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L'idiot

Série de 3 livres (Terminée). Écrite par Fiodor Dostoïevski (3),

L'Idiot par Dostoïevski
tome : 0
L'idiot, tome 1 par Dostoïevski
tome : 1
L'idiot, tome 2 par Dostoïevski
tome : 2

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Dernières critiques
L'Idiot

un livre empreint de l’atmosphère propre à l’univers de Dostoyevsky. plus qu’un roman narrant des péripéties multiples et variées, l’auteur pose les bases d’une question de société, toujours actuelle, sérieuse : Que vaut la bonté, dans un monde vicieux et cruel ? Mychkine, qui erre dans une société sans jamais pouvoir s’y intégrer, son seul tort étant son infinie simplicité, bien que largement empreinte d’une bonté, qui lui causera multiples torts. œuvre sous cotée de la littérature russe, à mon humble opinion
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L'Idiot

Ce roman m'a beaucoup plu.



Pour ajouter ma pierre à l'édifice, j'ajouterais aux nombreux commentaires déjà présents ici que la construction du roman sur la forme d'un long plan séquence interrompu à une seule reprise est formidable pour s'immerger dans le récit. Nous ne quittons pas la prince Michkine de son siège de train jusqu'à la scène de théâtre dramatique chez Anastasia Philippovna réunissant l'ensemble des personnages nouvellement rencontrés.



Cette sensation de virevolter d'actes en actes dans une sorte de tragicomédie romantique dynamise la lecture, et accentue encore le sel des rencontres, du comiques et de l'ironie des disputes enflammées.
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L'Idiot

Le prince Mychkine est un être fondamentalement bon, mais sa bonté confine à la naïveté et à l'idiotie, même s'il est capable d'analyses psychologiques très fines.



Après avoir passé sa jeunesse en Suisse dans un sanatorium pour soigner son épilepsie (maladie dont était également atteint Dostoïevski), il retourne en Russie pour pénétrer les cercles fermés de la société russe, sans sou ni attache, mais avec un certificat de noblesse en poche.



Il se retrouve par hasard mêlé à un projet de mariage concernant Nastassia Filippovna …



Un classique que je suis heureuse d’avoir lu. J’y ai trouvé pas mal de longueurs, mais je pense que c’est vraiment une caractéristique de la plume de Dostoïevski car j’ai eu le même ressenti en lisant « Les Frères Karamazov », l’an dernier.



Je tiens à tirer mon chapeau à l’auteur ! Il y a plusieurs dizaines de personnages qui évoluent au coeur de ce roman, avec chacun des caractères bien distincts, très affirmés, voir complexes. Et j’avoue m’être plusieurs fois un peu perdue : tous ces personnages se mêlent et s’emmêlent, les intrigues sont multiples. Mais c’est cette multitude de rebondissements qui donne du rythme à ce roman, ce pavé. Je me suis assez facilement attachée au Prince, et j’avais hâte de savoir ce qui allait lui arriver.

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L'Idiot

L'écriture de Dostoïevski est toujours aussi belle et puissante même dans ces instants de longueurs poussés par le système économique de la création de cette œuvre.



Par ailleurs, certains paragraphes sont si profonds qu'ils en atteignent presque une forme de vérité universelle capable de toucher chacun. Je pense aux passages où des personnages comme Aglaiä ou Nastassia Filippovna se livrent. Cela ne tient qu'à la complexité de ces derniers, qu'aux aspirations en permanence endiguées par l'Autre. Chez Dostoïevski, l'émancipation est un âpre combat dont personne ne ressort indemne.
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L'Idiot

La lecture de mon premier roman de Dostoïevski (après « Les Nuits blanches » qui m'avait prodigieusement ébloui, et qui siège maintenant très haut parmi mes nouvelles préférées) fut, je dois dire, particulièrement ardue.



Après un premier chapitre difficile, je me suis rapidement laissé prendre par cette intrigue assez originalement conçue : l'auteur n'a visiblement construit aucun plan et s'est laissé porter lui-même au fil des péripéties, à grand renfort de splendides commentaires sur la nature humaine, exprimés au détour de conversations par des personnages qui reflètent sans nul doute l'opinion de Dostoïevski lui-même. Cette structure m'a beaucoup plu, elle permet à mon sens de construire une oeuvre au visage de son auteur, au prix certes de quelques longueurs.



