AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,08

sur 535 notes
5
95 avis
4
55 avis
3
13 avis
2
7 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
San Perdido, la bien nommée.
Dans cette petite ville du Panama vont se dérouler des évènements étranges entre 1946 et 1959 dans un contexte d'occupation du territoire par les Américains, de trafics autour du canal de Panama.
Tout commence avec l'arrivée dans la décharge de Lagrima d'un enfant noir au regard si clair qu'il semble blanc. L'enfant sort de la forêt, il est seul et ne parle pas. Il intrigue très vite. Il est calme, impassible mais doté d'une force hors du commun. Cet enfant va devenir le héros de toute la population de la ville et même sa légende.
David Zuckerman nous conte l'histoire de Yerbo et de ceux qu'il va rencontrer et bien souvent changer la vie.
Le récit est très bien construit. On découvre un à un les personnages concernés directement par les péripéties : Félicia la vieille Ghanéenne qui vit sur la décharge et s'attachera immédiatement à cet énygmatique garçon, Hissa, la beauté de la ville que tous les hommes rêvent de séduire, Madame, la tenancière du bordel local, le docteur... et aussi les ordures dont Yerbo va débarasser la ville aux 1ers rangs desquels le gouverneur, son conseiller, la maitresse respective de l'un puis de l'autre. de Yerbo on sait peu de chose, il reste un mystère pour les habitants de San Perdido mais aussi pour nous lecteurs...
L'écriture est parfaitment maîtrisée.
Pour un 1er roman, c'est un coup de maître.
Challenge multi-Défis 2021
Commenter  J’apprécie          200
Dans le foisonnement de la rentrée d'hiver (un peu moins de 500 publications), derrière l'affichage des quelques stars attendues au tournant (parfois avec raison d'ailleurs), dans la masse donc, on trouve encore de vraies (bonnes) surprises. San Perdido en est la parfaite illustration. Un premier roman. Dépaysant, culotté. Qui ose dérouler une vraie histoire. Pas d'éléments autobiographiques. Pas d'introspection. de l'ailleurs. Un héros, justicier comme on n'en rencontre plus beaucoup. L'envie affichée de divertir. Et ça marche !

J'ai été ferrée dès les premières pages par la capacité de l'auteur à installer immédiatement une ambiance. Nous sommes au Panama, dans les années 50. Nous verrons affleurer peu à peu les grandes lignes de l'histoire tumultueuse de ce pays et des différentes cultures qui le constituent après le passage des espagnols, la construction du canal par les français, les communautés d'anciens esclaves rebelles, les cimarrons, aussi. C'est dans l'une de ces dernières qu'il faut chercher l'origine du gamin qui débarque un jour dans la vaste décharge à ciel ouvert où survivent quelques habitants. Des habitations de bric et de broc, une activité de récupération. La misère. Petit à petit, un lien se crée entre Félicia, une vieille femme et ce gamin surnommé La langosta à cause de ses larges mains et de la force surhumaine qui lui permet de travailler dur. Sa peau noire, ses yeux d'un bleu très clair, son mutisme et sa force... les éléments sont là pour que se construise peu à peu la légende de Yerbo Kwinton. Il suffit de croiser son regard pour être saisi. A San Perdido, les injustices sont courantes. Corruption, inégalités, exploitation sont encouragés par le Gouverneur qui concentre tous les pouvoirs et ne se préoccupe que de son propre enrichissement. Pendant ce temps, les criminels rôdent, les femmes sont à la merci des prédateurs... Mais dans l'ombre, un justicier veille, le gamin est devenu un homme.

On a ici un roman très cinématographique, très visuel, rythmé, avec des bons et des méchants et aussi des demoiselles en détresse. Mais des sacrés personnages, notamment les femmes qui ont la part belle, des caractères flamboyants ou de l'intelligence finement distillée, que ce soit la jeune et belle Hissa, la volcanique Yuma ou la très calculatrice Madame. On est entrainé à cent à l'heure et on retrouve le plaisir pris devant un épisode de Zorro, dans un univers bien plus impitoyable. Renseignement pris sur l'auteur, il fut apparemment comédien et auteur de pièces de théâtre ce qui explique sans doute beaucoup de choses. Sur le site de son éditeur, sa bio précise qu'il a écrit quatre romans sans oser les faire lire : je le remercie d'avoir tenté le coup avec celui-ci parce que je me suis régalée !

