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Critique de Denis_76


J'adore ce mec : )
Encore un chouette livre de philo !
Epictète, esclave phrygien ( actuelle Turquie) né en +50, est vendu à un affranchi romain. Il sera lui-même affranchi, étudiera et enseignera le stoïcisme.
Le manuel enseigne 53 lois destinées aux gens qu'il appelle "ceux qui commencent à se former" à la philosophie [ stoïcienne ].
Son principe est le suivant : on peut influencer ce qui est à notre portée : la réflexion, l'impulsion, l'aversion, la maîtrise, l'endurance, la patience, la volonté, afin d'acquérir la liberté et le bonheur. Comment ? Par la réserve, la confiance, la fermeté, l'absence de peine, l'absence de crainte et l'ataraxie ( Tranquillité de l'âme, notamment chez les épicuriens et les stoïciens ).
Il est inutile d'essayer de changer ce qui est hors de portée : le corps, la possession, la réputation, les enfants.

Le livre fait 150 pages de blablas presque inutiles de grands pontes qui se font mousser, au milieu desquelles les 25 pages d'Epictète ( Manuel ) récupérées par Arrien sont une pépite, avec une volonté d'efficacité éthique : l'oeuvre.
Et encore, je trouve la traduction très moyenne, car certaines phrases ne me semblent pas correctes.

La notion de "rendre" est importante : on ne nous vole pas, nous rendons. Je pense que notre société matérialiste du XXIè siècle a tout faux : nous pleurons sur nos biens, alors que nous n'avons pas honte de notre comportement malpoli et non éthique.

Par ailleurs, quand on est provoqués, mais... c'est par nous-mêmes, car c'est notre jugement de valeur de penser que l'autre qui provoque profère une insulte.
Nos jugements de valeur sont nuisibles, car se faire insulter est l'affaire de celui qui profère, et là, je suis entièrement d'accord : )

La plupart des jugements de valeur condamnent en Bien ou mal, mais il faut nuancer, quantifier et non qualifier. Car qu'est ce que le vrai ? le faux ? L'auteur fustige à plusieurs reprises l'évaluation, qu'il qualifie de jugement de valeur. Sur cette question, il a, à mon avis une sensibilité différente des autres philosophes.
Bon, l'évaluation est un jugement inutile, un commérage : cependant, je pense qu'il en faut un minimum pour recruter quelqu'un.

Enfin, Epictète termine par une éloge de Socrate et une nécessité d'appliquer la philosophie sur le terrain, au lieu de blablater sur la philosophie, un peu comme font Cattin et Jaffro sur son Manuel, d'ailleurs !

Je pense que la philosophie, comme la religion, vise la paix de l'âme. Mais la religion fait du prosélytisme forcené et souvent intrusif ou évaluateur : qui sont les prêtres pour condamner "l'hérétisme" d'un individu ? Au contraire, la philosophie, adepte la liberté de penser, ne force surtout pas les gens....pas assez, à mon avis, car apprendre aux jeunes à penser est formateur.

NB : un exemple d'ataraxie.
Quand Epictète était esclave, son maître "s'amusait" à lui faire mal, à lui tordre la jambe. le philosophe le prévint : "Tu vas la casser".
Ce qu'il fit.
"Je t'avais prévenu."
Epictète boita toute sa vie.
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