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EAN : 9782491948009
512 pages
Ribât Editions (01/09/2020)
4.67/5   3 notes
Résumé :
Le récit des derniers jours de l’empire ottoman est un sujet d’une actualité tragique à plus d’un titre, tant par les atrocités qui ont tristement marqué cette ère troublée que par les traumatismes profonds et durables qui en sont issus. Essentiellement centré sur les aspects humain, militaire et diplomatique de cette grande tragédie, cet ouvrage nous narre ce dernier siècle des fils d’Osman, leur déclin et leurs sursauts d’orgueil, les manigances des puissances eur... >Voir plus
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Que lire après La chute de l'Empire Ottoman : La longue guerre (1911-1922) & la naissance de la Turquie Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Les ouvrages de Zaimeche Al-Dajazairi constituent une valeur sûre tant le travail de l'auteur est étoffé et limpide. Sa position le fait se méfier des réinterprétations historiques récentes et le fait privilégier les sources contemporaines, en grande majorité européennes car comme il le souligne lui-même : jusqu'ici les turcs et autres peuples musulmans n'ont pas pris la peine de contrer le narratif mensonger sempiternel qui en fait des véritables croquemitaines.

Comme à chaque fois, le focus est définitivement sur l'aspect militaire, tout en prenant soin de souligner toutes les propagandes racistes de l'époque et en relevant au passage les inversions constantes concernant les musulmans. Comme le souligne l'auteur, avec tous les massacres de chrétiens dont on a accusé les turcs au cours du 19ème et du début du 20ème, leur population aurait du dépasser celle de la Chine actuelle.
La vérité est que, alors que les musulmans étaient tués partout dans les anciennes provinces ottomanes, et ceux qui restaient expulsés, jusqu'à la campagne d'invasion grecque , les minorité chrétiennes étaient épargnées et même traitées avec un certain respect au sein même de ce qui restait de l'empire. La preuve en est que, exactement comme lors des croisades, les troupes européennes seraient partout assistées par "une cinquième colonne" constituées des minorités chrétiennes qui auraient les moyens et le champ-libre pour massacrer leurs voisins musulmans avec qui ils avaient vécu en bonne entente pendant des générations...

Je regrette néanmoins encore une fois et en particulier pour ce livre, le manque de recontextualisation de certains acteurs. Je pense qu'il aurait été plus judicieux d'amputer certains détails des campagnes militaires pour parler plus de l'aspect politique intérieure et de la société de l'époque. Certes, lorsqu'on voit l'acharnement dont les turcs furent victimes, on comprend que l'auteur n'ai pas forcément voulu s'étaler sur l'épisode des massifs massacres d' arméniens lors de la première guerre mondiale, surtout que c'est sans doute le seul évènement de cette époque de l'histoire de la Turquie qui continue à faire couler beaucoup d'encre, mais le fait qu'il les passent presque totalement sous silence, reste dommageable car il est malheureusement propre à servir de prétexte à une décrédibilisation de l'ouvrage.
Une histoire d'opiniâtreté et de résilience inspirante. Je ne révèlerai pas le déroulement des évènements qui clôturent le livre, je vous laisserai seulement sur un petit teaser : comment les turcs parviendront à éviter de perdre leur indépendance alors que toutes les grandes puissances européennes se ruaient sur le cadavre de l'empire ottoman pour le dépecer ? A vous de le découvrir !
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« La chute de l'Empire Ottoman : La longue guerre (1911-1922) & la naissance de la Turquie » du professeur Salah Eddin Zaimeche Al-Djazairi.

Ce livre est très important, car il traite d'une période peu étudiée, sinon avec des buts idéologiques biaisés.

L'histoire de la chute de l'Empire Ottoman est d'une très grande importance, puisque c'est le début de tous les grands troubles du Monde Musulman, notamment du Moyen-Orient. C'est de là que part les problèmes.

Dans ce livre, on découvre donc cette chute. La longue agonie du dernier empire musulman, du dernier Califat.

L'auteur commence, après une introduction de ‘Issâ Meyer , par expliquer le contexte du début des problèmes pour l'Empire.

Puis par chapitre il va nous faire découvrir les différentes étapes de l'agonie, les différents coups portés à l'empire pour mener à sa chute.

D'abord un petit résumé de la Guerre d'Indépendance de la Grèce au début du 19ème siècle, puis, la Guerre en Libye contre les Italiens, la Guerre des Balkans, la coalition de la Bulgarie, la Grèce et la Serbie.

