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Critique de isajulia


Ah! la petite Pauline... difficile d'imaginer, quand on fait sa connaissance dans le Ventre de Paris que le destin va lui jouer d'aussi mauvais tours. Vous vous souvenez certainement de cette enfant mignonne et sans histoires, fille de l'emblématique couple de charcutiers de la saga. On a connu Nana, qui était un vrai petit démon dans son genre et bien Pauline c'est tout le contraire, un vrai petit ange habité par la joie de vivre, et c'est là que notre histoire va prendre un tournant décisif avec ce douzième volet des Rougon-Macquart. Bouclez vos valises les enfants, on part respirer les embruns à à Bonneville, charmante bourgade de Normandie. Prêts? alors on y va!

Orpheline à dix ans et à la tête d'une immense fortune, Pauline Quenu est confiée à des cousins de son père, Mr et Mme Chanteau, qui deviennent ses tuteurs et vont prendre en charge les intérêts de la petite fille. Attendris par le caractère doux et conciliant de l'enfant, ils mettent un point d'honneur à ne jamais toucher à sa fortune. le couple a un fils, Lazare, jeune raté passionné de musique et Madame Chanteau nourrit de grands espoirs pour sa progéniture. Frustrée par la vie qu'elle-même a mené, elle veut pour Lazare un destin hors du commun seulement pour réaliser de telles ambitions il manque une chose essentielle : l'argent! Si il y a bien une personne qui pourrait aider Lazare, c'est Pauline, qui possède cette fortune qui dort au fond d'un tiroir depuis trop longtemps...

La première chose que j'ai envie de dire, c'est que cette lecture met les nerfs à rude épreuve. Ce douzième volet de la saga pris en pincette entre deux des monuments de l'auteur (Au bonheur des dames et Germinal) est vraiment réussi, que ce soit dans son contexte ou son histoire, difficile de rester insensible au sort de la petite Pauline. On avait eu un aperçu de l'espère de malédiction dont son frappés ceux du clan Macquart, nous avons été témoins de la déchéance de Gervaise dans l'Assommoir et je trouve que le cas de Pauline dans la Joie de vivre est aussi violent dans son genre. Pourtant, Lisa, sa mère a plus ou moins essayé d'échapper à sa condition de Macquart mais on dirait que le destin revient implacable, quoiqu'il arrive, pour finir son oeuvre, par n'importe quel moyen. C'est ce ressenti qui m'a le plus choquée au cours de cette lecture, en dehors du fait que l'histoire fend le coeur à la base quand on est un humain normalement constitué. Plus d'une fois j'ai eu envie de secouer Pauline, j'avais beau penser très fort à chaque page: "bon sang ma fille, mais quitte ce merdier!" et bien non, la malheureuse a préféré se complaire avec ces sales gens qui lui ont tout pris. Non contents de la mettre dans l'impasse, ce sont d'autres malheurs qui vont frapper Pauline. Malgré tout ça nous nous retrouvons face à un ange, qui prend sur elle quand ses défauts ressurgissent et subit un quotidien lugubre sans broncher en continuant d'insuffler la joie de vivre dans un foyer ou tout est déjà mort.
J'ai aimé ce roman et plusieurs mois après l'avoir lu j'en garde encore un souvenir assez vivace. Pour le moment c'est un des volets de la saga que je préfère donc je le conseille aux lecteurs qui n'ont pas encore eu le temps ou l'envie de le lire, ce portrait au vitriol mérite qu'on lui accorde de l'attention alors si le coeur vous en dit, ne cherchez plus, lisez-le!
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