AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,96

sur 471 notes
On pourrait dire que Sambre est à la bd ce que Les Hauts de Hurlevent sont à la littérature. Ce serait inexact. Sambre est à la bd ce que le roman d'Emily Brontë est à la littérature ET ce que son adaptation par William Wyler en 1939 en noir et blanc, est au cinéma. Deux sommets aussi bien réunis que l'histoire d'amour entre les deux héros semble une histoire d'amour impossible.

Albert et Julie pourraient être deux enfants que tout éloigne dans la France où couve la Révolution de 1848 : leur rang social, leur vie, le passé de leur famille on le devine aussi. Mais voilà, le drame survenu juste avant le début de l'album et un autre - au moins - qui vient dans ce 1er tome, vont rendre la passion qui les relie plus forte que tout. le feu couvait sous la braise, la flamme sur les cendres...

Désireux d'explorer un autre genre que les albums pour enfants où tous deux brillaient, Bernard Hislaire et Yann ont, sous deux pseudonymes plus ou moins proches, créé un monument, qui fut à sa sortie en 1986 un véritable OVNI. Si depuis on a lu par exemple les Ogres Dieux on sera moins surpris. Il restera alors et dans tous les cas, tous les autres sentiments et émotions qu'un récit poignant et une mise en scène digne du grand écran nous font passer. Chacun réagira à sa manière : le souffle coupé lors de certaines scènes à l'incroyable force, la tourne compulsive pour vite voir la suite, l'admiration muette du dessin, l'imaginaire qui part au galop dans des décors dignes de la Hammer, j'en passe et des meilleurs.

Si vous ne l'avez pas encore lu, j'envie votre chance de découvrir ce bijou. Et si vous l'avez déjà lu, celui de le relire et voir d'autres braises rougeoyer et flammes de passion s'allumer. Il existe une version en noir et blanc où le trait de Hislaire donne toute sa dimension au (presque) format des planches originales. La 1ère version couleurs brille elle par son écho profond à l'atmosphère des différents chapitres. Comme dans la plus belle littérature romantique et le cinéma le plus expressionniste. Une seconde version couleurs plus récente est aussi plus moderne. Il fallait bien trois versions pour un tel chef-d'oeuvre !
Commenter  J’apprécie          60
J'ai découvert cette série par hasard dans l'une des médiathèques que je fréquente, il était temps puisque ce premier tome est paru en 1993, il y a donc plus de trente ans...

Dès les premières pages, j'ai été saisi par la qualité des dessins, par leurs couleurs sombres mêlées de rouge vif, ainsi que par le scénario où les moeurs d'une époque, au coeur du XIXème siècle, se télescopent avec L Histoire et où les personnages sont tous porteurs de messages, depuis la servante disponible pour être troussée à volonté, jusqu'au patriarche dont les premières planches figurent l'enterrement, jusqu'aux jeunes héros, Bernard et Julie, en passant par la mère et la soeur du premier, toutes deux bien perturbées.

Belle scène d'amour et promesses impossibles entre les deux jeunes, consolation rapide de la veuve dans les bras d'un futur commissaire de police victime au pire moment d'une défaillance sexuelle regrettable, acrimonie d'autres protagonistes, bagarres, violences, toute une panoplie d'ingrédients qui produisent des dessins que j'ai trouvés très agréables à suivre.

Je n'ai pas trouvé cet album vieilli, tant d'autres, élaborés au vingt-et-unième siècle ne restituant pas d'aussi belles images. Ce premier tome m'est donc paru prometteur, il convient d'enchaîner avec les sept autres pour apprécier si la suite sera aussi délectable...
Commenter  J’apprécie          732
Back in 1986 ! Qui se souvient de Sambre, cette série de bandes dessinées des scénaristes Yslaire et Balac publiée chez Glénat ? Aux confins du drame historico-politique et de l'histoire d'amour, les huit tomes initiaux se sont depuis décuplés en bien d'autres histoires familiales tout aussi prenantes.