Seulement voilà : ce procédé m'a fortement rebuté pendant une très longue partie du roman, le troisième quart à peu près (ce qui correspond à 200 pages, quand même), pendant laquelle tout le déroulé de l'intrigue m'a proprement glissé entre les doigts. Je ne saisissais plus rien aux motivations des personnages et l'histoire (cette fois quasi exclusivement bâtie sur des digressions) me passait par-dessus la tête. Est-ce purement ma faute car j'avais hâte de terminer cette lecture qui traînait sur un mois ? sans doute. Voilà qui explique en tous cas la perte d'une étoile.



Je retire une demi-étoile supplémentaire pour le style qui m'a légèrement déçu. Je n'ai en effet pas trouvé de véritables fulgurances formelles dans l'écriture de Dostoïevski — cette écriture est splendide, je ne le nie pas, et particulièrement fine dans ses analyses psychologiques, mais elle ne présente pas à mon sens, ou du moins pas en traduction, de formule élégante, de mot intéressant, qui aurait su m'émouvoir.



Malgré ces deux défauts, « L'Idiot » demeure un très bon roman et présente de nombreuses qualités remarquables, notamment pour ce qui est de l'étude des personnages ; l'expérience est immersive autant qu'instructive et je ne regrette pas de l'avoir faite.



Ainsi, si je manque le coup de coeur qu'aurait pu présager celui des « Nuits blanches », je ne suis pas pour autant fâché avec M. Dostoïevski et continuerai probablement ma découverte de son oeuvre dès que j'en aurai l'occasion.
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L'Idiot

Le plus grand roman de Dosto, une incroyable plongée dans les méandres de la pensée humaine. Un livre dévoré en quelques jours seulement, malgré ses plus de mille pages. Beauté surnaturelle, à découvrir au plus vite et au mieux. Un incontournable.........................
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L'Idiot

Lire un Dostoïevski en début d’année va finir par devenir un rituel.

L’année dernière, j’avais eu un coup de cœur pour Crime et châtiment, j’ai donc voulu tenter l’aventure avec L’Idiot.



Je ne vais pas tourner autour du pot : si j’ai plutôt aimé ce livre, je trouve qu’il est très largement perfectible et surtout qu’il pourrait se passer d’un nombre de pages considérable, rendant certaines scènes moins soporifiques.



Dans la balance des positifs, j’ai retrouvé la magnifique plume de l’auteur et son génie pour la psychologie des personnages. Bien que certains soient ce qu’on pourrait qualifier de « fiévreux » tant l’emportement de leurs sentiments les dominent (un petit vent se transforme en ouragan du siècle), il n’en est pas moins que L’Idiot est peut-être le personnage le plus censé et sans hésiter le personnage le plus correct de cette société russe où l’on aperçoit beaucoup de personnes peu scrupuleuses, manipulatrices et parfois indécentes ! J’aime assez ses personnages emportés et grandiloquents.



Ce sont certains débats semi philosophique sur la religion qui ont, je l’avoue, eu raison de ma patience ! Il était essentiel de faire apparaître de grands sujets sur la table pour comprendre cette société et cette époque mais certains débats/monologues sont une ode à la sieste…

Et que dire de la place que prend l’amour ? Enfin, l’amour. Peut-on vraiment parler d’amour ou doit-on plutôt parler de sentiment de béatitude et d’admiration qui sont compris comme des sentiments amoureux ? J’avais vraiment espéré trouver autre chose que ça dans un livre de cet auteur, ou du moins j’avais en tête que ça ne prendrait pas une si grosse part du roman.



L’Idiot est le bouc-émissaire de tous, la balle de tennis que tous se renvoient : il est naïf et humaniste, pour son plus grand malheur ! Même dans ses sursauts de lucidité, le jeune homme n’arrive pas à penser que l’être humain peut-être mauvais.
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L'Idiot

« Car ils sont méchants, méchants, méchants ».



