Spirou et la Gorgone bleue

Je suis toujours déconcerté et époustouflé par la maîtrise graphique de Dany!
Et, au service de Spirou sur scénario de Yann, c'est un festival qui nous est offert!
Ce Spirou-là est fidèle aux personnages qu'a su développer l'immense Franquin. Mais Yann et Dany lui amène un punch et une actualité bienvenue dans une aventure surfant sur la malbouffe et les détritus.
Le lecteur attentif et connaisseur des oeuvres des compères Dany et Yann, trouveront quelques personnages déjà rencontrés...
Et puis, un Spirou plein de jolies filles admirablement croquées, c'est loin d'être désagréable!
Un Spirou , en tout cas, qui renoue avec certain âge d'or sur 88 pages (!) et une quatrième de couv en beau clin d'oeil.
Miam.

Erreur de casting.

Depuis que les éditions Dupuis ont lancé le concept de la série “Spirou vu par…”, je me réjouis de chaque sortie. Les auteurs sollicités ont su donner à ces personnages une nouvelle dimension. le scénariste, Yann, c'est d'ailleurs prêté au jeu à plusieurs reprises avec une certaine réussite, comme l'excellent “Le groom vert de gris”, et le diptyque de “La femme léopard”. J'étais fan de Dany dans les années 70 avec sa série Olivier Rameau avec Greg au scénario ou sa collaboration fugace mais excellente avec Van Hamme sur “Histoire sans héros”. Mais depuis, il s'est dangereusement fourvoyé avec entre autres, l'effroyable série “Ça vous intéresse ?”, série humoristique autour du sexe, d'une lourdeur et d'un sexisme effroyables, suffisamment pour le rendre à mes yeux totalement illégitime pour participer à la série Spirou.

Cette histoire m'a fait grincer des dents à de nombreuses reprises, humour vaseux, vision de l'écologie ridicule, construction du scénario laborieuse et surtout, ambiance outrageusement sexiste avec une caution féministe totalement à côté de la plaque.

Pour les détails des griefs, je vous invite à lire la critique de RPFHdm,
https://www.babelio.com/livres/Yann-Spirou-et-la-Gorgone-bleue/1553504/critiques/3669763

Et malheureusement, une suite est prévue.

Evidemment, il y a pire comme bande dessinée (Ça vous intéresse ?), mais pour moi, il y a un gros problème : après avoir renouvelé l'univers Spirou en faisant appel à des artiste de la génération suivante, offrant une nouvelle vision de nos héros et de la bande dessinée en général, Feroumont (pour parler du féminisme, c'est d'un autre niveau, et en plus, c'est drôle), Trondheim, et même Yoann, Sophie Guerrive pour la série principale, mais surtout l'énormissime Emile Bravo avec Journal d'un ingénu et L'espoir malgré tout, c'est leur faire insulte de sortir un tome si lourdingue, si ringard, sans imagination tel que celui-ci et c'est détruire tout l'édifice qui c'est mis en place pour faire renaître un Spirou moderne, actuel et qui avait retrouvé une belle place dans l'univers de la bande dessinée.

Cet album est une catastrophe éditoriale.

Deux grands auteurs revisitent un monument de la BD franco-belge

Cette nouvelle aventure dresse un portrait de l'actualité sous le regard de Spirou et Fantasio. Ici tous les thèmes sont abordé tel que la pollution, l'écologie et ses dérives ainsi que la malbouffe. Nos héros font face à une horde de jeunes femmes en combinaison bleu appartenant au groupe de Gorgones mais aussi à un multi-millionnaire.

C'est avec l'aide d'une agente de la CIA que Spirou et Fantasio accompagné de Sécotine vont tenter de démêler cette organisation.

Dany et Yann s'en sont donner à coeur joie. Outre le fait d'aborder un sujet sérieux, en mettant en place des situations qui font sourire. Les auteurs ont garder l'esprit de la BD avec un Spirou égale à lui même et un Fantasio en roue libre. A noter les jeux de mots qu'utilise Spip pour commenter les situations qui se présentent à nos protagonistes font mouche.

C'est donc une aventure très rythmée bourrée d'humour et sans temps mort et qui nous réserve un suspense jusqu'au bout. Avec en prime le dessinateur Dany qui apporte sa touche de glamour avec des demoiselles toujours aussi jolies.

Spirou et Fantasio rentrent de 18 mois de reportage en Palombie, et ils découvrent que le monde s'est soumis à la malbouffe et que un groupe d'eco-terrorisme, nommé la gorgone bleue, tente d'éveiller les consciences à l'écologie.

Un tome où l'on retrouve l'aventure, l'humour et le côté fantaisiste des classiques Spirou et Fantasio. C'est divertissant à lire.
A coté de cela cette bande dessinée aborde des sujets d'actualité comme les réseaux sociaux, la malbouffe, les entreprises polluantes qui se veulent une image plus verte, la pollution plastique, et l'intervention souvent néfaste de l'homme.
Le dessin est vif et coloré. S'il reste très caricatural dans le traitement des personnages, il est aussi plein de détails.

J'ai pour ma part beaucoup aimé ce spirou repris par Dany et Yann.

J'ai trouvé le caractère des personnages très fidèle à celui des personnages imaginés par Franquin, avec un indéniable coupe de jeune sur le graphisme qui est tout à fait excellent et un traitement de faits de société très actuels : traitement des déchets, mal-bouffe, radicalisation de mouvements écolos, décideurs financiers et politiques aveugles aux enjeux environnementaux...
Le tout est traité avec une dose d'humour.

Le personnage de Santo dont le nome rappelle celui d'une firme très connue pour la production d'insecticides n'est pas sans rappeler Donald Trump dans son look.

