Je savais que ZEP était capable de créer dans un registre différent de Titeuf (j'ai lu
Découpé en tranches par exemple) mais là on est à plusieurs barres au dessus avec cet album philosophique. Comme diraient mes ados, "ça fait réfléchir !"
C'est une de mes collègues qui l'a rapporté ce matin, l'histoire lui avait beaucoup plu mais elle avait été gênée par deux choses, le changement de couleur lui semblait "pas toujours logiques" (en fait il faut considérer ces changements comme non seulement un symbole de l'histoire au présent et l'histoire passée, des évocations de souvenirs, mais aussi une sorte de changement d'atmosphère, comme des paragraphes dans un roman) et aussi par le fait que "il n'y a pas de point final". Ca m'a intriguée, c'est pour ça que j'ai lu la BD, et en effet, il n'y a pas de point final mais il n'y a pas non plus de grand suspense.
Ce livre m'a donné envie de plonger dans une période de silence, pas juste pendant les quelques heures qui précèdent ma nuit, quand les enfants sont couchés, mais pendant plusieurs jours, un vrai silence, une vraie déconnexion de tout, des outils numériques, des gens, des occupations bruyantes qui remplissent le vide, l'ennui. Que se passe-t-il quand on cesse de parler, d'entendre, et qu'on se met à vraiment écouter, à voir, à converser avec soi-même ?
J'ai adoré cette BD, je m'y attendais pas.