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Critique de BenedicteBiblio


Une jolie lecture. Je n'avais encore jamais eu l'occasion de lire Stefan Zweig, et au vu des avis plus qu'enthousiastes j'étais pressée de découvrir cet auteur. Pour autant, si ce titre a été le coup de coeur de beaucoup de blogueuses et de blogueurs, je reste sur un ressenti un peu moins fort me concernant. J'ai grandement apprécié la plume de l'auteur, malheureusement je n'ai pas réussi à m'identifier à l'héroïne. Je n'ai pas réussi à ressentir ne serait-ce qu'une once d'empathie pour cette femme qui raconte son histoire d'amour déçue. Pour le coup, j'ai donc l'impression d'être passée à côté de cette oeuvre…

Le thème principal qui est ici abordé est celui de la passion : la passion du jeu, mais également la passion amoureuse. Lorsque Mme Henriette s'enfuit avec un homme qu'elle connaît à peine, les pensionnaires d'un hôtel du Sud de la France se questionnent sur le coup de foudre. Une vieille dame, Mrs C., se rapproche alors du narrateur, et lui confie le récit d'une histoire d'amour qui la hante. Il y a vingt ans, au casino de Monte Carlo, Mrs C. observe les mains des joueurs. Elle tombe alors sur celles d'un jeune homme passionné, un homme qui va littéralement la fasciner. Elle comprend très vite qu'il veut se donner la mort, et entreprend de tout faire pour le sauver de la ruine et du suicide. En l'espace de seulement vingt-quatre heures, de nombreux sentiments vont se bousculer et bouleverser cette femme à jamais.

Stefan Zweig nous fait ici découvrir un récit court, mais extrêmement bien travaillé. J'ai été fascinée par la peinture qu'il nous donne de la bonne société de ce tout début du XXème siècle. Les portraits psychologiques sont également très intéressants. Cependant, je n'ai pas été emportée par le récit de la passion de Mrs C. Je n'ai pas compris pourquoi elle se raccrochait à cet homme qui, il faut le dire, reste indifférent à sa présence. Cet intérêt de fascination pour l'autre n'étant pas réciproque, j'avais surtout envie de dire à Mrs C. de laisser cet homme tranquille, et de continuer sa route seule, quitte à confier le destin de cet homme à quelqu'un qui aurait été davantage en mesure de l'aider. Même si la psychanalyse en était encore à ses débuts, un proche aurait peut-être eu plus de poids. A l'inverse, j'ai été touchée par la situation de cet « inconnu » (ses dettes de jeu, son souhait d'en finir) pour avoir envie qu'il s'en sorte. Mon ressenti est donc paradoxal.

En bref, j'ai beaucoup aimé la plume de Stefan Zweig ainsi que sa dénonciation de la condition féminine de l'époque. J'ai apprécié me représenter la vie à cette période de l'Histoire. Malheureusement, je n'ai pas été follement convaincue par la passion amoureuse de Mrs C. pour le jeune homme du casino… Je ne peux pas dire que je n'y ai pas cru, car ce serait faux. J'ai compris sa réelle envie d'aider cet homme. Cependant, je suis restée perplexe quant à son idée de parvenir toute seule à le « sauver » de ses démons. Peut-être que dans quelques années, j'aurai un ressenti différent en le relisant ! Je pense que je retenterai l'aventure. D'ici là, j'ai très envie de me plonger dans Lettre d'une inconnue qui me plaira peut-être davantage.
Lien : http://labibliothequedebened..
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