AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Entretiens, tome 1 (7)

Comme il convenait, les dieux ont placé sous notre dépendance uniquement ce qu’il y a de meilleur, ce qui commande à tout le reste, je veux dire le pouvoir de bien user des représentations. Quant à ce reste, il ne dépend pas de nous. Serait-ce qu’ils ne l’ont pas voulu? Je crois plutôt que, s’ils l’avaient pu, ils nous l’auraient également confié, mais c’était absolument hors de leur pouvoir. Etant, de fait, sur cette terre, lié à un corps tel que le nôtre, à des compagnons tels que ceux qui nous entourent, pouvait-il arriver qu’à l’égard de ces créatures nous ne fussions entravés par les objets du dehors?
Voyons que dit Zeus? Epictète, si c’eut été possible et ton pauvre corps et ton petit avoir, je les aurais fait libres et sans entraves. Mais ne l’oublie pas, ce corps n’est pas proprement tien; ce n’est que de la terre habilement pétrie. Donc n’ayant pu faire cela, nous t’avons donné quelque chose de nous, cette faculté de propension et d’aversion, ce pouvoir de désirer et de refuser, en un mot, d’user des représentations. si tu en prends soin, su tu places en ces biens toutes tes richesses, tu ne seras jamais entravé, tu ne rencontreras aucun obstacle, tu ne gémiras pas, tu n’adresseras de reproches à personne et tu ne flatteras non plus personne.
Commenter  J’apprécie          20
On me parlait aujourd'hui du sacerdoce d'Auguste. Je répondis: "Homme, ne t'occupe pas de cette affaire ; tu dépenseras beaucoup pour rien."
-Oui mais dans tous les contrats on inscrira mon nom.
-Penses-tu donc être présent quand on lit ces contrats pour dire: "C'est moi qu'ils ont inscrit?" et supposé même que tu puisses maintenant être toujours présent, quand tu viendras à mourir que feras-tu ?"
-Mon nom restera.
-Écris-le sur une pierre et il y restera. Voyons, hors de Nicopolis, qui gardera ton souvenir ?
-Mais je porterais une couronne d'or.
-Si en tout et pour tout tu désires une couronne, prends une couronne de roses et mets la sur ta tête: ton aspect en sera plus élégant.
Commenter  J’apprécie          10
En vérité un tel homme est un cadavre et une pinte de sang, rien de plus. S'il était quelque chose de plus, il comprendrait qu'un homme n'est jamais malheureux par le fait d'un autre.
Commenter  J’apprécie          10
Que penses-tu qu'il fut advenu d'Héraklès sans le lion et l'hydre, sans le cerf et le sanglier et sans un certain nombre d'homme perfides et brutaux qu'il chassait et dont il purgeait la terre ? Et qu'aurait-il fait sans de pareil évènements ? N'est-il pas évident qu'il se serait bien enroulé dans ses couvertures et aurait dormi ?
Commenter  J’apprécie          10
Ceci plutôt vaut la peine: travailler à supprimer de sa vie les lamentations et les gémissements, les "hélas !" et les "malheureux que je suis !", la mauvaise fortune et les échecs ; apprendre ce qu'est la mort, l'exil, la prison, la cigüe, afin de pouvoir dire en prison: "Mon cher Criton, si cela plaît aux dieux, qu'il en soit ainsi !"
Commenter  J’apprécie          10
Telle fut aussi l'attitude d'un certain athlète qui risquait la mort si on ne le mutilait. Survint son frère (c'était un philosophe) qui lui dit : "Eh bien ! mon frère, que vas-tu faire ? amputons-nous ce membre et continuons-nous d'aller au gymnase ?" L'athlète ne put supporter cette idée, mais il se raidit contre le mal et mourut. Et comme on demandait : Comment a-t-il fait cela ? Comme un athlète ou comme un philosophe ? - Comme un homme, répondit Epictète, comme un homme dont le nom a été proclamé à Olympie et qui y a lutté, qui a passé sa vie sur un pareil terrain, et non comme un homme qui allait se faire parfumer chez Baton. Un autre se serait même fait couper la tête, s'il eût pu vivre sans tête. Voilà ce qu'est la dignité personnelle : telle est sa force chez ceux qui sont habitués à la faire entrer en ligne de compte dans leurs délibérations.

I-2-25 p. 13
Commenter  J’apprécie          10
Il y a deux sortes de sclérose : celle de l'intelligence et celle du sens moral, si l'on s'obstine soit à refuser son assentiment aux évidences, soit à ne pas fuir la contradiction. La plupart d'entre nous, nous redoutons la nécrose du corps et nous mettrions tout en oeuvre pour ne pas tomber en pareil état ; quant à la nécrose de l'âme, nous n'en avons cure. Or, par Zeus, pour l'âme elle-même, si un homme est dans l'état de ne pouvoir suivre aucun raisonnement, ni rien comprendre, nous jugeons que lui aussi va mal. Mais si en quelqu'un le sens moral, le sens de la convenance est mort, voilà même que nous appelons encore cela de la force ?

V-3 p. 22
Commenter  J’apprécie          10




    Lecteurs (12) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Philo pour tous

    Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

    Les Mystères de la patience
    Le Monde de Sophie
    Maya
    Vita brevis

    10 questions
    441 lecteurs ont répondu
    Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

    {* *}