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Critique de Nastasia-B


Oeuvre subtile, oeuvre forte, oeuvre minutieuse comme une dentelle d'Alençon, La Confusion Des Sentiments ne manquera pas de laisser une troublante impression envers tout lecteur disposé à se laisser mener sur les bancs de la passion à l'âge de la fac (ou sur les bancs de la fac à l'âge de la passion, au choix).
Quiconque a déjà connu une attraction magnétique vis-à-vis d'un être jugé supérieur se reconnaîtra dans le jeune Roland, lui, littéralement happé, aspiré comme un noctambule papillon par l'éclat phosphorescent de son professeur, son mentor et maître, manière de Pygmalion de la littérature.
Stefan Zweig a l'art d'évoquer des sujets, a priori, assez racoleurs ou qui peuvent sembler faciles ou usés, comme la débauche, l'éveil d'une relation amoureuse ou l'homosexualité avec un tact et une pudeur hors normes, ce qui en fait un grand orfèvre en la matière et justifie pleinement son renom.

Roland, jeune étudiant originaire du nord de l'Allemagne consume son existence à l'université de Berlin dans une vie d'excentricités et d'errements variés jusqu'au jour où son père, qui le croit studieux, le surprend en pleine débauche. L'électrochoc est tel pour les deux, qu'ils décident conjointement qu'il convient mieux à Roland d'étudier dans une petite ville universitaire qu'auprès des tentations et dépravations de la capitale.
Le jeune homme, muni d'une toute nouvelle envie de se racheter, se lance avec frénésie dans les études. Son chemin croise celui d'un professeur de littérature anglophone particulièrement charismatique, passionné et passionnant. Magnétisé par ce tourbillon passionnel, Roland, dont la passion ne demandait qu'une cible pour se focaliser va se satelliser autour de cet homme et de sa vie de solitude. Bientôt familier et habitué du foyer, il y fait la connaissance de la jeune épouse de son maître.
Mais derrière cet élan inconsidéré pour la dramaturgie anglaise du XVIIème siècle se cache des zones d'ombre et de mystère. Pourquoi cet homme est-il si solitaire, si isolé, même à l'université ? Pourquoi est-il si froid avec sa jeune et aimable épouse ? Pourquoi, par moments, s'absente-t-il inopinément pendant plusieurs jours ? Pourquoi sa femme comprend-elle si bien le trouble et les frustrations de Roland ? Pourquoi ce malaise au milieu de ce couple qu'il apprécie tant ? Pourquoi ses sentiments sont-ils si confus, si contradictoires, si constamment cahotés d'un pôle à l'autre ?
Voilà ce que je me propose de vous laisser découvrir. En tout cas, ce petit roman est mon préféré de ceux que j'ai lus de Stefan Zweig. Je le place bien avant le Joueur D'Échecs ou Vingt-Quatre Heures de la Vie D'Une Femme, mais ceci n'est que mon avis, un parmi tellement d'autres, particulièrement confus qui plus est, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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