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À la fois roman d'apprentissage et témoignage sur la Pologne communiste, cette Fugue polonaise autour de Bashia, une jeune fille qui essaie de grandir dans la Cracovie terrible de 1953, m'a semblé forte, émouvante et intéressante.

Comme toutes les jeunes filles, Bashia va au lycée, rencontre des amis plus ou moins bien intentionnés, tombe amoureuse, a des relations parfois compliquées avec sa famille, se demande ce qu'elle veut faire de se vie, alterne souffrance et euphorie...

Sa particularité, c'est qu'elle vit tout cela sous un régime totalitaire, et dans une famille suspecte aux yeux du régime totalitaire qui plus est. Surveillance, délation, privations, pressions, menaces, prison, expropriations, goulag font partie de son quotidien et nous montrent la réalité du communisme soviétique.

Encore plus frappante que ces mauvais traitements concrets est la transformation des mentalités engendrée par la situation dans la famille de Bashia : par la fuite dans l'exil ou l'alcoolisme, la dignité sèche et froide, l'opportunisme ou la folie, tous ces intellectuels cherchent à survivre entre résistance vaine et adaptation impossible.

Cette fugue polonaise sonne comme une belle histoire d'adolescence et comme un rappel historique indispensable. À découvrir.
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Quel avenir est en droit d'espérer une adolescente rêveuse et insatiable dans un pays qui lui devient de plus en plus hostile ? Comment devenir soi-même, emprunter le chemin pour devenir femme dans un espace de liberté qui se réduit et dans lequel toute tentative d'échappatoire est vouée à l'échec ?
Ce sont les questions entêtantes qui imprègnent cette Fugue polonaise, roman d'une éducation politique et sentimentale au coeur de la Pologne des années 50 harnachée au communisme soviétique. L'auteure y dépeint habilement le quotidien de la jeune Bashia et des siens, famille bourgeoise dépossédée de ses biens. Des gens discrets vivant comme des naufragés sur une île déserte où les épreuves subies, les renoncements silencieux comme les fidélités donnent le sentiment d'avoir sous les yeux des reliques d'un monde en train de s'écrouler. La guerre est finie mais c'est à nouveau un quotidien qui abîme avec les pénuries, les regards inquisiteurs, la parole fragile qu'on ne peut abandonner à n'importe qui, les contrôles policiers arbitraires sans oublier les menaces désinhibées, les rancoeurs affichées, les trahisons...il en ressort un fort sentiment de désillusion, comme si tout était condamné.
Quant à la jeune Bashia, dix-sept ans, elle a atteint l'âge fait de doutes et d'espérances qui la mènent vers des amitiés aussi idéalisées que décevantes. Elle entre dans la période où persiste cet égoïsme désinvolte lorsqu'on tombe amoureux sans se rendre compte qu'elle défie dangereusement le monde qui l'entoure …
Son histoire avec le jeune étudiant français Christian pourrait incarner cette lumière qui tente de percer la chape de nuages gris qui plane au-dessus d'elle mais la confrontation à la réalité de l'époque est implacable et la machine infernale. Au fur et à mesure que les pages défilent, on découvre une jeune fille qui expérimente âprement et prématurément la fin de l'insouciance et les illusions perdues.


L'écriture est limpide, sans compromis, la narration parfois rugueuse, malgré tout Béata de Robien parvient à rendre ce texte sensible. Au coeur de l'intime même le plus secret, l'auteure polonaise délivre un récit porté par les pensées et les émotions de Bashia, on y retrouve ses deuils et ses obsessions, ses dégoûts comme ses fascinations. Force est de constater que l'auteure a le talent pour capter et fixer les états flottants de l'adolescence comme ceux de personnages otages de leur destin. Dés lors, on perçoit très vite en Fugue polonaise un roman qui raconte la peur, d'abord muette puis de plus en plus oppressante, qui étrangle lorsqu'on prend pleinement conscience que l'ennemi n'est plus allemand ou russe mais polonais.
Une tonalité qui sonne donc juste et un certain sens du réel qui s'impose à l'esprit. Il est même si troublant qu'on se dit que le roman n'aurait pas été écrit de cette manière s'il ne s'appuyait pas sur des souvenirs ou des anecdotes véridiques. le réalisme est impitoyable, il frappe comme une gifle en plein visage.
Ce n'est pas une littérature qui s'impose par son style ou sa réflexion, on pénètre dans le récit sans difficulté toutefois, sans s'en apercevoir, le roman exerce une certaine emprise. Peut-être parce qu'il appartient à cette littérature qui approche L Histoire sans nous imposer sa face colossale.
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Ce roman, je ne peux que vous le recommander. L'histoire de Basia et de sa famille qui essaie de survivre dans les temps difficiles du communisme de l'après-guerre est passionnante. Drôle et émouvant, ce récit respire l'authenticité, l'auteure ayant puisé dans sa propre expérience, celle de sa famille et de ses connaissances.