Franchement, je vous conseille d'embarquer pour San Perdido et de goûter à la légende de Yerbo Kwinton : c'est du plaisir à l'état pur.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          202
Une très belle rencontre, j'ai tout simplement adoré ce roman. Beaucoup de beauté dans toute cette violence. Dès les premières lignes, je me suis laissée emporter par cette histoire, emprunte de mystère, de magie, mais en même temps très réelle avec toutes ces expressions espagnoles qui se passent de traduction, le regard de l'auteur sur le monde, la violence décrite.
*
Un voyage dans le temps et l'espace, qui m'a transportée, par un beau matin de printemps, à San Perdido au Panama dans le bidonville de Lagrima, en Juin 1946.
La très belle couverture colorée cache un monde violent où règne le marché noir, la corruption, la misère, la violence et la prostitution. Un monde mené par des hommes cruels, manipulateurs, dominateurs, animés par la soif du pouvoir. Pas très réjouissant.
*
Mais au milieu de toute cette noirceur, une lumière : celle de Yerbo, un être à part.
« Qu'est-ce qu'un héros, sinon un homme qui réalise un jour les rêves secrets de tout un peuple ? »
Comme toutes les légendes, il y a une part de mensonge et une part de vérité.
Qui était Yerbo Kwinton ? Un assassin ou un justicier ? Un ange gardien ou ange vengeur ? Un héros, un sorcier ou un homme bon, tout simplement ?
*
Il n'est qu'un tout petit garçon lorsque, sortant de la forêt tropicale, il apparaît pour la première fois dans la décharge à ciel ouvert de San Perdido. Surnommé « la Langosta », cet enfant muet capte tout de suite l'attention par la douceur bienveillante de son regard bleu qui vous pénètre, son attitude calme et sereine qui soulage et rassure, ses mains démesurées et puissantes aux pouvoirs apaisants ou terrifiants. Fait très étonnant et emprunt de mystère : lorsqu'il apparaît, les cormorans et les chiens fuient la décharge et ne reviennent qu'après son départ.
*
« Les années qui suivent ressemblent aux pages d'un livre déroulant une histoire ». Yerbo interroge, interpelle par son attitude mutique et discrète. Telle une ombre, il surgit aux endroits les plus improbables et disparaît, comme par magie. « C'est une trace invisible, mais indélébile. C'est un sentiment diffus, une appréhension obscure, la sensation d'un danger. » A chaque rencontre, il laisse une marque.
*
Un autre point très présent dans ce roman : c'est la présence de personnages féminins forts, attachants et fiers, comme la généreuse et bienveillante Félicia, la trop belle Hissa, l'énigmatique et intelligente Madame, l'ensorcelante et voluptueuse Yumna.
*
L'auteur signe un excellent premier roman avec une ambiance très colorée et vivante. L'intrigue est prenante, parfaitement maîtrisée jusqu'à la dernière ligne, le héros et les personnages secondaires sont bien travaillés, émouvants, altruistes ou au contraire, méprisables, vicieux, voire abjects. Je vous conseille très fortement de partir au Panama, à San Perdido plus exactement, à la découverte de la légende de Yerbo Kwinton.
*
Commenter  J’apprécie          180
Le Panama, toute l'année c'est une température de l'air entre 22 et 35° et de l'eau autour de 29°. le Panama, ce sont aussi des plages et des îles paradisiaques, l'archipel de San Blas où les indiens Kunas vendent leurs magnifiques tissus molas aux plaisanciers de passages. le Panama c'est aussi son canal plaque tournante de toutes les marchandises transitant du Pacifique à l'Atlantique et vice versa.

La première tentative de construction commença qu'en 1880, sous l'impulsion française de Ferdinand de Lesseps avec l'aide de fonds levés à la bourse de Paris mais ce fut la faillite et le travail fut terminé par les Etats Unis et le canal ouvrit le 15 août 1914. Les Etats Unis contrôlèrent la zone du canal jusqu'en 1999.


1946 la langosta un petit garçon noir de 10 ans débarque sur la décharge de Lagrima située dans les faubourgs de San Perdido proche du canal de Panama. La langosta c'est le surnom que lui a donné Felicia, qui vit au milieu des immondices depuis un temps immémorial, mais en réalité son nom est Yerbo Kwinton qui deviendra le symbole de la lutte contre l'oppression et la pourriture des hommes sous le nom de « la mano », doté d'une force surhumaine et de pouvoirs surnaturels il est le personnage iconographique du roman.


