Beaucoup de personnages pour…
Troisième roman pour l'islandaise Eva Bjôrg AEGISDOTTIR : «
Les garçons qui brûlent », titre aussi attirant et énigmatique que le précédent, «
Les filles qui mentent ».
Nous suivons toujours les enquêtes et la vie de l'inspectrice
Elma à Akranes. Deux cadavres sont découverts, Marino, un jeune homme calciné dans son lit, et Lise, une jeune fille au pair dont le corps a été abandonné à proximité du domicile de Marino. Y-a-t-il un lien ?
Dès le début, nous sommes submergés par le nombre de personnages qui, à tour de rôle, focalisent l'attention de l'auteure. Parents, enfants, voisins vont, viennent, s'imbriquent dans l'histoire, embrouillent une enquête qui avance péniblement… Suicide ? Meurtre ? Accident ? Un foisonnement, un éparpillement gratuit qui peut perdre le lecteur. Je m'y suis vite égarée.
Quant à
Elma, personnage au demeurant fort sympathique, on se demande ce qu'elle peut trouver à son fade et mollasson collègue Saevar duquel elle attend, « un peu par hasard », un enfant. L'annonce de cette grossesse, entre gêne, inquiétude et quiproquo, est sans doute le passage le plus vivant du roman.
Pour le reste, la construction romanesque un peu particulière permet sans doute d'éviter une forme de piétinement, d'enlisement et de progresser vers la résolution de l'énigme : au milieu du roman des chapitres en italiques commencent à être consacrés à Lise, la seconde victime. Mais ce procédé narratif parait bien artificiel.
En fait, je n'ai pas accroché à cette histoire qui se laisse lire sans difficulté mais sans m'avoir séduite: pas de rythme, pas d'ambiance, une certaine lenteur, beaucoup d'artifices, d'informations gratuites… Entre bâillements et vagabondage de l'esprit, j'ai tenu à en poursuivre la lecture jusqu'au bout et me suis trouvée fort aise quand j'ai pu refermer ce livre.
Maintenant, je m'interroge sur un possible essoufflement du polar islandais : Les derniers romans de
Ragnar Jonasson et même ceux d'Arnuld
Indridason m'ont un peu fait le même effet.
A suivre.