Une amitié tumultueuse sur fond de jeu vidéo.
Écrire une chronique d'une lecture plus que mitigée n'est pas chose facile….
Sam Masur et Sadie
Green, nos deux protagonistes, développent une amitié tout à fait improbable dans la salle de jeux d'un hôpital. Sadie rend visite à sa soeur qui se bat contre un cancer. Sam, lui, séjourne à l'hôpital pour subir de multiples opérations visant à sauver son pied. Déjà, si vous êtes déprimés, fuyez…
Ils se retrouvent une fois adultes et élaborent un jeu vidéo qui connaîtra un grand succès.
Le début était prometteur, j'ai super bien accroché dès les premières pages, et puis, tout s'est effondré. J'ai mis pas mal de temps pour le lire, presque une semaine, ce qui est rare chez moi. J'ai eu du mal à garder mon attention sur le récit, j'avais plus envie de papillonner ailleurs, voire même d'aller faire mon ménage, c'est dire…
Les personnages sont plutôt bien brossés, au début tout du moins. Sadie m'a touchée, elle vit dans l'ombre de sa soeur malade. Sam est issu de la classe ouvrière et a été victime d'un grave accident qui l'a laissé handicapé. Cela le rend de suite sympathique. Marx, colocataire de Sam, complète le tableau. le melting-pot culturel est mis en avant : Sam, coréen, Sadie, de confession juive, Marx, japonais.
Ils vont se détruire les uns les autres sans raison apparente et se pardonner d'un claquement de doigt. Quant à la relation entre Sadie et Dav, elle m'a horripilée. Je ne veux rien spoiler, mais franchement, j'ai bondi de mon transat…et je me suis mise à détester chacun des personnages pour son manque de réaction.
Et là où ça a encore plus coincé pour moi, c'est l'immersion dans le domaine des jeux vidéos. Je n'ai aucune (mais alors aucune) appétence pour les jeux vidéos, et je vous avoue que tous les passages liés à leur conception m'ont vraiment ennuyée, d'autant qu'il y en a eu plusieurs tout le long du roman. Répétitif donc, en plus d'être fade. Pour les fans, je pense que ces passages seront vus différemment, bien entendu. A noter, et je pense qu'il est important de le souligner, que toute cette partie « technique » est très accessible. Même moi qui n'y comprend rien je n'ai pas été perdue.
L'histoire n'est pas conventionnelle, et c'est un point positif. le roman s'étale sur une trentaine d'année, nous suivons nos trois personnages à travers les années et les difficultés qu'il rencontrent. Mais j'ai trouvé le rythme lent, entrecoupé de descriptions à rallonge sur les jeux vidéos. Alors, oui, j'ai bien compris ce que l'auteure voulait démontrer, à savoir que notre société actuelle à une fâcheuse tendance à se réfugier de plus en plus dans un monde virtuel, où tout devient possible. L'amitié, l'échec, le travail, l'handicap, sont des thématiques intéressantes, je regrette juste qu'elles aient été noyées dans le reste.
Le titre du livre, tiré d'un soliloque de « Macbeth », a été utilisé pour présenter l'idée de l'infini. Les jeux vidéo peuvent, en effet, nous offrir des vies infinies et des renaissances multiples nous permettant d'aller au bout d'une partie, peu importe le nombre d'échecs.
La plume de Gabrielle est fluide, dense, agréable à lire.
« Nous vivons tous, au mieux, la moitié d'une vie, pensa-t-elle. Il y avait la vie qu'on menait et qui résultait des choix qu'on faisait. Et puis il y avait l'autre, celle des options qu'on avait rejetées. »
Le rebondissement qui surgit dans le dernier quart n'a même pas fait augmenter mon rythme cardiaque, trop surfait, trop forcé. Et la suite du récit m'a complètement perdue. Je levais les yeux au ciel toutes les deux pages…
C'est toujours pareil avec les romans ayant un battage médiatique incroyable («
Demain, et demain et demain » a été présenté comme LE livre de l'année aux États-Unis) : on attend la Lune et on est déçu de n'atteindre que les étoiles.
Ceci n'est que mon ressenti personnel, n'hésitez pas à lire ce roman pour vous faire votre propre opinion (surtout si vous êtes un gamer).
Je remercie Netgalley et les Éditions Fleuve pour cette lecture.
« Si seulement il avait pu s'ouvrir le cerveau et effacer le code erroné. Malheureusement le cerveau humain est un système aussi impénétrable que celui d'un Mac. »
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Demainetdemainetdemain #GabrielleZevin #Fleuve
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