La grande force du roman c'est le réalisme avec lequel nous sommes plongés dans San Perdido, ne cherchez pas sur une carte la ville est imaginaire et pourtant la chaleur nous accable, la puanteur donne la nausée, j'ai été surpris que l'auteur soit français tant cela est réaliste. On imagine bien la corruption inhérente à l'exploitation du canal. L'histoire des Cimarrons qui luttèrent pour leur indépendance est également présente dans le roman. le roman est très sombre entre prostitution et pédophilie meurtrière, rien n'est épargné au lecteur.


La fin du roman est énigmatique et constitue une petite déception à moins qu'elle augure une suite mais j'ai apprécié ma lecture.


Challenge Multi-Défis
Pioche dans ma PAL
Commenter  J’apprécie          170
Il y a des livres qui distillent un véritable souffle romanesque et "San Perdido" est de cette veine !
Un véritable conte des temps modernes.
Enfin, moderne...l'action se situe dans les années 50 au Panama, au coeur d'une ville entourée d'un bidonville.

D'un côté il y a les indigents qui vivent au coeur de la décharge, de l'autre les privilégiés, notamment le gouverneur et ses sbires.
Et il y a Yerbo. Une sorte de justicier aux pouvoirs exceptionnels et magiques.
J'ai beaucoup aimé ce livre, c'est un grand roman d'aventure, avec des intrigues, de l'action, un fond historique intéressant et une étude des moeurs et des comportements très juste.

Et cette infime part de fantastique, qui n'est habituellement pas mon truc, m'a emportée et incontestablement séduite.
Un grand roman !
Commenter  J’apprécie          175
Un matin de juin 1946 apparaît soudainement dans la décharge à ciel ouvert de San Perdido au Panama un mystérieux enfant noir aux yeux clairs. le jeune garçon au regard magnétique et aux mains démesurées, dotées d'une force extraordinaire, s'installe et grandit là. Devenu adulte, celui qu'on surnomme partout «La Mano» devient le justicier silencieux de la ville, défendant sans relâche les opprimés.

Qu'il est difficile de ranger ce roman dans une case. Cette histoire palpitante oscille entre fable, récit d'aventures et roman noir. Une fiction également empreinte de romanesque dans laquelle s'immisce un soupçon de fantastique, alliance savamment dosée qui m'a totalement happée. 

Les mots de David Zukerman virevoltent, surprennent et captivent le lecteur. Un conteur hors pair qui fait ses preuves au travers d'un récit riche en rebondissements et grâce à une formidable galerie de personnages, incroyable et percutant miroir de toutes les classes sociales de la ville. Des personnages attachants pour certains, sans scrupules, manipulateurs et opportunistes pour d'autres.

Le réalisme des descriptions de San Perdido est également saisissant. On côtoie ainsi la misère des bidonvilles et l'opulence de ceux qui détiennent le pouvoir au sommet de la colline. Une ville corrompue, étouffée par la prostitution, la violence et les inégalités sociales.

Un premier roman absolument dépaysant qui m'a embarquée avec bonheur dans les ruelles chaudes de San Perdido, à la rencontre d'une population disparate, au coeur d'un monde sans pitié. Mais heureusement, une lueur d'espoir subsiste malgré tout.    

Un voyage singulier, fort et riche en couleurs que je ne suis pas prête d'oublier.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
Commenter  J’apprécie          140
San Perdido, petite ville du Panama au milieu du XXème siècle, maintenue d'une poigne énergique par le gouverneur Lamberto. Corruption, enrichissement frauduleux, notamment après la construction du canal de Panama, bonne bourgeoisie catholique aux moeurs secrètement dissolues, maison close et, avant toute chose, un bidonville, une décharge infecte au nom bien trouvé de la Lagrima (la larme). Au milieu des ordures qu'on trie plein d' espoir, on trouve la vieille Ghanéenne de 70 ans venue d'Afrique toute petite, une foule de gens misérables et soudain, tel un être surréel, apparaît un gamin de dix ans, d'un noir d'ébène mais aux yeux bleus comme des lacs de montagne. D'une force peu commune, il broie les membres des malfaisants et vole au secours des petites filles violentées. La Langosta, voilà comment le surnomme Félicia (le Homard, à cause de ses énormes mains) jusqu'au jour où elle apprendra son vrai nom : Yerbo Kwinton. Alors s'écrit dans la ville une légende attribuée au jeune homme, nourrie d'événements extraordinaires, toujours au service des opprimés et des pauvres. Une sorte de Zorro, de Robin de bois panaméen...On apprendra plus tard qu'il est sorti de la jungle, là où se cachaient autrefois les Cimarrons, ces esclaves africains amenés par les Espagnols. [d'où l'origine de « esclave marron » ou « nègre marron » qu'on trouve en français, issu de cimarron, celui qui vit dans les arbres, en espagnol]

Le gouverneur Lamberto est connu pour ses appétits sexuels féroces. Il consomme les jeunes filles comme d'autres des carrés de chocolat. La maison close tenue par l'énigmatique Madame aux yeux bridés lui fournit les services d'une délicieuse et enfantine Hissa, un jour défigurée par la lame de la maîtresse en titre, Yumna.

