon, Land est paru là-bas dans le célèbre magazine seinen Morning de Kodansha. Pourtant quel plaisir d'y retrouver tous les codes des shojos d'aventures des années 90, comme ceux de Chie Shinohara, Yumi Tamura, Clamp et j'en passe. C'est beau, c'est intriguant, c'est fouillé psychologiquement et le décor est très réussi. On adore !

Le prix du tome m'avait un peu refroidie dans un premier temps, c'était avant de voir la bête. Avec ses 300 pages, sa couverture cansonnée et sa frise au dos, on se dirige vers une fort jolie collection, avec peut-être juste un papier dont je ne suis pas fan et des pages couleurs absentes qu'on aurait bien aimé avoir. Mais je suis ravie de l'objet que j'ai entre les mains.

Mélangeant astucieusement histoire de folklore, tradition et superstition, l'autrice nous emmène au sein d'une communauté vivant enchâssée dans les montagnes sous le regard omniprésent de 4 divinités représentées par 4 immenses statues qui semblent veiller sur eux mais qui les gardent prisonniers en fait. Nous suivons Ann, une petite fille dont le père travaille pour les plus hautes instances de cette communauté en tant que sorte de conseiller spirituel et acupuncteur. Il a dû des années plus tôt abandonner son autre fille car les enfants multiples sont un signe de malheur chez eux et de dépit s'est crevé les yeux. Ils vivent tranquillement leur petite vie, avec une Ann très vive et curieuse, jusqu'au jour où le père de ses camarades atteint 50 ans, leur « âge limite » et meurt.

J'ai beaucoup aimé plonger dans les multiples mystères de cette communauté en huis clos où une petite fille découvre les secrets qui l'entourent et cherche à les percer de toute la fougue de sa jeunesse. La narration de l'autrice est ultra efficace et immersive. Elle joue sur des thèmes connus du folklore japonais comme le sacrifice des enfants, les communautés en huis clos, les croyances en des kamis et autres divinités. Elle dépeint d'ailleurs une société à l'ancienne plus vraie que nature dans cette campagne si proche de la montagne et donc encore un peu sauvage où les croyances anciennes sont très fortes et dictent leur vie à tous. C'est particulièrement efficace.

Ann est en plus une héroïne des plus entraînantes avec son fort caractère, son imagination et sa curiosité. Son père lui a offert l'opportunité d'être un esprit libre et elle s'en est pleinement saisie. On prend donc un vif plaisir à la suivre dans ses enquêtes. Il lui arrive d'ailleurs de sacrées aventures et elle sera très curieuse de savoir ce qu'il y a au-delà des montagnes protégées par les kamis, lieux inaccessibles et sacrés en quelque sorte, interdit d'accès. Un classique toujours efficace ça, il suffit de bloquer l'accès à un endroit pour le rendre des plus attirants. Ça fonctionne à merveille. Ann va donc se confronter à la vie qu'on lui offre et chercher à tracer le chemin de la vie qu'elle veut, elle.

Je ne peux pas en dire trop sur l'univers en revanche car c'est l'élément de l'histoire qu'il est bon de découvrir par soi-même. Sachez juste qu'il est fascinant, riche mais pas complexe et qu'on devine plusieurs des surprises qui apparaissent sur le chemin de Ann, mais on prend plaisir à voir nos hypothèses validées et à découvrir ainsi des lieux, pratiques, personnages qui changent un peu de l'ordinaire. C'est vraiment une ambiance hommage aux shojos fantastiques et ésotériques des années 90 que j'ai tant affectionnés autrefois et que je me plais à retrouver ici.

En plus, le trait de la mangaka est superbe ! Il offre de belles planches éclatées, à la Moto Hagio ou Kazuo Kamimura, pour célébrer les sentiments complexes des personnages. Elles dégagent d'ailleurs quelque chose de très rétro dans leur composition. Les décors sont soignés, les éléments du folklore : tenues, masques, objets, créatures, sont bien présents. J'adore le travail effectué sur le regard, aussi bien la perte de celui du père qui reste pourtant très observateur, que celui incisif et visionnaire parfois d'Ann. Il y a de très beaux jeux de composition dessus. Enfin, le huis clos un brin oppressant et impressionnant procuré par la présente de ces statues géantes est magiquement rendu. C'est dramatiquement sombre et inquiétant derrière cette petite vie tranquille à l'ancienne.

