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3.83/5 (sur 6 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Le Perche Droué (Loir-et-Cher) , le 07/07/1918
Mort(e) à : Grenoble , le 19/02/2010
Biographie :

Né dans Ie Perche en 1918, dans un milieu ouvrier, Gabriel Cousin est entré à l'usine à l'âge de 13 ans, comme ajusteur, au Bourget jusqu'à 20 ans. Athlète de competition, la guerre de 1939 et la captivité en Autriche stoppent sa carrière sportive.
Les épreuves qu'il traverse et la lutte sous "l'Occupation" à Paris, déclenchent en lui un appétit de culture.
En 1944-45 il s'initie à la danse avec Jean Sery et à l'art dramatique avec Roger Blin et Claude Martin.
A la "Libération", il forme avec Jacques Lecoq les "Compagnons de la Saint-Jean" créant de grands spectacles populaires dans l'esprit de Jacques Copeau.
A Grenoble, en 1945, il rencontre Jean Daste, anime avec Joffre Dumazedier la première équipe de Peuple et Culture et participe au mouvement de décentralisation de l'apres guerre. II milite au PCF et avec Rene Dumont, centre la faim dans le monde et la bombe atomique.
Vers 1948, alors qu'il a 30 ans, il commence à écrire des poèmes et des articles sur les rapports de la culture et du sport, encourage, notamment par Paul Léautaud et Claude Roy qui lui fait publier sa première plaquette de poésie chez Seghers.
En 1962 c'est la rencontre décisive avec Georges Mounin qui lui révèle son thème majeur "L'amour" et fait éditer chez Gallimard "L'Ordinaire Amour" qui recevra une critique unanime.
En parallèle, il écrit pour le théatre. Jacques Lecoq le met en scène et il est à l'affiche du TNP par Jean Vilar et édite chez Gallimard.
En 1965, il devient Conseiller Technique au Ministère de
la Jeunesse et des Sports, et met au point un processus d'éveil à la créativite basé sur le corps et la sensibilité.
Gabriel Cousin est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages en poésie et d'une quinzaine de pièces de théâtre, jouées en France et à l'étranger. Plusieurs adaptées à la radio et à la télévision.
Ses archives sont à l'IMEC et à la BNF.


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Bruno Doucey lit un poème de Gabriel Cousin, publié dans "La Beauté – Éphéméride poétique pour chanter la vie".

Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Gabriel Cousin
Les flèches de la pluie
brûlent et la route fume
Et dix mille petites
blessures étincellent

La grille de la pluie
tisse le paysage
enserre le jardin
et griffe la fenêtre

Le grillage de la pluie
étend ses doigts lisses
sur les frais visages
ruisselants des enfants
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LE CORPS ET L'ESPRIT


Ses doigts tronçonnés par la scie
    montrent le bonheur

Vieux front scalpé à la perceuse
    il pense à la justice

Jambe coupée aux roues de wagons
    il marche au rang de la Paix

L'œil brûlé par un copeau chauffé rouge
    regarde l'avenir

Son bras arraché par l'hélice d'avion
    lutte pour la liberté

Sa gorge lacérée aux cuves des acides
    chante l'amour des choses

Ses poumons décomposés à la gueule du four
    respirent la joie du monde

Le visage défiguré par un coup de grisou
    il est beau comme un premier Mai
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Gabriel Cousin
                SOIRÉE À PAMPELONE  


  Je voudrais toujours me souvenir de ces soirées avec
mes amis flamands, hongrois, normands, américains.
  Sous le précieux mûrier, la fraîcheur nous rassem-
blait, la douceur s'installait.
  Devant nous les vignes se noyaient, heureuses. Vers la
mer une maison blanche éclairait la prairie, flamme de
magnésium.
  Nous étions comme sur une île, isolés par la nuit qui
entrait en nous sous l'œil d'une pleine lune nordique.
  De temps en temps la vie laissait filer son souffle sur
les palmes des bambous métalliques. Les crapauds es-
sayaient discrètement leurs pipeaux et les criquets si-
gnaient la nuit de juillet.
  La douceur d'exister était alors si forte que je re-
trouvais le goût des larmes de l'enfance.

(Le Journal des Poètes)
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La chaleur de son corps

Je rêvais appuyé sur une table, lorsqu’elle vint par derrière et me prit dans ses bras.

La chaleur de son ventre sur mes reins, le moelleux de ses seins contre mon dos, le désir de ses mains sur ma poitrine m’envahirent.

Son souffle s’effilait sur ma nuque. Son cœur résonnait et se confondait avec le mien.

Nos corps devinrent vivants.

Bien plus tard, alors que le travail me harcelait, que la ville me piégeait et que la fatigue s’épanouissait comme une ivresse, je sentais encore son corps moulé au mien.

Cela me réchauffait sous la pluie comme un soleil posé sur mon dos.
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LA NAISSANCE


  Trois fois par jour la cloche des douleurs t'éveilla
et ton visage prit la couleur qui m'avertissait. Toute ta
chair se hâtait vers ce dernier travail.
  L'éternel miracle était encore une fois à notre porte.
  La grande poussée victorieuse libéra le poisson tout
luisant de sa mère. Il était là, dangereux à tenir, et nous
ne savions pas s'il était déjà lui ou encore nous.
  C'est alors que nos yeux se reconnurent. Nous échan-
geâmes nos joies d'avoir mené la tâche, nos vigueurs
d'avoir résisté à d'autres tentations, nos confiances de
nous connaître.
  Notre poisson restait là, endormi, après le grand
effort de ses poumons et nous ne savions pas encore si
son âme était arrivée.
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                LA MÉSENTENTE


  Quelquefois, malgré nous, la porte s'ouvre et la mé-
sentente entre et s'installe. Nous n'avons rien vu, rien
entendu.

  L'orgueil donne ses ordres.
  L'égoïsme brandit son miroir.
  L'ergotage salit les murs et les carrelages.

  La mésentente, bête comme un gallinacé, folle comme
le poison du seigle, ricane en silence.

  Et nous nous retrouvons sur les versants opposés de
montagnes ravinées.

  Il nous faut alors de longues marches pour nous
retrouver, meurtris, assoiffés, heureux.
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