Lamberto, son conseiller Hierras, un père brutal, un prêtre pédophile : tous tombent sous le coup de la Mano, de son vrai nom Yerbo, le grand Noir aux yeux bleus. Jusqu'au jour où lui-même tombe sous les balles d'une arme tenue par le plus pourri des Américains, Stomper, ex-mercenaire qui fait fortune avec ses trafics en tous genres. Un reste de la présence américaine au Panama...

Un roman foisonnant, aux personnages - y compris secondaires - évoqués de façon vivante et réaliste, le contexte historique, culturel et social bien restitué, avec une touche de fantastique qui pimente le tout. Une réussite !
Commenter  J’apprécie          142
🎶;; HÉ-HÉ, YERBO EST ARRIVÉ-É-É, SANS SE PRESSER-ER-ER...
État de Panama. Petite ville imaginaire accrochée à un flanc de morne, perdue (perdido) au bord de la jungle, dans une république bananière, instable et vénale, alimentée par les revenus des droits de passage du canal éponyme. L'hiatus social a l'américaine est symbolisé par la ville du haut riche et dominante, la ville du bas, pauvre et laborieuse, et la jungle, impénétrable et mystérieuse, domaine noir des Cimarróns (espagnol : fugitifs). Vous y insérez un monde de misère, complots, prostitution, prébende, vous saupoudrez d'une bonne dose de sensualité nourrie de la chaleur des tropiques, et vous avez un merveilleux roman-fable.

YERBO est un justicier de légende, aux mains-étau et aux yeux d'Alien. Né de la magie de la forêt, il est doté de pouvoirs extraordinaires, avec une aura telle que même les animaux deviennent silencieux sur son passage. Les gouverneurs ripoux meurent les uns après les autres : est-ce vraiment de la fièvre jaune ?
Un style simple efficace et coloré comme la superbe couverture du livre.
Panama... heu Chapeau pour la première publication d'un sexagénaire dont le cursus n'est pas celui d'un homme de lettre !
Commenter  J’apprécie          133
À San Perdido, petite ville du Panamá, on y survit plus qu'on y vit. Ce n'est pas Felicia, vieille dame qui a élu domicile sur la décharge, qui dira le contraire. Un jour, un enfant noir aux yeux bleus, muet comme une carpe, débarque sur la tas d'ordures. le mystère plane autour de lui, de l'endroit d'où il vient, de la force de ses mains qui en fera sa légende et de ce qu'il choisit de faire de sa vie.
Ça faisait un moment que je n'avais pas autant aimé un bouquin. J'ai été tout de suite embarquée dans l'histoire de cet enfant, mais aussi dans celle de la ville toute entière, la violence, les magouilles du gouverneur, la prostitution... L'ambiance caribéenne du Panamá est parfaitement transcrite, j'avais l'impression d'y être, et c'est aussi cela qui m'a plu.
Commenter  J’apprécie          130
Ce roman se déroule au Panama, dans les années cinquante, dans la petite ville de San Perdido.
Felicia, âgée de soixante dix ans, vit dans une décharge. Un matin, elle voit arriver un enfant noir aux yeux bleus, mais avec une force phénoménale dans les mains. Elle le surnommera « la Langosta ».
D'où Vient-il ? et qui est-il ? Au fur et à mesure du récit, l'auteur nous le fera découvrir.
Dans ce roman, les personnages sont extrêmement bien décrit et foisonnent du simple enfant avec sa mère aux nantis, tel que le gouverneur, son conseiller ou bien les hommes d'affaires. Les personnages féminins sont attachants : Madame, la belle Hissa ou bien l'ombrageuse Gazelle avec son sacré caractère.
Ces différents personnages se côtoient, les puissants, les véreux, les manipulateurs.
Un premier roman très réussit et très bien construit, où l'atmosphère passe de la tendresse à l'orage en un instant. Un roman dépaysant et haut en couleur.
Commenter  J’apprécie          130



Autres livres de David Zukerman (1) Voir plus

Lecteurs (1073) Voir plus




{* *}