J’avais été déçu par L’Idiot il y a 20 ans de cela. Méfiance si vous sortez de Crime et Châtiment, comme c’était mon cas : ne vous attendez pas à une intrigue angoissante, serrée autour d’un nœud dramatique tendu à l’extrême. L’Idiot tient davantage d’une longue pièce de théâtre, entre Gogol et Tchekhov, avec parfois l’engluement cauchemardesque d’un futur Kafka. Les critiques littéraires de l’époque classaient le livre comme un roman clinique, non recommandable aux lettrés, mais conseillé de préférence aux médecins, aux physiologistes, aux philosophes – voir par ex. la préface de Freud avec à sa grille de lecture « tuer le père » et « onanisme » (ce même Freud qui reproche à Dostoïevski de s’être « limité à la vie psychique anormale » !).



Cela pourrait s’appeler « Orgueil et perversion » même si l’intrigue est assez difficile à résumer dans la mesure où des scènes paroxysmiques, passionnées ou loufoques se suivent sans réel fil rouge, sinon ce personnage de l’Idiot, particulièrement imperméable à toute définition, réceptacle et miroir de chaque époque, un peu comme le sera Tintin (Dostoïevski prétend lui-même que, s’il ne caractérise pas telle ou telle attitude de ses personnages, c’est parce qu’elle est aussi énigmatique pour lui que pour le lecteur) : un naïf christique d’une bonté à toute épreuve ? une âme d’enfant dans un corps d’homme ? un éternel d’adolescent, une pensée sans filtre, un adulte Asperger (ex. utilisation atypique du langage et maladresse physique lors de la scène du vase) ? Et ce charisme qu’il dégage comme à son insu, presque embarrassé, impuissant et passif séducteur, captivant ces femmes qui gravitent autour lui, comment le comprendre ? le fantasme d’un timide (d’un homosexuel refoulé nous expliquerait Freud) ? Il désarçonne et fait pitié mais Dostoïevski – en fier russe qui sait tourner en dérision les coups du sort – ne lui réserve pas un traitement pathétiquement triste comme le Hugo de L’Homme qui rit ou le Zola de L'Œuvre. La fin est dure, mais le livre ne verse pas dans le pathos dramatique, malgré un dénouement aussi poignant que déroutant (cf. triangle amoureux morbide – encore du pain béni pour une analyse psy), dans un chapitre façon Crime et Châtiment et une sorte de préfiguration des dernières années de Nietzsche.



Quel visage mettre sur l’Idiot, quel acteur pourrait le jouer ? Je n’ai pas de réponse à cette question, tant le personnage du prince Mychkine est sans doute une sorte de concept philosophico-théologique dont notre auteur se sert pour aborder les thèmes qui le hantent, dont (mais pas que) celui de l’idiotie de l’amoureux qu’on observe du dehors, ou (et au fond c’est pareil) de l’idiotie de n’importe qui se trouve plongé dans un milieu auquel il n’appartient pas. Etrangement pourtant, m’est soudain venu à l’esprit Abraham Lincoln (sa notoriété précède de peu l’écriture du roman…) dont douceur et bon sens venaient à bout de n’importe qui, après que, passée les premiers étonnements, on ne finisse par succomber au désarçonnant charisme de ce profond humaniste.