N'oublions pas la 1ère Guerre Mondiale, la campagne du Proche-Orient et la fin de l'Égypte Ottomane. Ceci jusqu'aux accords de Sèvres, et de la Guerre d'indépendance de la Turquie menée par Mustafa Kamal. le début de la Turquie moderne.

Cette histoire est réellement incroyable, car à chaque fois qu'un trouble menace de mettre fin à l'empire, un événement inattendu arrive pour sauver le dernier califat.

En plus de cela, l'auteur ne se contente pas de retracer l'histoire, mais aussi d'analyser la propagande occidentale à l'encontre des Ottomans, particulièrement des Turcs. L'auteur fait certaines parallèles avec des propagandes de notre temps, et démontre que cette propagande était qu'un tissu de mensonges.

Un point fort du livre est qu'il est uniquement basé sur des sources primaires contemporaines et témoins des événements cités. Il cite directement les ouvrages des témoins, occidentaux comme ottomans. Il nous livre ainsi un éclairage unique sur cette histoire.

Merci aux Éditions Ribât, à Issa Meyer et à l'auteur pour ce bel ouvrage très important.
Lien : https://www.instagram.com/le..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Aucune annihilation d’une quelconque entité ne sort de nulle part ; un acte de cette ampleur et toutes les horreurs qu’il implique et engendre ne peuvent être simplement perpétrés par des fonctionnaires ou militaires isolés car, même dans le feu de l’action, les tueries de masse finissent par s’éteindre d’elles-mêmes. Il est encore plus difficile d’éliminer une entité entière en temps de paix, car aucun degré de cruauté, d’inhumanité ou d’avidité ne pourrait rendre cela possible de lui-même. Pour mener à bien de tels actes, comme nous l’avons expliqué dans le premier chapitre de cet ouvrage, il faut en effet fournir et propager des justifications intellectuelles, juridiques et surtout morales – à savoir qu’une telle entité est considérée comme préjudiciable à l’humanité et que ce n’est que par son élimination que l’humanité peut prospérer ; et plus loin, que son élimination n’est pas seulement une nécessité mais surtout un droit, et même une obligation. Aucun auteur de génocide à travers l’Histoire n’a manqué de présenter un tel argument : même les abominables Conquistadors qui ont perpétré de terribles tueries de masse en Amérique centrale et du Sud avaient leurs raisons et justifications morales – outre l’attrait de l’or, évidemment – et n’hésitaient pas à citer le cannibalisme des Indiens, leurs coutumes et manières bestiales, et bien d’autres éléments. (…) Par le passé comme de nos jours, l’élimination d’une entité est d’abord justifiée par ceux dont la respectabilité, morale et intellectuelle, peut faire de tout acte, même apparemment odieux, un acte bon, nécessaire et droit. (…)

Tout comme le pamphlet de Gladstone, un chrétien fanatique et zélé, en 1876, avait ouvert la voie au massacre de centaines de milliers de musulmans ottomans et à l’exil d’autres plus nombreux encore, et tout comme la littérature qui avait poussé les Grecs, Serbes, Bulgares et Monténégrins à commettre de terribles atrocités durant les guerres Balkaniques, les œuvres du ministère britannique de la Propagande contenaient la même substance. Le vicomte Bryce, un turcophobe enragé et compulsif qui ne s’en est quant à lui jamais repenti, écrivait ainsi dans la préface du premier ouvrage de Toynbee, « la Meurtrière Tyrannie des Turcs » : « Quiconque a étudié l’histoire du Proche-Orient au cours des cinq derniers siècles ne sera pas surpris que les puissances alliées aient déclaré leur intention de mettre fin à la domination du Turc en Europe, et il sera encore moins en désaccord avec leur détermination à délivrer la population chrétienne de ce que l’on appelle l’empire turc, que ce soit en Asie ou en Europe, d’un gouvernement qui n’a guère fait que l’opprimer au cours de ces cinq siècles. Ces changements sont en effet attendus depuis bien longtemps ; ils auraient déjà dû intervenir il y a plus d’un siècle, car il était alors déjà devenu évident que le Turc était désespérément incapable de gouverner, avec une quelconque approche de la justice, des races soumises d’une religion différente. Le Turc n’a jamais été d’une quelconque utilité, si ce n’est pour se battre. Il n’est pas capable d’administrer, bien qu’à ses débuts il ait eu le bon sens d’employer des administrateurs chrétiens intelligents. Il n’est pas capable d’assurer la justice. En tant que pouvoir et gouvernement, il s’est toujours montré incapable, corrompu et cruel. Il a toujours détruit et n’a jamais créé. Comme l’a écrit un célèbre historien anglais, les Turcs ne sont rien d’autre qu’une bande de brigands qui campent dans les pays qu’ils ont ravagés. Comme l’a écrit Edmund Burke, les Turcs sont des sauvages avec lesquels aucune nation chrétienne civilisée ne devrait former d’alliance. Il faut mettre fin à la domination turque en Europe car, même dans la petite partie que le sultan en détient encore, il s’agit d’une puissance étrangère qui opprime, massacre, tue et chasse de leurs foyers les habitants chrétiens d’origine grecque ou bulgare. »

