Excellent ouvrage de vulgarisation scientifique, ne vous méprenez pas, ça n'est pas à lire dans un transat à moins d'avoir déjà quelques connaissances solides en la matière.
La couverture au graphisme un peu naïf de
Marie Sourd, le titre mentionnant la plage et l'insistance de mon physicien de fils ont eu raison de ma réticence à me plonger dans cet univers parallèle que représente pour moi la physique et ses lois.
Marco Zito n'est pas le premier venu puisqu'il est directeur de recherche à l'IRFU et au laboratoire de physique nucléaire de Sorbonne Université en plus d'être auteur d'ouvrages de vulgarisation et chroniqueur dans le journal "le monde".
Je me suis donc attelé à cette lecture pas toujours facile pour moi mais néanmoins fascinante qui retrace non seulement le parcours semé d'embûches d'une jeune chercheuse polonaise au tout début du XX ème siècle, mais dresse un historique édifiant sur la recherche en physique nucléaire depuis les premières intuitions atomistes grecques de l'antiquité à la très récente découverte du boson de Higgs.
J'ai pas mal transpiré à partir du troisième chapitre "nouveau tableau périodique des particules élémentaires", mais
Marco Zito a l'art d'illustrer ses propos d'images concrètes très accessibles comme la notion de "champ" symbolisée par le transat posé au bord de l'eau et ses petites vagues qui perturbent la surface, figurant la propagation de perturbations qu'on appelle des "ondes"...pas d'inquiétude il explique tout bien mieux que moi.
Outre un petit pincement au coeur en redécouvrant avec nostalgie le nombre d'Avogadro ou encore le tableau périodique des éléments ( à me faire regretter d'avoir été un cancre à l'époque), je me suis intéressé comme jamais à l'histoire des particules élémentaires et je me suis réjouis pour la première fois à l'idée de comprendre le principe de la fission nucléaire.
Je mesure par la même occasion l'étendue de mon ignorance quant aux domaines appliqués de la recherche fondamentale et ne peut qu'admirer celles et ceux qui depuis toujours s'efforcent de faire reculer les limites de notre connaissance objective du monde réel en comptant sur leur seule raison, au mépris des légions obscurantistes de tout poil toujours plus sceptiques quant il s'agit d'éclairer davantage leur sombre tanière .
Un bel hommage à une pionnière de la recherche sur la radioactivité, découvreuse du radium et du polonium pour le meilleur et pour le pire, mais hommage également à l'extraordinaire aventure humaine qu'est la recherche fondamentale.