Dans les campagnes françaises du XIXe siècle se rencontrent Bernard Sambre et Julie. Lui est issu du milieu bourgeois, elle du vagabondage et de la prostitution, ce qui ne les empêche pas de construire une idylle passionnée. La famille Sambre s'oppose catégoriquement à cette relation, accusant Julie d'être le fruit de tout leur malheur généalogique depuis des années. En cause, les yeux rouges des femmes de sa lignée, dont le mysticisme ne laisse personne indifférent. Tandis que la révolution se prépare lentement mais sûrement à la capitale, les deux amants n'auront cesse de se battre pour résister à la violence des bonnes moeurs.

Qu'on le dise d'emblée : s'ils partagent le même titre, la bande dessinée n'a pas de rapport avec l'ouvrage d'Alice Géraud récemment adapté en mini-série. Pour autant, cette série d'albums se trouve dans Les 1001 BD qu'il faut avoir lues dans sa vie (Flammarion) du critique britannique Paul Gravett, et à raison. Sambre a une intrigue terriblement prenante dont il n'est jamais trop tard pour parler, même après trente-neuf ans. Tout y est, un contexte historique particulièrement bien amené au coeur d'un soulèvement du peuple, une histoire d'amour impossible (ou presque) et des personnages admirablement bien torturés par leur statut social. le tout, plongé dans une atmosphère graphique des plus mélancoliques, érotiques et gothiques qui soit, aux tons rouges et noirs (Sambre – sang/sombre, on aura partiellement compris ce jeu de mots délicat…).

Derrière le conflit familial, il y a aussi La Guerre des yeux, ouvrage inachevé écrit par le père de Bernard avant son suicide. Pour lui, ces créatures aux yeux rouges seraient maudites et maudiraient de ce fait tous ceux qui s'en approcheraient, une race « à jamais exécrée », empreinte d'une théorie selon laquelle les yeux détermineraient « l'origine et la destinée des passions humaines ». Vous l'aurez compris, chez les Sambre, la différence n'est pas la bienvenue. Encore moins lorsque la jeune Julie, enchanteresse et libre, se retrouve sur les lieux du meurtre de la Matriarche dont elle est accusée à tort, liant définitivement son destin à celui des Sambre.

Si tout semble manichéen dans cette saga, elle n'en reste pas moins excellente sous de nombreux aspects. Un jeu de force continuel anime les personnages autant que les couleurs choisies par le duo franco-belge (que Balac quittera suite à une mésentente). La vie et la mort, l'amour et les intérêts, la pauvreté et la richesse, tout se confronte dans cette fresque qui ne prend pas une seule ride. A découvrir de toute urgence.
Lien : https://troublebibliomane.fr..
Commenter  J’apprécie          00
J'ai toujours su qu'un jour je me lancerais dans la lecture de « Sambre ». Ce n'est pas faute d'en avoir eu l'occasion, ce livre me tombant régulièrement entre les mains au gré de mes pérégrinations dans diverses librairies, mais chaque fois, je repartais avec un autre livre…La faute peut-être aux couleurs sombres, qui sont clairement la marque de fabrique de cette série.
Il aura fallu que ma tite soeur déménage de l'autre côté de l'océan et me laisse une partie de ses livres pour que je me décide enfin à lire le premier tome de cette saga qui en compte huit, sauf erreur de ma part.
Une ambiance glauque, lugubre avec des personnages plus qu'intrigants. Entre Bernard Sambre et sa soeur, nous sommes déjà servis car la mort de leur père semble amener plus de questions que de réponses….Et n'oublions pas la jeune braconnière aux yeux de braise, Julie, qui semble avoir un intérêt tout particulier pour Bernard.
A suivre….


Challenge ABC 2023/2024
Commenter  J’apprécie          230
Mes expériences en BD sont longtemps restées limitées aux seuls albums de Gaston ou Achille Talon (synonymes de fous rires inoubliables !) puis de Lucky Luke et Astérix. Avec Sambre, je sors clairement du registre humoristique et encore plus du domaine Jeunesse !

