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Citations sur Les Rougon-Macquart, tome 19 : La Débâcle (164)

Qu’est-ce que c’était que cette fichue guerre, où l’on se rassemblait dix pour en écraser un, où l’ennemi ne se montrait que le soir, après vous avoir mis en déroute par toute une journée de prudente canonnade ? Ahuri, éperdu, n’ayant jusque-là rien compris à la campagne, il se sentait enveloppé, emporté par quelque chose de supérieur, auquel il ne résistait plus, bien qu’il répétât machinalement, dans son obstination :

— Courage, mes enfants, la victoire est là-bas !

Deuxième partie. Chapitre VII
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Entre les arbres du parc, à chaque coin des pelouses, d’autres tueries entassaient les morts. Mais la lutte s’acharna devant le perron, autour du canapé et des fauteuils bleu-ciel, une bousculade enragée d’hommes qui se brûlaient la face à bout portant, qui se déchiraient des dents et des ongles, faute d’un couteau pour s’ouvrir la poitrine.

Deuxième partie. Chapitre VII
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Ah ! le bois scélérat, la forêt massacrée, qui, au milieu du sanglot des arbres expirants, s’emplissait peu à peu de la détresse hurlante des blessés !

Deuxième partie. Chapitre VII
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L’horreur s’était encore accrue, parmi ce peuple d’arbres bombardés, tués à leur poste, s’abattant de tous côtés comme des soldats immobiles et géants. Sous les frondaisons, dans le délicieux demi-jour verdâtre, au fond des asiles mystérieux, tapissés de mousse, soufflait la mort brutale. Les sources solitaires étaient violées, des mourants râlaient jusque dans les coins perdus, où des amoureux seuls s’étaient égarés jusque-là. Un homme, la poitrine traversée d’une balle, avait eu le temps de crier « touché ! » en tombant sur la face, mort. Un autre qui venait d’avoir les deux jambes brisées par un obus, continuait à rire, inconscient de sa blessure, croyant simplement s’être heurté contre une racine. D’autres, les membres troués, atteints mortellement, parlaient et couraient encore, pendant plusieurs mètres, avant de culbuter, dans une convulsion brusque. Au premier moment, les plaies les plus profondes se sentaient à peine, et plus tard seulement les effroyables souffrances commençaient, jaillissaient en cris et en larmes.

Deuxième partie. Chapitre VII
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À quoi bon désoler la maison, puisque la mort emportait la faute ?

Deuxième partie. Chapitre VI
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Une douzaine de morts, déjà, s’y trouvaient rangés, raidis dans le dernier râle, les uns les pieds étirés, comme allongés par la souffrance, les autres déjetés, tordus en des postures atroces. Il y en avait qui ricanaient, les yeux blancs, les dents à nu sous les lèvres retroussées ; tandis que plusieurs, la figure longue, affreusement triste, pleuraient encore de grosses larmes. Un, très jeune, petit et maigre, la tête à moitié emportée, serrait sur son cœur, de ses deux mains convulsives, une photographie de femme, une de ces pâles photographies de faubourg, éclaboussée de sang. Et, aux pieds des morts, pêle-mêle, des jambes et des bras coupés s’entassaient aussi, tout ce qu’on rognait, tout ce qu’on abattait sur les tables d’opération, le coup de balai de la boutique d’un boucher, poussant dans un coin les déchets, la chair et les os.

Deuxième partie. Chapitre VI
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Qu’avait-il fait ? pourquoi était-il resté, à tirer des coups de fusil, au lieu d’aller la rejoindre, ainsi qu’il l’avait juré ? Dans un éblouissement, il voyait son bonheur perdu, la séparation violente, à jamais.

Deuxième partie. Chapitre IV
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On tuait encore, on détruisait dans tous les coins : la brute lâchée, l’imbécile colère, la folie furieuse de l’homme en train de manger l’homme.

Deuxième partie. Chapitre IV
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Elle s’était bien promis de veiller sur le présent, et voilà le passé qui revenait ! Mais devait-elle parler ? Elle ne vivait plus que comme un blâme muet dans la maison, elle se tenait toujours enfermée dans sa chambre, d’une grande rigidité de dévotion.

Deuxième partie. Chapitre I
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La fillette n’avait que neuf ans, et déjà elle était d’une coquetterie turbulente, elle jouait la comédie, voulait toujours faire la reine, drapée dans tous les chiffons qu’elle trouvait, gardant le papier d’argent du chocolat pour s’en fabriquer des bracelets et des couronnes. Plus tard, elle était restée la même, lorsque, à vingt ans, elle avait épousé l’inspecteur des forêts Maginot. Mézières, resserré entre ses remparts, lui déplaisait, et elle continuait d’habiter Charleville, dont elle aimait la vie large, égayée de fêtes. Son père n’était plus, elle jouissait d’une liberté entière, avec un mari commode, dont la nullité la laissait sans remords. La malignité provinciale lui avait alors prêté beaucoup d’amants, mais elle ne s’était réellement oubliée qu’avec le capitaine Beaudoin, dans le flot d’uniformes où elle vivait, grâce aux anciennes relations de son père et à sa parenté avec le colonel de Vineuil. Elle était sans méchanceté perverse, adorant simplement le plaisir ; et il semblait bien certain qu’en prenant un amant, elle avait cédé à son irrésistible besoin d’être belle et gaie.

Deuxième partie. Chapitre I
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