AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les Rougon-Macquart, tome 9 : Nana (289)

- On m’a dit, recommença-t-il, voulant absolument trouver quelque chose, que Nana avait une voix délicieuse.
- Elle ! s’écria le directeur en haussant les épaules, une vraie seringue !
Le jeune homme se hâta d’ajouter :
- Du reste, excellente comédienne.
- Elle !... Un paquet ! Elle ne sait où mettre les pieds et les mains. (...) Est-ce qu’une femme a besoin de savoir jouer et chanter ? Ah ! mon petit, tu es trop bête... Nana a autre chose, parbleu ! et quelque chose qui remplace tout. (...) Tu verras, tu verras, elle n’a qu’à paraître, toute la salle tirera la langue.
Commenter  J’apprécie          240
À partir de ce jour, il ne s’inquiéta plus, ne demandant jamais d’où venait la monnaie, la mine grise quand il y avait des pommes de terre, riant à se décrocher les mâchoires devant les dindes et les gigots, sans préjudice pourtant de quelques claques qu’il allongeait à Nana, même dans son bonheur, pour s’entretenir la main.
Nana avait donc trouvé le moyen de suffire à tout. La maison, certains jours, regorgeait de nourriture. Deux fois par semaine, Bosc prenait des indigestions. Un soir que madame Lerat se retirait, enragée de voir au feu un dîner copieux dont elle ne mangerait pas, elle ne put s’empêcher de demander brutalement qui est-ce qui payait. Nana, surprise, devint toute bête et se mit à pleurer.
— Eh bien ! c’est du propre, dit la tante qui avait compris.
Nana s’était résignée, pour avoir la paix dans son ménage. Puis, c’était la faute de la Tricon, qu’elle avait rencontrée rue de Laval, un jour que Fontan était parti furieux, à cause d’un plat de morue. Alors, elle avait dit oui à la Tricon, qui justement se trouvait en peine. Comme Fontan ne rentrait jamais avant six heures, elle disposait de son après-midi, elle rapportait quarante francs, soixante francs, quelquefois davantage. Elle aurait pu parler par dix et quinze louis, si elle avait su garder sa situation ; mais elle était encore bien contente de trouver là de quoi faire bouillir la marmite.
Commenter  J’apprécie          230
- Oh ! que les hommes m’embêtent !
Commenter  J’apprécie          222
Il n'y a pas si longtemps que ça, j'étais persuadée que dans la vie, si on voulait s'en sortir, il fallait toujours lutter contre le courant, quelle que soit sa force. Mais tout bien réfléchi, vivre en se laissant porter, ce n'est peut-être pas si bête que ça, du moment que ça nous fait avancer.
Commenter  J’apprécie          215
« Un homme ruiné tombait de ses mains comme un fruit mûr, pour se pourrir à terre, de lui-même. » (p. 405)
Commenter  J’apprécie          210
Si vous avez honte de ma famille, eh bien ! Laissez-moi, parce que je ne suis pas une de ces femmes qui renient leur père et leur mère... Il faut me prendre avec eux, entendez-vous !
Commenter  J’apprécie          200
Et tu te ruines pour un oiseau pareil ; oui, tu te ruines, ma chérie [...].
Commenter  J’apprécie          200
Un soir, il trouva Nana en larmes. Elle ôta sa camisole pour montrer son dos et ses bras noirs de coups. Il lui regarda la peau, sans être tenté d'abuser de la situation, comment l'aurait fait cet imbécile de Prullière. Puis, sentencieusement:
"Ma fille, où il y a des femmes, il y a des claques. C'est Napoléon qui a dit ça je crois. Lave-toi avec de l'au salée. Excellent, l'eau salée pour ces bobos. Va, tu en recevras d'autres, et ne te plains pas, tant que tu n'auras rien de cassé... Tu sais, je m'invite, j'ai vu un gigot."
Commenter  J’apprécie          190
Ce mardi, vers dix heures, il y avait à peine une douzaine de personnes dans le salon. Lorsqu'elle n'attendait que des intimes, la comtesse n'ouvrait ni le petit salon, ni la salle à manger. On était plus entre soi, on causait près du feu. Le salon, d'ailleurs, était très grand, très haut ; quatre fenêtres donnaient sur le jardin, dont on sentait l'humidité par cette pluvieuse soirée de la fin d'avril, malgré les fortes bûches qui brûlaient dans la cheminée. Jamais le soleil ne descendait là ; le jour, une clarté verdâtre éclairait à peine la pièce ; mais, le soir, quand les lampes et le lustre étaient allumés, elle n'était que plus grave, avec ses meubles Empire d'acajou massif, ses tentures et ses sièges de velours jaune, à larges dessins satinés. On entrait dans une dignité froide, dans des mœurs anciennes, un âge disparu exhalant une odeur de dévotion.
Commenter  J’apprécie          180
Et le prodige fut que cette grosse fille, si gauche à la scène, si drôle dès qu'elle voulait faire la femme honnête, jouait à la ville les rôles de charmeuse, sans un effort. C'étaient des souplesses de couleuvre, un déshabillé savant, comme involontaire, exquis d'élégance, une distinction nerveuse de chatte de race, une aristocratie du vice, superbe, révoltée, mettant le pied sur Paris, en maîtresse toute-puissante. Elle donnait le ton, de grandes dames l'imitaient.
Commenter  J’apprécie          180






    Lecteurs (17379) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les personnages des Rougon Macquart

    Dans l'assommoir, quelle est l'infirmité qui touche Gervaise dès la naissance

    Elle est alcoolique
    Elle boîte
    Elle est myope
    Elle est dépensière

    7 questions
    592 lecteurs ont répondu
    Thème : Émile ZolaCréer un quiz sur ce livre

    {* *}