Sambre est le nom d'une famille et l'album s'ouvre sur l'enterrement d'Hugo Sambre, le père de Sarah et de Bernard, emporté par sa folie. L'ambiance est immédiatement posée : elle sera sombre, très sombre ! Et en effet, les dessins sont ténébreux, à peine colorés et uniquement dans des teintes de rouge et de sépia : roux sont les cheveux des 2 jeunes Sambre et de leur mère, rouges sont les yeux de Julie, mystérieuse braconnière qui va séduire Bernard. le graphisme est lui aussi sombre, torturé, tragique et très expressif. Les textes sont très beaux, soignés, recherchés et j'avoue qu'ils m'ont davantage plu que les dessins. Ce premier tome est empli de mystère et pose au lecteur plusieurs questions : que rapportent les écrits d'Hugo Sambre, auxquels sa fille Sarah tient plus qu'à tout, quel lien rattache Bernard à Julie, ... ? Il se dégage peut-être un peu trop de noirceur de cet album pour moi et pourtant j'avoue que tel un thriller ou un polar, il m'a malgré tout donné très envie d'en connaître la suite ! Et je pense que je continuerai la série !
Commenter  J’apprécie          92
Je me lance sans la lecture de cette série assez classique maintenant.
C'est une atmosphère très sombre qui y règne. Tous les personnages de la famille sont un peu dérangés, chacun à sa façon.
Il va me falloir découvrir la suite. le décor est planté, et je me demande ce qu'il va bien pouvoir s'y passer : a priori rien de très joyeux.
Commenter  J’apprécie          50
Plein d'aprioris très positifs du temps de mon adolescence, je me vois mal lui mettre autre chose que 5/5, si ce n'est, que c'est légèrement moins bien que dans mes souvenirs. le tome un est, me semble-il, le meilleur.
Dès la couverture, on a à droite la femme plantureuse avec les tombes, et à gauche l'amant cambré représenté avec des ailes tel un binone ange et démon. On aurait pu escompter que pour un si vieux livre (1986), ce soit le mâle le maléfique! Julie, image de l'amour et de la mort gothique, passionnée... Pécheresse du temps du livre.
On allait plus vite en besogne, à l'époque!
Quant au titre, c'est une formule magique ! Tout est en noir et blanc... et rouge. La scène d'exposition avec les gamins qui débriefent de l'enterrement est bien conduite. Introduction à "la famille des Sambre". Les dessins, en particulier les paysages, sont magnifiques, ainsi que Julie.
Cet ouvrage relate la rencontre de la bohémienne et Bernard. le passage à l'âge adulte pour Bernard, entraîné par l'intrépide Julie... la fille aux yeux si rouges, et accessoirement, d'une telle beauté qu'elle avait éveillé ma sexualité quand j'avais environ 13 ans, j'ai été fier d'avoir été introduit par la littérature.
Ces yeux rouges qu'elle serait prête à sacrifier... Que j'ai repris dans bien des histoires...
Bonne Lecture à vous!
Lien : https://vella.blog/
Commenter  J’apprécie          230
Que dire ??? du romantisme sombre et passionnel, une alliance du rouge et du noir qui évoque l'amour, la mort, la confrontation entre l'immanence et la transcendance. Les couleurs sont assez unies, et pourtant tout est déchirement. Les trois premiers tomes de la série sont absolument magiques. Ils nous plongent en plein dans une époque de chute de l'état de grâce.
Commenter  J’apprécie          30
[Relecture 12 ans plus tard]

Tout de l'inventivité de l'intrigue, aux dessins minutieux, à la langue délicieuse, à la sensualité grâcieuse, au cynisme décomplexé, jusqu'à l'engagement indiscutable, génère l'admiration dans ce premier tome de la série des Sambre qui fut ma première escapade au pays du graphique au début des années 2010.

Le charme est parfaitement intact, et le mystère si bien entretenu qu'il donne envie de se ruer sur les suites et les prequels. Un véritable chef-d'oeuvre avec une grande écriture.
Commenter  J’apprécie          31
Cette image qui se dégage des pages, c'est l'ultra moderne romantisme... Dès ce premier volume, tous les ingrédients sont là. Un dessin magnifique, sobre et détaillé dans lequel on se plonge sans s'en apercevoir, des couleurs incroyables, et une histoire torturée au possible. Peuplée de fous, par l'amour ou la pensée, qui se choquent, se battent, se lovent.
Sambre c'est un chef d'oeuvre du 9ème art... On le sait, mais, comme moi on peut passer à côté, à trop le savoir. Ne jamais se décider à commencer. Ce serait un grand tord, le voyage en vaut la peine.
Commenter  J’apprécie          30





Lecteurs (1105) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5239 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}