“
Hungry Ghost” (2021) de
Victoria Ying est un roman graphique touchant et poignant pour jeunes adultes qui aborde les troubles alimentaires, la dynamique familiale et, finalement, le voyage vers l'amour de soi. L'héroïne, Valerie Chu, est discrète, studieuse et, surtout, mince. Personne, pas même sa meilleure amie Jordan, ne sait qu'elle souffre de boulimie et de vomissements depuis des années. Cependant, lorsque sa famille est frappée par une tragédie, Val doit réévaluer ses priorités, ses choix et son rapport à son propre corps.
Ce roman graphique explore les thèmes complexes de l'image corporelle, de la pression sociale et de la recherche d'acceptation de soi. Valérie devra trouver la force de demander de l'aide et de se libérer des projections toxiques de sa mère. Une histoire émouvante qui nous rappelle que la voie vers le bonheur peut parfois nous éloigner de notre environnement toxique et nous conduire vers l'acceptation de soi.
Très efficace et délicat pour aborder ce sujet avec les adolescents et pré-adultes (première lecture sur le sujet pour déblayer le sujet plutôt que pour l'approfondir).
Visibilisation et valorisation de l'archétype de la grosse copine qui prend une place positive et donne une direction d'acceptation et d'amour de soi pour l'héroïne plutôt que le rôle asexué de comique de l'histoire comme on le voit habituellement.
Elle est courageuse, affirmée. L'amoureux secret finit d'ailleurs par la choisir elle, ce qui permet à l'héroine de questionner son raccourci intellectuel qui veut que minceur = beauté = validation masculine = valeur en tant que femme.
Bon là c'est un petit taquet pour dire que c'est chiant que les femmes aient encore besoin de la validation des mecs mais je comprends qu'on doive en passer par là. Il faut que les meufs rondes aussi se tapent les mecs populaires.
Après il reste très discret et l'autrice met davantage l'accent sur les relations entre femmes entre soutien et compétition, une ambivalence qui tend à se résoudre positivement par l'acceptation et le soutien mutuel des femmes entre elles, un petit appel à la sororité bienvenue !
On peut questionner la responsabilité du trouble alimentaire principalement mis sur les épaules de la maman alors que l'absence du père pourrait aussi avoir son importance (sans parler des multiples facteurs sociaux un petit peu abordés notamment lors de l'escapade à Paris, ville des fashions anorexiques).
L'absence du père est relevée mais plutôt valorisée parce que cette absence est liée au métier d'aventurier. On est encore dans les stéréotypes de genre où la prise de risque pour un homme est un gage de qualité mais là encore l'autrice n'en ferait elle pas la critique implicite en le faisant mourir lors d'une de ses escapades ?
En tous cas, j'ai bien apprécié ce roman et je voudrais qu'il soit disponible dans tous les collèges et lycées de France !!!
Si il y a des documentalistes qui passent dans le coin déjà merci pour votre boulot et de deux :
Hungry Ghost grosse recommandation !!!