Rien ne m'a étonnée dans la description de cette réalité sombre et abominable, même si mon adolescence n'a connu que le déclin du régime avec une emprise qui se relâchait dans les années quatre-vingts. La vie était alors moins dure et on n'avait jamais faim mais je partage certains souvenirs de cette époque et notamment les queues partout et tout le temps, parfois même sans savoir ce qu'on pourra acheter après une longue attente. Joie et satisfaction immenses quand le panier était rempli, déception quand je repartais les mains vides. Personnellement, je n'oublierai jamais ce moment où, après une longue attente, la personne avant moi a acheté les dernières oranges en provenance de Cuba. C'est cette vie pleine d'aberrations et de privations de liberté publique ainsi que le quotidien marqué par la pénurie de produits de première nécessité que Beata de Robien dépeint avec beaucoup de talent.

J'ai adoré le personnage de Basia, une adolescente intelligente et espiègle et je me suis attachée à cette famille, un peu atypique et haute en couleur que le sort n'a pas épargnée. J'ai passé un très bon moment en compagnie des Zborawski, d'autant plus que l'écriture est vive et entraînante. Une lecture riche et pleine d'émotions.
Lien : http://edytalectures.blogspo..
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Histoires en parralléle d'une jeune fille, Bashia, et de la Pologne. Toutes les deux ont tellement d'amour a donné mais elles se sentent rejetées, trahies, incomprises.
Histoires aussi de ceux qui rêvent d'exporter le communisme dans les pays de l'ouest et ceux de l'est qui vivent cette réalité au jour le jour.
ce livre est très vivant, très intéressant, on y découvre le quotidien qu'avait des millions d'individus de l'autre côté du rideau de fer et la mainmise de l'état sur tout ce qu'il s'y passe.
J'ai beaucoup apprécié ce bouquin : les 4 grands-parents de ma femme sont nés en Pologne et une grande partie de sa famille y vit encore. Je retrouve dans ce livre l'atmosphère qu'ils évoquent lorsqu'ils en parlent.
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L'avantage de ce livre c'est qu'il raconte deux histoires. Une histoire d'amour entre la polonaise Bashia et le français Christian, et celle de la Pologne sous le régime dictatorial communiste. Et je ne pense pas vous choquer si je vous dis que j'ai préféré la grande Histoire de la Pologne à celle d'amour, ceux qui me suivent n'ignore pas que j'ai beaucoup de mal avec les histoires à l'eau de rose sauf exception. Pourtant, ici j'ai pris quand même grand plaisir à suivre l'histoire d'amour Bashia et l'histoire plus générale de sa famille, pour la seule et unique raison que l'histoire de ces gens est intrinsèquement liée à celle de la Pologne communiste, puisque tout dans leur vie est policé, surveillé, etc, etc… mais à un point inimaginable. Par exemple l'oncle Roman est surveillé parce qu'il ne travaille pas, la grand-mère parce qu'elle était une ancienne bourgeoise et Bashia parce qu'elle aime un français ! Un français bien crétin au demeurant mais j'y reviendrai plus tard.

En fait quand on lit ce livre on se rend compte que vivre sous le régime communiste c'était vivre l'enfer pour les populations, car c'était vivre avec la peur d'être à tout moment arrêté parce qu'on avait mal fait une chose ou fait une chose qui ne fallait pas, qu'importe ! Bon certes on sait aujourd'hui que ce régime-là a été une vrai plaie pour les populations qui ont vécu sous son joug ; les goulags, le bourrage de crâne, la propagande, les privations alimentaires pour le petit peuple (car les nouveaux bourgeois ne manquaient absolument de rien), les passeports ou déclarations obligatoires pour chaque voyage, on le sait déjà. Mais ce que l'on sait moins par contre, c'est qu'ils pouvaient aussi loger des habitants sous votre toit jugé trop grand, sans vous demander votre avis ! Et ceci est une chose parmi d'autre, car je vous assure qu'en lisant ce livre, je suis allée jusqu'à la fin de surprise en surprise au point que j'ai enquillé les pages à une vitesse surprenante, (j'allais dire comme un polonais les verres de vodka ^^).

Maintenant niveau personnage y'en a une que j'ai beaucoup aimé c'est la grand-mère de Bashia. Elle a ce charme un peu suranné et celui des répliques qui font mouche qui m'ont séduite. Elle a aussi ce charme de la fierté, et de ce caractère solide qui attire la confiance. Rien sur le coup ne semble l'ébranler, elle paraît solide comme un roc et toujours prête à combattre pour les siens, même si à la fin un évènement viendra bouleverser cela. Enfin bref c'est un personnage que j'ai beaucoup aimé… à la différence du jeune Christian.