Mais l’idiotie n’est qu’un thème parmi d’autre. Il y a aussi la perversion des hommes (pitoyable histoire de Marie au début du roman) ; l’abaissement revendiqué (« je suis bas ») ou quand faire l’aveu de sa faute est plus qu’une libération (« Je suis de ces êtres qui éprouvent à s’abaisser une volupté et même un sentiment d’orgueil ») avec cet intriguant Lébédev et son excellent et cauteleux « Au revoir, très-estimé prince ! A la sourdine... à la sourdine... et, ensemble. ». Il y a le fait que cette bassesse puisse cohabiter avec un sursaut d’orgueil ou même de la grandeur, illustré par ex. avec le test de la liasse au feu. On y trouve encore les minutes du condamné gracié ou du mourant en sursis : ici la lettre d’Hyppolyte est, pour moi, contrairement à d’autres avis, un plat de résistance à lui tout seul, rappelant par ex. Les Carnets du sous-sol et annonçant là encore Nietzsche (ex. Ecce Homo) sans compter le dégoût face à la platitude des masses, au mimétisme du troupeau – et puis tout de même, rien que ça, est-ce que ça n’est pas savoureux : « Explication nécessaire ! Épigraphe : Après moi le déluge ! ». Également le ridicule inflammable et effrontément révolutionnaire des humiliations bafouées (« Mais rappelez-vous que nous exigeons et ne quémandons pas. Nous exigeons ; nous ne quémandons pas !... », préfigurant les pages sombres du XXième siècle et qu’on retrouve encore chez certains de nos tribuns contemporains à la personne sacrée). Et puis quelques passages de burlesque pur et parfaitement gogoliens, dont j’avais oublié que notre auteur (pourtant celui du « Bourg de Stépantchikovo et sa population » ou du « Crocodile ») était capable : l’anthropophage de moines et l’opinion quant aux chemins de fer (qui illustre bouffonnement une réflexion tout à fait sérieuse), l’enfant qui a connu Napoléon et son « tu ne mentiras pas », le portefeuille (non-)volé, ou (dans une moindre mesure) la private joke du chevalier pauvre (qui m’évoque un cas personnel tout à fait similaire).



Les personnages sont mis en place en quelques traits sur les 100 premières pages avant que l’auteur ne les entrechoquent les uns contre les autres, comme des jouets, devenant le spectateur du drame sorti de son propre cerveau. Parmi ces protagonistes, la femme-concept chère à Dostoïevski qu’est la prostituée rédemptrice / bouc émissaire, ainsi que les 2 autres personnages féminins très bien campées que sont la générale (solide et pragmatique dans son sympathique bon sens « C’est à devenir folle ! ») et la jeune, naïve autant que sérieuse, impulsive, orgueilleuse, usante, impertinente, indécise et passionnée Aglaé, équivalent russe des anglaises Catherine des Hauts de Hurlevent (« Peut-on vous parler sérieusement, ne serait-ce qu’une fois dans votre vie ? dit Aglaé en éclatant de colère sans savoir pourquoi, mais sans pouvoir se maîtriser »). Bref, un grand et profond roman, sans le classicisme d’Anna Karénine (amour terrestre chez Tolstoï ; amour onirique chez Dostoïevski), mais aussi riche qu’il peut paraître décousu ou déconcertant à la première lecture.



A ce titre, je m’en rends compte que Dostoïevski est beaucoup plus russe que ne l’est Tolstoï. Les deux, psychologues à leur façon particulière, reportent ce qu’ils voient : Tolstoï essentiellement tourné vers l’observation du monde extérieur, tandis que Dostoïevski fouille son monde intérieur, ce qui occasionne une profondeur et une fièvre décuplées chez ce dernier, flirtant avec la folie. Tolstoï s’interroge en face d’une société qui change et auquel il s’intègre malgré tout, en homme issu de la noblesse et conscient de son rang. Dostoïevski est en constant mouvement dans un monde où aucune place ne semble lui convenir (« la beauté sauvera le monde » - parole d’idiot, d’amoureux bête, comme disent certains protagonistes - est à confronter à cette étonnante pensée « De quel intérêt est pour moi toute cette beauté quand, à chaque minute, à chaque seconde, je sais et je suis forcé de savoir que seul j’ai été traité en paria par la nature, alors que la petite mouche qui bourdonne autour de moi dans un rayon de soleil a elle-même sa place au banquet, la connaît et est heureuse ? » ; telle ou telle mouche se retrouvera plusieurs fois dans le roman). Bref : Tolstoï d’un classicisme occidental, sociable quoique plutôt ferme dans des opinions horizontales ; Dostoïevski asocial, cherchant à s'intégrer mais sans cesse en mouvement, se dupliquant d’une crise l’autre (ces mains qu’on claque nerveusement l’une contre l’autre) comme les cellules se divisent, les idées s’engendrent (façon poupées… russes), et se contredisent l’une l’autre, pétillements de l’imminente attaque d’épilepsie : Dostoïevski quant à lui, braque les projecteurs tout en bas ou les tourne vers le haut, sur les rapports de l’individu (slavophile) avec lui-même, et avec Dieu.
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