Zep signe un album qui fait du bien. Grâce à son dessin aux tons pastels absolument superbe, l'escapade obligée du frère Marcus (mais qui s'appelle William de son vrai prénom avant son choix de vie monastique), nous fait sourire mais aussi réfléchir. Zep saisit parfaitement le contraste entre « ces deux mondes ». Sa rencontre avec la touchante Méry, la redécouverte d'un mode de vie abandonné par conviction ou lâcheté, chacun se fera son opinion. William tel un extraterrestre redécouvre un monde ou tout va vite, trop vite. Son regard amusé rend l'anachronisme encore plus fort. Il y a beaucoup de générosité dans cette histoire, mais aussi d'écoute, de réflexions sur nos choix qui interpellent, ou le silence vaut bien des discours. On est en complète osmose avec William et la fragile Méry. Il y a des rencontres qui font grandir, la leur est évidente.
On referme ce magnifique ouvrage (tant par son contenu que par l'objet lui-même), apaisé, serein et ma foi la thérapie à la Zep vaut bien son prix. Très bon moment à découvrir et à partager.
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J'ai toujours aimé les histoires qui se déroulent dans des monastères ou des couvents, bien que n'étant pas croyante, j'ai l'impression d'y trouver une sorte de calme, de sérénité, même si les coeurs et les esprits sont parfois emplis de questions et de doutes.
Ces lieux représentent des enclaves hors du temps, dans lesquels la fureur de la vie ne pénètre pas, un lieu sur lequel les évènements de l'Histoire semblent ne pas avoir de prise.
Cette bande dessinée en est le parfait exemple.
On y fait la rencontre de Marcus, un moine qui vient de passer 25 ans dans un monastère Chartreux, consacrant sa vie au silence et à la prière.
Il va cependant devoir quitter tout cela pendant quelques jours, le temps de se rendre à Paris où sa présence est souhaitée pour régler la succession de sa tante décédée.
Il va alors être confronté à ses peurs, au bruit, aux gens, à une forme de vie à laquelle il a renoncé depuis très longtemps.
J'ai beaucoup aimé redécouvrir la ville et la vie par les yeux de ce moine.
Comme lui, je me suis interrogée sur les vraies raisons de ce choix fait il y a 25 ans, et je me suis surprise à envisager la possibilité d'un autre chemin, d'une vie différente.
Les couleurs pastelles amènent une sorte de douceur à cette histoire magnifique qui nous change du quotidien.
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Wiliam vit cloitré depuis vingt-cing ans dans un monastère, un choix de vie qu'il a fait alors qu'il sortait tout juste de l'adolescence. C'est à l'occasion de l'héritage de sa tante qu'il se voit obligé de sortir. Il va découvrir un monde totalement inconnu. C'est dans le train qu'il fait la connaissance de Méry, une jeune femme qui arrive à toucher...
Etonnant et beau cet album de Zep ! Quand je pense à lui, je pense Titeuf, j'ai été séduite par les dessins, alternant visages et paysages, rires et silences. Des souvenirs, des ellipses, une construction particulière qui fonctionne bien. Il se dégage de cette BD, une belle ode à la vie, qu'importe par quel côté on décide de la prendre. Il permet de réfléchir sur nos choix de vie.
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William vit reclus depuis plus de vingt-cinq ans. C'est un choix de sa part, il a rejoint l'ordre des Chartreux à la fin de l'adolescence. Il y a fait voeu de solitude, de pauvreté, d'obéissance, de chasteté, de silence.
Sa tante, qui s'est opposée à cette décision, n'y a toujours vu que de la lâcheté, une manière de fuir la vie, le monde. Elle n'a pas compris qu'un jeune homme brillant puisse se fermer ainsi, si jeune, à un avenir prometteur, aux femmes...
Le lecteur l'apprend à la moitié de l'album, c'est un drame de l'enfance qui a poussé William dans cette voie : « La mort m'a fait si peur, ce jour-là, que j'ai voulu croire en un Dieu plus fort qu'elle. Et j'ai fini par choisir une vie proche de la mort... pour m'habituer. »
Un événement familial va faire sortir Don Marcus/William de cet univers clos où lui et ses condisciples répètent « les mêmes gestes, jour après jour, année après année, comme si [leur] vie était préécrite par un Dieu sans imagination. »
Zep, je le connais depuis vingt ans, et j'aime beaucoup ses albums jeunesse, mais aussi son humour pour adultes ('Découpé en tranches', 'What a wonderful World', 'Happy Sex', 'Happy Rock'...). En revanche, ses BD qui se veulent sérieuses et émouvantes ne me touchent pas.
Comme dans 'Une histoire d'hommes', j'ai trouvé ici un fourre-tout de bons sentiments, une intrigue qui s'éparpille et, par-dessus tout, j'ai été agacée par ces propos 'sages' sur la vie, cette espèce de philosophie facile, pré-mâchée, à la Coelho. Si j'apprécie le silence, la solitude et le dénuement (relatif) vantés ici, je manque de patience et de tolérance envers ceux qui me proposent leur(s) Dieu(x)...
Au vu de sa productivité et des nouvelles thématiques qu'il exploite, je me dis que Zep se zidrouïse...
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Très beau récit de l'auteur de "Titeuf" qui continue à développer chez Rue de Sèvres sa veine réaliste.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Avec des dialogues sobres et puissants à la fois, sublimés par des images simples, mais belles, le créateur de « Titeuf » se livre sans retenue (...) dans ce remarquable récit psychologique et philosophique.
Lire la critique sur le site : BDZoom
L'album nous emmène loin, loin de nos vies si frénétiques ! Il nous plonge profondément dans nos pensées... Les questions fusent, nos choix, nos envies, nos rêves, tout s'entremèle.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Un album émouvant et original, signé d’un auteur inspiré qui a su rebondir après les années Titeuf.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Un récit étrange et beau dans lequel Zep démontre son talent de conteur et de dessinateur.
Lire la critique sur le site : BDGest
Le créateur de Titeuf s'est retiré des cours de récréation pour s'intéresser à... un moine. Un univers qui ne lui est pas si étranger.
Lire la critique sur le site : LePoint
-Tu es du vacarme dans mon silence, un délicieux vacarme, mais je fais le vide depuis si longtemps que je dois continuer.
-Tu vas m’effacer de tes souvenirs alors ?
-J’essaierai, mais je n’y arriverai sûrement pas.
Pas besoin de dire : "Là ! Il y a un bouquetin !". Pas besoin de dire qu'il est magnifique... Vivre dans le silence nous réduit à l'essentiel. Je suis chartreux. Cloîtré depuis vingt-cinq ans et sept mois. Aujourd'hui, c'est le temps de la récréation : la promenade hebdomadaire. Trois ou quatre heures pendant lesquelles on peut parler. Mais on perd l'habitude. Le bruit des mots qui résonnent dans ma bouche me paraît étrange... inutile.
Mon père disait qu'un jardin était le reflet de notre âme ...
J'espère qu'il avait tort.
Vivre dans le silence nous réduit à l’essentiel. Le bruit des mots qui résonnent dans ma bouche me paraît étrange… inutile.
"A ma fille Tolède, je lègue mon hôtel particulier de la rue de l'Université, ainsi que tous les biens qu'il contient... excepté le tableau de Modigliani, intitulé "Angelica" que je lègue à mon neveu William".
- Comment ?
Elle ajoute : "Ainsi, il aura tout de même possédé une femme".
Tous les secrets de Titeuf