Citations sur Comment on se marie (9)
Quel étrange système, partager l'humanité en deux camps, les hommes d'un côté, les femmes de l'autre; puis, après avoir armé les deux camps l'un contre l'autre, les unir en leur disant: "vivez en paix!"
En somme, l'homme de nos jours n'a pas le temps d'aimer et il épouse la femme sans la connaître, sans être connu d'elle. Ce sont là deux traits distinctifs du mariage moderne. Ce sont là deux traits distinctifs du mariage moderne. J'évite de compliquer la donnée générale en spécifiant davantage, et je passe aux exercices
Quand Mgr Félibien étend les mains sur leurs têtes, tous deux restent courbés quelques secondes, avec une ferveur qui produit la meilleure impression. Puis, l'évêque parle des devoirs des époux d'une voix chantante. Et la famille essuie des larmes, Mme de Bussière surtout, qui a été très malheureuse en ménage. La cérémonie s'achève, au milieu des odeurs d'encens, dans la magnificence des cierges allumés. Ce n'est point un luxe bourgeois, mais une distinction suprême, raffinant la religion pour l'usage des gens bien nés. Jusqu'aux poignées de de main échangées, après la signature des pièces, l'église reste un salon.
Au jour dit, comme à une échéance, Mme Meunier a les deux mille francs. Voilà un an et demi qu'elle se prive de café et qu'elle rogne des sous sur la nourriture, sur l'éclairage et le chauffage. On fixe alors la date du mariage à trois mois, pour avoir le temps de se préparer.
Jamais ils ne sauront s'ils se sont aimés. Mais ils savent, à coup sûr, qu'ils sont des associés honnêtes, âpres à l'argent, qui continuent à coucher ensemble pour éviter un double blanchissage de draps.
Il est surprenant d'envisager un mariage sans connaître la personne que l'on veut épouser.
Il n'est pas positivement amoureux, mais il n'est point fâché qu'elle soit agréable, parce que, si elle s'était rencontrée laide, il l'aurait évidemment épousée tout de même.
Elle consent bien à être épousée pour son argent, puisque l'argent, en somme, est tout dans la vie.
Quel étrange système, partager l'humanité en deux camps, les hommes d'un côté, les femmes de l'autre; puis, après avoir armé les deux camps l'un contre l'autre, les unir en leur disant: "Vivez en paix!"
Il est une autre cause aux fâcheux mariages d'aujourd'hui, sur laquelle je veux insister, avant d'arriver aux exemples. Cette cause est le fossé profond que l'éducation et l'instruction creusent chez nous, dès l'enfance, entre les garçons et les filles.
Le surlendemain, la baronne parle à Maxime de Melle Henriette de Salneuve. Fortune considérable, ancienne noblesse de Normandie, convenances parfaites de part et d'autre. Et elle appuie sur e côté correct de cette union. On ne saurait trouver un parti satisfaisant davantage aux exigences du monde. Ce sera un de ces mariages qui n'étonne personne. (...)
"Elle est blonde, je crois, finit-il par demander.
- Non, brune, répond la baronne ; c'est-à-dire que je ne sais pas trop !"
D'ailleurs, peu importe. Ce qu'il y a de certain, c'est que Henriette a dix-neuf ans. (...) On ne parle pas de son éducation, c'est inutile : elle a été élevée par sa mère, et cela suffit. Quant à son caractère il ne saurait en être question, personne ne le connaît.