La quatrième de couverture dans un dernier trait d'humour annonce les sorties (factices) de la gorgone noire, du retour de a gorgone bleue, de la vengeance de l'une ou de l'autre des gorgones et de la mort de Secottine.
On se prend à regretter que cela ne soit qu'un trait d'humour. J'aurais certainement fait partie des acheteurs...

Voici une BD écrite et dessinée par des artistes qui voudraient surfer sur la vague féministe actuelle en mettant des femmes badass au coeur de leur récit… Mais au final, ils imposent leur regard d'homme qui sexualise à outrance les femmes et les fait littéralement toutes passer pour des potiches sans cervelle.
- Les femmes font toutes du 90B et sont soient vêtues d'une combinaison ultra moulante, soit d'un T-shirt ultra moulant au décolleté qui déborde… sans parler des dizaines de femmes mini string bikini.
- Certaines scènes sont vraiment ahurissantes comme lorsque des dizaines de femmes activistes en combinaison moulante sont entassées dans un filet de pêche comme des poissons et qu'un militaire fait une blague du genre « et pourtant, ce sont pas des thons ! » .
- Ou lorsque Champignac se comporte en vieux beauf malsain avec sa remarque « je dois être l'un des rares à avoir vu son visage… et pas que… »
- Sans parler du male gaze vraiment gênant de la fin concernant deux lesbiennes, qui fait plus penser à un gros fantasme des deux auteurs plutôt qu'à une tentative honnête de mieux représenter les lesbiennes dans le monde de la BD tout public.
- Même Spirou, dans l'un de ses élans de sagesse qui lui sont propres, parle de ces militantes comme de « filles » alors que non cher Spirou, ce sont des femmes adultes, pas des filles.

De plus, le scénario met un point d'honneur à décrédibiliser le militantisme écologiste en disant que l'écologie c'est bien, mais que trop de militantisme… faut pas déconner non plus. Spirou passant très vite au-dessus de son léger problème moral qui consiste à s'allier carrément à la CIA pour arrêter des militantes qui ont pour seules armes des pistolets à peinture bleue.

Tout cela saupoudré de personnages tous plus débiles les uns que les autres (les femmes en général, Fantasio et Sécotine qui se font un high five car ils sont trop contents de s'être fait censurés par la CIA, Champignac… sans commentaire avec son brevet). Même le twist final est totalement nul car évident depuis le 1er tiers de la BD. Et le pire, c'est que les auteurs en sont conscients car ils font dire à Spip que les lecteurs l'avaient déjà deviné depuis longtemps…

Bon, à côté de ça il y a quelques aspects sympas comme la réflexion sur le financement de la CIA par des magnats du business, l'utilisation par les deux camps des réseaux sociaux pour influencer l'opinion publique ou encore la sensibilisation à la malbouffe et aux déchets plastiques… Mais toutes ces qualités sont vite évincées par la misogynie malsaine qui imprègne ces pages.

Une histoire classique où on retrouve les défauts et qualités de nos héros : la pertinence de Spirou, la fantaisie de Fantasio, la vivacité de Seccotine et le coté lunaire de Champignac. Sinon quoi de neuf? cet opus a mis quelques années à se concrétiser suite aux chamailleries entre Yann et Dany qui ont fini par se réconcilier. le dessin de Dany est toujours agréable parfois un peu moins précis mais on reconnait parfaitement nos héros. Une intrigue portée sur beaucoup de sujet ; le climat, la pollution, l'ultra libéralisme, de la publicité et surtout de l'intolérance quelque soit les idées pronées.
Divertissant.

Les thèmes utilisés dans cet album sont d'actualités. Ça parle de malbouffe, d'écologie, de la surproduction et même de la disponibilité d'une info en temps réel avec les réseaux sociaux. Des thèmes intéressants qui doivent faire réagir. 
Pour avoir rencontré Dany lors d'une séance de dédicace il disait que Yann et lui ont voulu faire un Spirou dans le style de Franquin. C'est-à-dire un groom mêlant beaucoup humour et un peu aventure. de la rigolade il y en a mais toutes les deux cases dans la seconde partie de l'abum, j'ai trouvé cela un peu lourd
Il y a quelques années quand j'ai vu les premières planches cela ne me donnait absolument pas envie, je trouvais que cela faisait vieillot et pourtant les planches m'ont surprises. Dany fait du Dany et on sait à quoi s'attendre en achetant un de ses albums mais il y a de quoi observer dans ses cases. Je ne parle pas des femmes qu'il illustre mais des nombreux détails dont certains clins d'oeil au monde du neuvième art. 

En bref, Spirou et la Gorgone bleue est un bon divertissement avec de bonnes idées mais il est un peu lourd à digérer (comme les Mac Burgy de l'histoire). Qualitativement je dirais qu'il se situe dans le milieu de classement des hors séries. 

Quelle catastrophe... Une BD remplie de dessins sexistes, de caricatures racistes, grossophobes, bref le trio gagnant !
Bonus pour la balle perdue envers les mangas qui sont définis comme étant l'une des plaies d'Égypte, au cas où on aurait oublié, entre deux blagues graveleuses sur les femmes, que c'était écrit par des boomers.
C'est pas drôle, c'est gênant, le discours sur l'éco-activisme est plus qu'hasardeux... quand on ne maîtrise pas un sujet, pourquoi en parler ?
Le pire Spirou que je n'ai jamais lu. Ceci dit il aura fallu attendre jusqu'à la page 69 pour qu'ils craquent enfin et utilisent le mot "hystérique" : bravo d'avoir tenu aussi longtemps, ça devait pas être facile pour eux !!