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Critique de TheWind


Vingt-quatre heures de la vie d'une femme..


Une seconde pour qu'une boule décide du sort d'un jeune homme fanatique des jeux d'argent et s'arrête sur le mauvais numéro, le foudroyant littéralement.
Quelques minutes pour suivre cet inconnu accablé, abattu, sans vie déjà...et rester là à quelques pas de lui, impuissante.
Une moitié de nuit pour cette veuve de quarante ans passés à la vie bien rangée, à tergiverser, à chercher le courage de parler, d'agir, d'aller vers lui, de lui tendre la main.
La pluie s'en est mêlée et cela la décida. « Venez », lui dit elle, sous une pluie torrentielle.


Je n'en dirai pas plus sur la suite des événements mais dès cet instant, on sait que le destin déjà bien tracé de cette femme vient de basculer.
Il a suffi d'un rien. D'une paire de mains unique, captivante et troublante pour que Mrs C... s'intéresse au-delà de tout raisonnement rationnel à ce jeune homme qui venait de perdre jusqu'à son dernier sou à la roulette du Casino.
On pourrait croire qu'à partir de ce moment, va se dérouler sous nos yeux une belle histoire d'amour.
Mais, Stefan Zweig nous emmène bien au-delà. Il ne se contente pas de raconter une histoire. Chaque détail, chaque geste a son importance. Comme dans «  La confusion des sentiments », il donne la part belle à l'intime, bouleversant ce qu'il y a de plus profond en nous.
Le lecteur est d'abord entraîné dans une valse lente, au rythme de plus en plus soutenu pour finir dans un tourbillon endiablé. Cela fait le deuxième livre de Zweig que je lis et à nouveau j'ai eu cette même impression : celle d'un étau qui se resserre, sans qu'on puisse rien y faire. Inexorablement, les personnages, sous l'emprise de la passion, courent à leur perte. Ici, c'est la passion du jeu qui consume à petit feu ce jeune homme,et qui le rend à la fois magnifique et odieux. C'est aussi la passion amoureuse, jusqu'alors endormie, enfouie bien profondément, qui soudain se réveille et jaillit telle la lave d'un volcan, dévorant tout sur son passage. Les convictions passées, la bienséance, la notion de bien et de mal, tout est balayé.
Zweig, majestueusement, montre la passion sous un jour pitoyable, honteux, et pathétique mais ô combien bouleversant et émouvant aussi !


Une chose est sûre, j'ai pris goût à ces petits romans. Monsieur Zweig, dorénavant, vous aurez une place de choix sur ma table de chevet !

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