J'ai de plus en plus de mal à rédiger des avis qui me satisfassent – mais je crois qu'en rédigeant celui-ci, je ressens une véritable impuissance, un peu comme si j'étais une alpiniste sans aucun équipement face à l'ascension qui m'attend.
Entre nous, les levantins est un récit de voyage au coeur des pays qui entourent la Méditerranée. le voyage débute au Caire, se poursuit à Amman, Alexandrie, pour atteindre Jérusalem avant de gagner Istanbul, Athènes puis Paris. Plus que des monuments – et ce sera le cas à chaque étape du voyage -,
Benny Ziffer nous invite à découvrir des lieux intimistes et à partager ses rencontres. Elles sont importantes, qu'il s'agisse d'amis (Niemand) ou d'auteurs comme
Naguib Mahfouz. La littérature est essentielle dans ce récit. Il rend hommage à
Flaubert et à son style. Il marche sur les pas de
Mark Twain. Il m'a donné envie de découvrir les romans d'
Alaa El Aswany. Il règle aussi son compte à la littérature de voyage, option tourisme en disant son admiration pour
Théodore Monod : "L'égo de l'auteur est si absent de son écriture que nous lisons, en fait, un texte mystique qui ne s'autorise pas à se nommer ainsi. "
Benny Ziffler part aussi à la recherche de l'histoire, la grande, la petite, qu'elle soit vécue par ceux qu'il croise au cours de son périple, qu'elle est laissée des traces sur les villes, au coeur des quartiers, ou qu'elle se soit inscrite dans la mémoire collective de ces Levantins. La musique, les arts, et même le cinéma ont des résonances inattendues – voir la projection du film Caramel de
Nadine Labaki.
Plus qu'une lecture d'une traite, j'ai vraiment effectué des allers-retours entre les différents chapitres de ce récit de voyage, qui m'a fait découvrir bien des faits, des lieux, que j'ignorai complètement.