Agacée un peu par la com' trop présente du patron de Mangetsu sur X, j'ai failli ne pas acheter cette série. Heureusement des lecteurs fins connaisseurs des mangaka importantes m'ont pointé Kazumi Yamashita et je suis ravie de les avoir écoutés car cette lecture est un petit coup de coeur. J'ai tout aimé des dessins modernes rendant hommage à l'ambiance rétro des shojos d'aventures des années 90 et des compositions de mangakas cultes des années 70, en passant par ce récit mystérieux dans lequel on va pénétrer, s'engluer et tenter de sortir aux côtés d'une héroïne pétillante et courageuse, proactive et entraînante. Je n'ai pas vu passer le temps et à peine refermé que j'aimerais avoir le tome 2 pour me jeter dessus ! Beau, entêtant et fascinant.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
Commenter  J’apprécie          70
« Land », j'en entendais parler depuis son acquisition chez Mangetsu. Tout le monde l'attendait mais je n'en savais pas grand chose. J'avoue suivre beaucoup moins l'actualité manga qu'auparavant. Je m'en détache de plus en plus. Peut-être l'âge mais heureusement, je n'ai pas encore 50 ans, l'âge de la fin de vie dans « Land ». Donc oui, j'ai craqué à la sortie du manga. Je suis faible et curieux.
~
Immersion totale dans un univers où la technologie n'est pas de ce monde. On est des siècles en arrière… ou pas puisque nous ne savons rien de ce monde.
On se trouve dans un village qui survit au fil des années et des saisons, le tout protégé par des statues géantes… C'est vrai, ça peut faire flipper. Réalité ou embrigadement de masse ?
Il est évidemment bien trop tôt pour avoir les réponses aux nombreuses questions qui nous submergent à la lecture de ce premier tome !
Je n'ai pas vu les 362 pages défiler tant j'étais happé par l'intrigue de « Land ». J'étais à fond et je suis déjà impatient de lire le tome 2 qui sortira le 14 février.
Commenter  J’apprécie          40
Voilà une nouvelle série fascinante, étrange, emplit de mystères, et surtout très prometteuse qui nous entraîne facilement tout au long de ces près de 370 pages. le graphisme est plutôt agréable, on s'y fait bien, et certaines planches sont superbes. Ann est une jeune fille touchante, curieuse, volontaire, à la recherche de la vérité, qui veut dépasser les coutumes et les croyances de l'endroit où elle vit. Les trois personnages : elle, son père et sa tante sont très intéressants, et on s'attache facilement à eux. C'est aussi un peu comme s'ils opposaient des façons d'êtres.
Nous avons tout à découvrir de ce monde, et nous avons froid dans le dos par moment, avec certaines coutumes, tout en apercevant la rationalité derrière certains points. Mais c'est un monde qui sous ses apparences peut se révéler cruel, sans pitié, où si vous déviez de la « normalité », ça se paye. C'est un monde où des enfants sont abandonnés en sacrifices, où les gens ayant atteint 50 ans atteignent le mandat céleste, un bien joli terme pour dire qu'ils ont assez vécu, qu'il est temps de mourir. le tome 2 se fait déjà attendre impatiemment (ça tombe bien maintenant il est là).
« Land » est édité par Mangetsu, elle sera terminée en 11 tomes. Nous sommes fixés, c'est fini au Japon. de quoi, peut être rassuré ceux qui craindraient de se lancer dans une autre série longue.
Elle nous est confectionnée par la mangaka YAMASHITA Kazumi qui a bien installé l'ambiance, les personnages.
La couverture est à l'image de la série, fascinante et perturbante elle aussi. Je ne peux m'empêcher de m'arrêter aussi sur comment est écrit « LAND » et tous les détails dans chaque lettre.
Leur communauté s'appelle « Notre Monde ». le début nous montre l'étendu de la cruauté, Sutekichi, se présente devant un étrange personnage. Nous en croiserons plusieurs avec des têtes d'animaux, cela crée un certain malaise, une certaine différence, mais est-ce juste un humain qui porte une tête d'animal ? Il arrive avec ses deux jumelles, après avoir perdu sa femme, morte en couche, mais cela ne suffit pas.
On lui somme d'en sacrifier une. Ces êtres qui semblent venus d'ailleurs sèment les bénédictions et malédictions et ainsi le chaos.
Sutekichi travaille en plus pour eux, pour des hauts cercles, ce que nous formalisons plus tard. Il a accepté son travail sans broncher, sans forcément être totalement en accord, mais il l'exécute. Bien que cette fois, il va s'infliger quelque chose, c'est assez choquant, et pas véritablement explicité.
Sa soeur semble froide, dure, suit les coutumes, mais ce sont plus des apparences qu'autres choses. C'est à travers elle, beaucoup, que nous et Ann apprenons à connaître ses coutumes. Elle se soucie du bien-être d'Ann. Elle a choisi une vie tranquille, de détourner les yeux, de tout faire pour qu'on la laisse tranquille, mais de ne pas s'impliquer non plus de trop. Quant à Ann, elle représente celle qui défie l'existant, celle qui veut comprendre, celle qui veut voir au-delà de leur monde, de la montagne. Après le début, nous la retrouvons vite quelques années plus tard alors qu'elle est une jeune enfant. D'ailleurs son père est très large avec elle, il veut qu'elle s'amuse, profite de la vie et n'est pas pressé qu'elle connaisse les coutumes.
Sous ce panel, nous avons d'autres vies qui se déroulent, nous voyons aussi des différences de niveau et de considération, certaines scènes en deviennent choquantes. D'autres sont perturbantes ou encore énigmatiques.
Nous verrons entre autre un jeune homme, Kazune, très mystérieux. Et un autre drôle de personnage qui va amener d'autres choses, mais cette partie je vous laisse la découvrir entièrement. Quand on la voit, ceux qui ont l'habitude auront sans doute très vite des soupçons.
Il y a des scènes aussi énigmatiques que sublimes, comme avec l'aigle. Il y aussi les kami qui semblent autant veiller sur le peuple, sur la montage, que de surveiller les gens.
C'est fluide à lire et donne envie d'en savoir plus.
Et vous, avez-vous envie et oserez-vous découvrir cet univers ?