(…) Outre les Britanniques, toutes les autres chancelleries alliées, à la notable exception des Italiens, agissaient de la même exacte manière, et de façon simultanée. L’ambassadeur russe Mandelstam, en 1917, utilisait les mêmes termes que Toynbee, quoi qu’avec une portée bien plus large, réitérant ainsi une fois encore la substance de la note commune des Alliés. Il déployait beaucoup d’efforts pour expliquer que les Turcs, « tout comme les autres races inférieures, ont la possibilité de se civiliser un jour ; mais d’ici là, il faut les expulser complètement et les placer dans quelque recoin de l’Asie mineure, où ils pourront passer un certain temps, et comme les Noirs, auront alors l’opportunité, après quelques générations, de se civiliser puis de retrouver leur chemin parmi les êtres humains. » Il ajoute ensuite, en français dans le texte : « Mais il ne saurait s’agir pour l’Entente victorieuse de rétablir sur l’empire ottoman une tutelle aussi inefficace que celle qui a permis à l’État tuteur ottoman de massacrer ses pupilles arméniens en se jouant de ses propres tuteurs européens. Cette extraordinaire combinaison internationale de tutelles superposées a fait définitivement faillite. C’est dans le cas turc que l’intervention d’humanité doit être poussée à ses limites extrêmes et recevoir sa plus forte consécration. Cette consécration ne saurait être autre que la destruction de l’empire ottoman. Tout notre ouvrage tend à cette conclusion. »

(…) Quoi qu’il en soit, à la même époque, en 1916-7, le Français Driault, dans son ouvrage sur la question d’Orient, suivait les positions coutumières de Mandelstam et des autres ; après un long détour historique, il résumait ses pensées dans sa conclusion en déclarant notamment que, comme d’autres souverains ottomans, Abdülhamid n’avait fait que tromper l’Europe : « Alors qu’il prétendait mener des réformes, il renforçait la Turquie sur le plan militaire. Ce n’est pas ce que l’Europe, la France en particulier, entendait par ‘réformes’. D’autres nations comme la Hongrie se sont réformées et ont rejoint le club des pays civilisés, mais elles sont chrétiennes. Les Turcs, en revanche, sont restés musulmans et ont donc refusé de s’amalgamer à la culture européenne, le Coran ne leur inspirant que mépris des autres et haine. Chaque contact plus étroit avec les chrétiens n’a fait qu’éveiller en eux le fanatisme et accentuer leur caractère asiatique, de sorte qu’ils apparaissent comme plus étranges et barbares encore, et ne peuvent guère comprendre les idées révolutionnaires de l’Europe. Le Turc est resté le même musulman opiniâtre et intrépide du passé ; sa haine du chrétien est demeurée extrême et s’est exprimée par sa soif de sang ; et à la vue des progrès de son ennemi, il ne répond que par d’abominables massacres. Le Turc a trompé l’Europe quant à ses véritables objectifs… L’Europe, lasse d’être dupée, mais craignant aussi un démembrement qui pourrait l’entraîner dans le chaos, a décidé de réformer l’empire par la force, et même sous la menace du canon et d’un puissant usage de la cautérisation, mais les puissances ne se sont jamais entendues sur la nature de cette dernière… » Puis, après avoir abordé et énuméré les succès chrétiens dans le monde musulman, Driault conclut : « Nous ne nous sommes pas abstenus, dans ce livre, de définir la question d’Orient par le recul de l’Islam turc face à la poussée des nations chrétiennes : il n’y a pas d’autre voie pour comprendre l’ampleur et la grandeur historique de ceci. La solution est la fin de la Turquie. La guerre ne changera rien ; la seule chose qu’elle fera sera de désigner et nommer ce qui est désormais important : qui seront les héritiers de l’homme malade. »

