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Citations sur Les Soirées de Médan (10)

Le dimanche, donc, Jules Vallès, Alphonse Daudet, Edmond de Goncourt, Maupassant, J.-K. Huysmans, Henry Céard, l'éditeur Charpentier, Cézanne quand il se trouvait à Paris, débarquaient en bas du jardin, " grand comme le champ d'un pauvre homme ", et découvraient l'architecture hétéroclite de la maison de l'auteur des Rougon. Contre la demeure primitive, chalet de banlieue non sans élégance, Zola, animé comme son père l'ingénieur du goût de la bâtisse, avait fait édifier, en brique et ciment, une énorme tour carrée qui écrasait complètement la maison première et que Maupassant comparait à un géant tenant un nain par la main. Nouveau bâtiment qui abritait la salle à manger au rez-de-chaussée, la chambre des Zola au premier et, au-dessus, un immense cabinet de travail pour le maître. " Construction à la tournure féodale, écrit Edmond de Goncourt, qui semble bâtie dans un carré de choux. "
D'ailleurs, les invités débarquaient chaque fois dans un chantier perpétuel. Dès l'acquisition, Zola avait fait venir à Médan une équipe d'ouvriers, qui n'en sortirent de quinze ans. Il faisait décorer ses pièces, méditait de nouvelles constructions et, lopin après lopin, agrandissait son terrain. Mme Zola dirigeait tout ce monde, ouvriers et domestiques, d'une main ferme, et assurait la paie du samedi.
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Là, dans sa chambre d'hôtel, elle rechampissait ses charmes et consolidait sa beauté. C'était son unique satisfaction, s'habiller.
Longuement elle se tenait devant sa glace étroite, haussée sur la pointe de ses pieds nus, afin de se voir. Par une recherche de coiffure, par un nœud de rubans, elle essayait de revivre cette existence d'autrefois et de ressusciter ce passé de luxe dont le souvenir la hantait.
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La nuit tombait, l'obscurité devint profonde, et le froid, faisait frissonner Boule de suif, malgré sa graisse. Alors Mme de Bréville lui proposa sa chaufferette, et l'autre accepta tout de suite, car elle se sentait les orteils gelés. Le cocher avait allumé les lanternes.
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En 1865, Zola – alors âgé de vingt-cinq ans – découvre avec enthousiasme l'histoire tragique de Germinie Lacerteux, une domestique entraînée progressivement dans la déchéance physique parce qu'elle est la victime du désir des hommes. Dans un article du Salut public de Lyon (qui sera repris ensuite dans Mes Haines), il salue cette œuvre « excessive et fiévreuse », en déclarant : « MM. de Goncourt ont écrit pour les hommes de nos jours ; leur Germinie n'aurait pu vivre à aucune époque que la nôtre ; elle est fille du siècle. »

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Françoise, bravement, enjamba la balustrade de sa fenêtre, saisit une des barres de fer et se trouva dans le vide. Elle commença à descendre. Ses jupons l'embarrassaient beaucoup. Elle descendit plus hardiment, tâtant le lierre de ses orteils, s'assurant des échelons. Puis elle s'arrêta.
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On ne peut comprendre la publication des Soirées de Médan que si on la replace dans un contexte bien précis, celui de l'émergence du mouvement naturaliste dans la seconde moitié du XIXe siècle. Trois dates peuvent servir de points de repère : 1865, la publication de Germinie Lacerteux des frères Goncourt ; 1868, la deuxième édition de Thérèse Raquin ; 1877, la parution de L'Assommoir. Elles montrent de quelle façon, en une dizaine d'années, entre la fin du Second Empire et les débuts de la IIIe République, l'horizon de la littérature a pu se transformer d'une manière radicale.

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En évoquant cette genèse, l'article de Maupassant plaçait le recueil des Soirées de Médan dans la lignée du Décaméron de Boccace. Il lui attribuait la même origine énonciative : celle d'une parole collective produite par plusieurs auteurs, transmise de l'un à l'autre, et portée par une commune inspiration créatrice. Pour lancer la publicité du volume, il conférait à la demeure de Médan une dimension mythique, rappelant la villa des environs de Florence où s'étaient retirés les conteurs du Décaméron pendant l'épidémie de peste qui ravageait la cité italienne. Ce qu'il disait ne correspondait pas aux circonstances réelles qui avaient entouré la publication du recueil. Mais cela n'avait guère d'importance. Ce qui comptait, c'était cette vérité du mythe qu'il s'efforçait d'installer et à laquelle faisait écho la courte préface placée en tête du volume : les auteurs y déclaraient que leur intention était « d'affirmer publiquement » leurs « véritables amitiés », en même temps que leurs « tendances littéraires ».

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Un soir, par une nuit de pleine lune qu'embaumaient les odeurs de feuilles, ils se trouvaient tous réunis dans une petite île située au milieu de la Seine, en face de la demeure du romancier. Séduits par ce cadre enchanteur, désireux de renouer avec l'antique tradition des conteurs, ils avaient décidé de prendre la parole à tour de rôle pour inventer des histoires. Zola avait commencé avec « L'Attaque du moulin » ; et ses compagnons l'avaient imité en conservant le même thème, chacun traitant à sa façon une « page de l'histoire sinistre des guerres ».

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Quelle image de la guerre est proposée au lecteur ? « L'Attaque du moulin » montre l'absurdité de toute entreprise militaire : Zola décrit la reconquête d'un moulin par un détachement de l'armée française, victorieux certes, mais à l'issue d'un affrontement qui a coûté la vie à ses habitants. Les autres nouvelles offrent une vision plus noire encore. On découvre l'errance de deux soldats malades de la dysenterie dans « Sac au dos » de Huysmans ; la folie d'une garnison mutinée qui s'attaque à une maison close et massacre un groupe de prostituées, dans « L'Affaire du Grand 7 » d'Hennique ; ou encore, dans l'histoire que rapporte Alexis, la rencontre, au soir d'une bataille, entre un soldat et une jeune femme véhiculant un cercueil qui contient le corps de son mari tué au combat. Le tableau historique le plus complet figure dans la nouvelle de Céard, « La Saignée » : celle-ci a pour cadre le siège de Paris ; elle met en scène le personnage d'un général en chef, soumis à la volonté de sa maîtresse, Mme de Pahauën, et qui, pour céder à ses caprices, envoie à la mort quelques milliers de soldats. « Boule de suif », la nouvelle de Maupassant, est restée la plus célèbre de toutes. Elle raconte l'histoire d'un groupe de voyageurs qui, pendant l'occupation de Rouen, en janvier 1871, obtiennent des autorités prussiennes l'autorisation de se rendre au Havre ; mais, au milieu du trajet, leur voiture est immobilisée par un officier prussien qui exige, comme laissez-passer, que lui soient accordées les faveurs d'une des passagères, une courtisane, surnommée « Boule de suif ».

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Six noms sont rassemblés sur la couverture des Soirées de Médan : ceux d'Émile Zola et de ses disciples, Guy de Maupassant, J.-K. Huysmans, Henry Céard, Léon Hennique et Paul Alexis. Publié en 1880, dix ans après la défaite de Sedan, ce recueil de nouvelles porte sur la guerre de 1870. Il s'ouvre sur « L'Attaque du moulin » de Zola, que suivent « Boule de suif » de Maupassant, « Sac au dos » de Huysmans, « La Saignée » de Céard, « L'Affaire du Grand 7 » d'Hennique et « Après la bataille » d'Alexis.

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