Avis express : Bonne lecture fortement prometteuse. C'est prenant, entraînant, de belles réflexions, de beaux dessins.
Lien : https://lesvoyagesdely.wordp..
Commenter  J’apprécie          20
J'ai aimé :

Le concept de mort “naturel mais inéluctable” à 50 ans. Ça sent la gestion de population en temps de crise.

Les Kamis aux 4 coins de l'espace pour le limiter qui font bien flipper et occupent bien leur poste de garde fous. La gestion de la population par la peur on connaît ! Les masques des officiels sont inquiétants aussi. Ça m'interroge sur les costumes traditionnels impressionnants. L'objectif était d'inquiéter la population ou une représentation des forces naturelles qui mettaient régulièrement les humains à l'épreuve ?

Tu sens encore que les puissants n'ont pas à respecter les mêmes règles que les gueux.

Le père qui se rebelle contre le système (un peu). Il met un caillou dans la chaussure du système en éduquant sa fille libre. Elle ne pense qu'à transgresser les limites, faire péter le cadre et aller de l'autre côté des Kamis.

Comment les croyances influent sur ta perception du monde, la réalité c'est un concept assez fluctuant quand même.

Le dynamisme de l'histoire, ça court de partout. On sent que le système bien huilé jusque là déraille.

La thématique du sacrifice pour garantir la survie d'un groupe est assez récurrente dans les mangas, comme un témoin d'une histoire difficile dans un environnement pas des plus doux au Japon. Mais il se pourrait que ce manga ne parle pas d'un temps si éloigné…

Le cliffhanger à la fin !

J'ai moins aimé :

La structure à cause de l'agitation n'est pas très claire, c'est compliqué de faire un résumé.
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (159) Voir plus



Quiz Voir plus

Le manga en quelques mots (facile)

Quel est le pays d'origine du manga ?

La Chine
Le Laos
Le Vietnam
Le Japon

5 questions
1467 lecteurs ont répondu
Thèmes : manga , mangakaCréer un quiz sur ce livre

{* *}