La vaste machine propagandiste qui diabolisait le Turc et justifiait son élimination fonctionnait sur le même modèle que la propagande nazie le ferait deux décennies plus tard. Il ne s’agissait pas seulement d’un effort intellectuel, mais d’une campagne globale qui englobait tous les autres moyens de communication afin d’influer sur l’opinion. Tout comme l’Allemagne nazie devait utiliser les dessins pour caricaturer les Juifs et amplifier les stéréotypes habituels à leur sujet, leur déniant leur humanité pour les abaisser au rang de sous-hommes, les Alliés en firent de même avec les Turcs. Punch, le principal journal satirique britannique qui avait, depuis les années 1870, joué un rôle de premier plan dans la diffusion de l’image du Turc sanguinaire et bestial, véritable « barbare asiatique », publiait ainsi au début de la Première Guerre Mondiale, en 1914, un numéro commémoratif, « l’Inénarrable Turc », dans lequel étaient revivifiées toutes les habituelles images stéréotypées du Turc (...)
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« ‘Les Turcs massacrent !’, en grosses lettres capitales ; ces mots remplissent les pages des médias aux côtés des récits de leurs défaites sanglantes. Naturellement, quelques atrocités bulgares sont citées, mais elles ne sont imprimées qu’en très petits caractères à la fin des paragraphes. Les Turcs massacrent ; cela va de soi » 501 , écrivait à l’époque Pierre Loti, dégoûté par l’ampleur de cette tragi-comédie où les victimes des atrocités devenaient les auteurs de crimes de masse par les manipulations de toutes sortes de faiseurs d’opinion. Loti consacre la majeure partie de son livre aux détails des atrocités commises sur les Turcs et les musulmans en s’appuyant sur des témoins ordinaires, des officiers d’armées étrangères présents sur les théâtres d’opérations, des fonctionnaires occidentaux en service à divers titres, notamment en tant que diplomates, dans le secteur de la santé ou d’autres institutions, des correspondants étrangers, des religieuses, des ingénieurs, des voyageurs et bien d’autres encore. Ces témoins étaient français, allemands, autrichiens, britanniques, suisses, juifs de toutes les nationalités ; tous, sans une seule exception, n’évoquaient que les horribles atrocités commises à l’encontre des Turcs, étayaient leurs récits de photographies et de détails précis sur le jour, l’heure et la localisation de ces crimes, ainsi que les responsables directs, des officiers bulgares, grecs et serbes désignés nommément. Les détails des massacres étaient fournis avec une méticuleuse précision et envoyés aux différentes agences de presse. Et pourtant, comme l’a fait remarquer Loti, c’est exactement l’inverse qui était imprimé en gros titres dans les journaux. 502 Et lorsque Loti réussit enfin à faire reconnaître à certains grands journaux la réalité des choses, voici ce qui arriva : « Comment peut-on accepter que même les journaux qui reconnaissent enfin les massacres de Turcs justifient maintenant ces événements sur le terrain comme une réaction à cinq siècles d’effroyable domination turque en Thrace et en Macédoine ? Toujours la même fable des féroces Turcs, mais féroces contre qui, je vous en conjure ! Était-ce contre les Juifs, à qui ils ont accordé la meilleure hospitalité depuis quatre siècles ? Était-ce contre nous, les Français, qu’ils ont accueilli depuis la Renaissance ? Était-ce contre les orthodoxes, à qui Mohammed II avait laissé leur église, leurs écoles et leur langue ? »

Ellis Ashmead Bartlett, le principal correspondant de guerre britannique du conflit, soulignait le même problème, à savoir la grande différence entre ce qui se passait réellement sur le terrain et ce qui en était rapporté ou connu : « (…) Le lieutenant Wagner n’a pas hésité à déclarer, dans une autre dépêche, que les vaillantes mais défaites troupes turques se sont comportées avec une brutalité choquante : ‘Les atrocités commises par les Turcs en retraite sont horribles ; tous les villages ont été réduits en cendres, tous les chrétiens ont été massacrés et des dizaines de cadavres de femmes ont été retrouvé au milieu des corps mutilés. Les réservistes d’Anatolie, en particulier, se sont comportés comme des bêtes sauvages.’ »