Alors Christian ce n'est pas un poème à lui tout seul, mais juste une tête à claque. A part le fait qu'il soit un tantinet obsédé, il est aussi un véritable crétin qui soutient le régime communiste. Alors oui on pourrait me dire : « Oui mais ce sont ses idées politiques. » Soit. Soit. Soit. Mais quand on vient en Pologne pour admirer le « génie communiste », et qu'on refuse de voir la réalité du pays et la misère des habitants, c'est autre chose, et une chose qui révèle juste de la stupidité. Sincèrement c‘est même plutôt insupportable au lecteur de le voir si fasciné par le socialisme, quand on voit derrière ses idées la vie bien difficile des autres personnages du roman. Surtout que je suis certaine qu'il n'aurait jamais voulu vivre lui-même sous un régime pareil, qui n'avait rien à voir avec le paradis imaginé mais plutôt avec l'enfer. Alors oui on peut mettre cela sur le compte de la jeunesse, mais quand même j'ai eu beaucoup de mal à trouver un côté sympa à Christian.

Enfin bref, pour résumer c'est un livre que je conseille pour plusieurs raisons. Déjà pour sa facilité de lecture, mais aussi pour l'histoire qu'il raconte, car ce n'est pas qu'une histoire d'amour, l'histoire d'une famille, c'est aussi l'Histoire d'un pays, et l'Histoire de la Pologne Beata de Robein la maîtrise plus que bien. Ne vous fiez donc pas au titre poétique de ce bouquin car il cache quelque chose...

Je remercie au passage les éditions Albin Michel pour ce service presse, et je remercie aussi grandement l'auteure d'avoir voulu me faire partager son livre et de me lire.
Lien : http://voyagelivresque.canal..
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Dans un style simple et humain, Beata de ROBIEN nous raconte,au jour le jour,à l'époque de l'après seconde guerre mondiale,la vie d'une famille Polonaise à Cracovie sous le joug de cette impitoyable machine totalitaire Russe capable de vous broyer en un clin d'oeil....
Dans un atmosphère de délation,de mensonge,de lâcheté et de corruption,BASHIA ,une jeune fille qui a une telle soif d'aimer et d'être aimée et sa grand-mère, une grande dame la plus gentille du monde qui impose le respect, sont les deux personnages principaux de cette famille ou tous sont malheureux,chacun à sa manière...
Ce bon livre nous permet de ne pas oublier l'histoire de la souffrance physique, psychologique et morale de ce peuple Polonais résistant et courageux
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Belle rétrospective de l'histoire de la Pologne avec la famille de Bashia , ses amis, ses rencontres.....
l'histoire est prenante, intéressante, bien écrite, riche en nombreux événements inspirés de l'histoire de l'époque.
Christian, ce jeune français communiste, en voyage à Cracovie, représente t'-il le regard que portait le parti communiste français de cette époque sur l'histoire des pays de l'est, sous l'ère Staline ?
On peut reprocher à la maison d'édition Albin Michel de nombreuses erreurs d'impression, il manque régulièrement des petits mots " de " ou " que " dans le texte.
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Cracovie 1953 : Dans une Pologne asservie, affamée, apeurée et muselée par la dictature communiste imposée par l'URSS, Bashia, adolescente intelligente et débrouillarde, vit au sein d'une famille d'«ennemis du Peuple» (anciens aristocrates propriétaires terriens) dépouillée jusqu'à l'indispensable par le régime populaire. Chacun des membres de cette famille fuit à sa manière la réalité et la surveillance étroite de l'UB (Urząd Bezpieczeństwa) la police secrète : son père proctologue dans l'alcool et les femmes, son oncle dans une sorte de folie, sa grand-mère, d'origine viennoise, dans le maintien d'usages surannés. Ils n'ont aucune nouvelle de sa mère qui a émigré au début de la guerre et de son grand-père qui a été envoyé en «rééducation» en Sibérie.

Surmontant les affres de la faim et de la peur, le chantage, les trahisons et les délations, Bashia essaye de goûter aux joies de son âge, quand elle tombe éperdument amoureuse d'un bel étudiant français dont elle espère qu'il lui permettra de quitter son pays. le prix de la liberté sera incroyablement élevé.

Ce roman plein d'humour et émouvant dresse le portrait inoubliable d‘une adolescente qui cache ses doutes et un furieux désir de réaliser ses rêves derrière une ironie mordante, et décrit avec précision la vie quotidienne des polonais sous le joug implacable des communistes. Beata de ROBIEN, dans sa dédicace à son mari Élie de ROBIEN, laisse entendre qu'elle a mis beaucoup de sa propre expérience dans son héroïne.
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C'est l'histoire d'une jeune fille, issue d'une famille de propriétaires terriens, à Cracovie en 1953 dans la Pologne communiste d'après-guerre. Ce roman est drôle, parfois ironique et émouvant et éclaire sur la dureté de la vie en Pologne à cette époque. Trés interréssant !

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1953. Bashia a 16 ans, elle est au lycée et prépare le bac alors que le rideau de fer vient de se refermer sur la Pologne. Elle s'éveille à la vie adulte, découvre l'amour. Mais elle se heurte à l'absurdité du système politique qui emprisonne et tue pour des motifs futiles et aux maux universels de toute société humaine: la mesquinerie, la jalousie, la lâcheté. L'amour lui donne l'espoir. Avec lui, la fugue et la libération. Beau et émouvant.
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