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Critique de Gwen21


On le sait, Zola est un maître de la description et là où Balzac et Proust, chacun dans leur registre, me font me décrocher la mâchoire d'ennui, Zola parvient toujours à m'emporter dans l'élan de son souffle dramatique.

Avec "La débâcle" qui relate l'issue de la guerre de 1870 contre la Prusse (comprendre l'Allemagne), Zola nous rafraîchit la mémoire et aussi vrai que toutes les guerres se ressemblent, il nous fait prendre conscience de cet éternel recommencement, de ce feu qui ravage et fait table rase, de cette vie blessée qui renaît douloureusement quand les canons se sont enfin tus ; de même, nous prenons conscience avec un pincement à l'âme que ce conflit de 1870, pourtant pas encore si éloigné de nous, s'efface inexorablement de la mémoire collective, sort commun dévolu à chaque guerre, quelle que soit la portée du traumatisme qu'elle a engendré.

Revenons au roman. Comme on peut rapprocher "La joie de vivre" de Zola d'"Eugénie Grandet" De Balzac, publié antérieurement, on peut également rapprocher "La débâcle" de Zola du "Feu" de Barbusse, publié ultérieurement. Ou bien est-ce simplement l'universalité de la guerre qui confère à ces derniers ce même caractère naturaliste lorsqu'au sein de l'escouade on s'attache à chacun de ses membres, on souffre avec eux du froid, de la faim, de la peur ? Toujours est-il que c'est encore une fois avec un grand réalisme que Zola nous immerge totalement dans son récit jusqu'au dénouement sanglant de la Commune de Paris qui clôt le récit sur des scènes dignes du "Guarnica" de Picasso.

Roman violent et passionné, "La débâcle" rappelle quelques uns des tomes les plus sombres des Rougon-Macquart dans sa dimension tragique et si Zola n'aborde le thème de la guerre que dans celui-ci, c'est justement pour renforcer sa grande intensité.

Parmi les nombreux personnages, saluons Maurice et Jean dont l'amitié fraternelle serre le ventre, et la figure féminine d'Henriette qui m'a énormément plu et que Zola érige en allégorie de la paix et de la tendresse face à la folie des hommes. Folie elle aussi condamnée à un éternel recommencement...


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