« Pauvres, doux, aimables et courtois réservistes d’Anatolie ! », s’exclame alors Ashmead Bartlett, encore une fois présent sur la scène décrite par Wagner. « Vous étiez affamés et désorganisés, et pourtant nous avons marché avec vous de Lule Burgas à Çatalca, soit près de deux cent cinquante kilomètres, sans un passeport ni d’autre document pour prouver qui nous étions, avec un chariot rempli de matériel et de provisions, et aucun d’entre vous ne s’est aventuré à nous molester. Nous étions chrétiens et le roi Ferdinand avait proclamé une guerre sainte, et pourtant l’un de vous a offert de partager avec nous son dernier morceau de pain car nous lui avions donné un verre d’eau. Nous ne vous avons pas non plus vu massacrer et maltraiter de chrétiens ni mutiler leurs femmes, bien qu’ils vous aient fermé leurs portes au nez et refusé de vous donner la nourriture qu’ils possédaient en abondance alors que vous étiez affamés. Leurs troupeaux aussi, vous les avez laissés intacts à votre passage, ainsi que leurs poulets et leur maïs. Peu d’armées européennes se seraient comportées de manière aussi douce et respectueuse que vous. Peu de races auraient pu faire preuve d’un tel esprit de tolérance. »
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En parlant de contre-offensive décisive contre les grecs qui sauva la Turquie de l'annihilation totale, en aout 1922 :

Mais pour que ce plan fonctionne, il faudrait réunir quatre indispensables conditions préalables : déplacer suffisamment d'hommes du Nord au Sud à proximité immédiate du front ennemi et dans le plus grand secret ; attaquer rapidement en s'appuyant sur l'effet de surprise ; atteindre une coordination parfaite dans le temps et l'espace entre les principales unités de l'armée venant de directions différentes, cavalerie comprise,a fin d'accomplir l'encerclement ; lancer ne attaque soudaine, brève et violente afin de briser l'ennemi une fois pour toutes, car il n'y aurait pas de possibilité de second tour. Tous ces éléments avaient été précisément absents des précédentes opérations ottomanes menées dans les Balkans et pendant la première guerre mondiale ; ils seraient désormais tous réunis à la bataille de Dumlupinar. Toute armée dont le haut commandement est capable de réunir ces quatre conditions préalables et qui peut prendre d'assaut un grand nombre de collines escarpées défendues par des fils barbelés et un ennemi profondément retranché doté de mitrailleuses lourdes, puis le briser, alors qu'il est égale n nombre, en combat au corps-à- corps, capturer ses positions et accomplir son encerclement et sa destruction finale en seulement quelques jours, est dignes des plus grandes annales de l'Histoire. Aucune armée n'avait jamais accompli quelque chose de semblable dans toute l'histoire de la guerre !
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Bennet nous affirme également que :" Lors de ces excursions aux extrémités des lignes militaires, et parfois au delà de celles-ci, nous avons fréquemment été au contact des officiers et soldats turcs, qui nous ont toujours traité avec la plus grande des courtoisie et la plus grande gentillesse. Allez ou vous voulez dans le monde, vous ne trouverez pas de meilleur compagnon que le soldat ottoman. Pas un centime n'avait été versé aux troupes de Crète depuis 6 mois, et je n'ai pourtant jamais entendu le moindre murmure... J'ai parfois vu 4 ou 5 d'entre eux assis autour d'une marmite contenant quelques haricots et feuilles de choux et un morceau de pain; et pendant que cet étonnant potage bouillait, ils riaient et plaisantaient avec le meilleur état d'esprit... En bref, il est difficile de trouver une équipe à l'aspect plus misérable et délabré que les garnisons ottomanes de Crète. Et pourtant, comme ils se battent ! Comme ils sont loyaux et bons ! (...)
Et pourtant aussi pauvres que ces troupes aient été, parfois au bord de la famine, j'avais toujours la plus grande difficulté à les persuader d'accepter un insignifiant pourboire pour les services rendus (...) .Le contraste était ici très marqué avec le comportement général des chrétiens les plus pauvres de l'intérieur, qui ne cessaient de me harceler pour de l'argent sous les prétextes les plus futiles."
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Les milices irrégulières bulgares et les cavaliers cosaques attaquaient nombre de convois de réfugiés, anéantissant parfois l'intégralité des fugitifs, femmes et enfants compris (...). Des rapports confidentiels occidentaux notaient la destruction systématique des régions musulmanes et et l'immolation massive des populations ainsi que des conversions de masse au christianisme sous la menace des armes. Le 19 novembre 1878, le consul britannique Calvert déclarait ainsi que "la hachette, le couteau et la massue des bulgares sont partout actifs. C'est un fait, littéral, que chaque chrétien est libre de violer n'importe quelle fille ou femme turque autant qu'il le veut, et que les chrétiens exercent pleinement cette permission qui leur est accordée, ajoutant, dans le cas récent de Slimnia, l'insulte et la dérision à l'outrage en faisant défiler publiquement les victimes de leur brutalité au son de la cornemuse."
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