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3.95/5 (sur 10 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1882
Mort(e) : 1958
Biographie :

André-Albert Aguilard, dit André Armandy, est un romancier français, écrivain populaire et d'aventures, auteur de nombreux romans pour la jeunesse.

Il a participé aux combats de la première guerre mondiale et a reçu la Croix de Guerre à la suite d’une blessure. Il est réformé en 1916 et, après quelques temps passées dans l’industrie, il se met à écrire.

Ce sont d’abord des nouvelles et des contes. Très vite viennent ses premiers romans : "Le Yacht Callirhoé", publié dans Lectures pour tous en 1923, puis chez Tallandier, l’année suivante.

Il est connu pour des récits de la Légion Étrangère ("Les réprouvés", 1926, "Le renégat", 1929), des récits intégrant des éléments d’anticipation ("Le démon bleu", 1925, "L’île de corail", 1925, "Le grand crépuscule", 1929, "Fossiles en sursis", 1954).

Ses autres ouvrages ont peu à peu sombré dans l’oubli : récits maritimes ("Régates", 1932, "Sur la mer jolie", 1939) et, surtout, les nombreux romans d’aventures à enjeux géopolitiques ("Quartiers des légations", 1951, "L’or noir", 1957).

André Armandy a été traduit dans de nombreuses langues, et plusieurs de ses romans ont été adaptés au cinéma. Le film "Le Paradis de Satan" (1938), notamment, réalisé par Félix Gandéra, est tiré de l'un de ses romans.
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Source : http://www.roman-daventures.com
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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Qu'entendez-vous par nos semblables ? interrompt Flaugergue de sa voix tragique.
Ceux dont l'égoïsme, l'ambition, l'arrivisme, la rapacité, se firent un marchepied de nos existences, composèrent leur insolente réussite avec le meilleur de nos vies, mirent un mur en travers de nos voies, usèrent nos énergies et nous acculèrent au renoncement définitif ? ...
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Ils avaient pris le départ bord à bord et dans un ordre impressionnant à cent mètres en terre de lui.
Ils étaient même à ce point alignés qu'on les eût dits à la parade.
Toutefois, au lieu de continuer en direction normale, un coup de barre simultané les avait lancés en oblique, et maintenant, de toute la vitesse de leurs voiles serrées, leurs trois étraves moutonnantes fonçaient par le travers de la route suivie par la "Mélusine" ... Faugles sentit renaître son malaise ...
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- Est-ce que je sais ? C'est en moi, ça me tient.
Un toit m'oppresse ; des murs m'étouffent.
J'aime la route, parce qu'elle est sans fin.
J'aime le grand air, parce qu'il est à tout le monde.
J'aime l'horizon, parce qu'il recule et que je ne l'atteins jamais.
J'aime tout ce qui est libre et qui n'appartient à personne.
J'étais né pour être sauvage.
- Très dangereux, cela, Carabe, et qui pourrait vous mener loin ...
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- La justice de notre pays a le sentiment des nuances.
Elle ne saurait faire manger à la même gamelle un voleur de millions et un voleur de poules ...
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C'est alors que l'on sut de quoi était capable une horde de réprouvés lorsqu'elle vient à se donner à un chef ou à une idée.
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Au son de l’exclamation que sa vue m’arracha, elle a fait un bond de bête prise au piège; mais, plus prompt qu’elle cette fois, j’ai coupé la retraite.
Elle a reculé jusqu’à la muraille de roc inaccessible et s’y incruste avec, dans ses yeux affolés, un effroi d’animal traqué. Le faisceau lumineux de ma torche électrique l’inonde et l’éblouit à la fois. Et sans égard pour sa détresse, je la regarde… Je la regarde avec une sorte d’épouvante qu’elle ne peut voir.
C’est son front pur et son nez rectiligne qui le prolonge comme le profil antique des marbres grecs; ce sont les corolles palpitantes de ses narines, sa bouche fruitée dont la lèvre inférieure est partagée par un léger sillon comme les deux lobes d’une rouge cerise; c’est l’onde floue de ses cheveux de nuit; son menton volontaire et têtu, son cou gracile et rond. Ce sont ses beaux yeux gris, grillagés de longs cils, dont la pointe se recourbe en menu hameçon.
C’est celle enfin, entre laquelle et moi j’ai voulu mettre l’infranchissable barrière du néant !
J’éteins ma lampe qui l’effare et je suis à présent tout contre elle. Elle m’a laissé prendre sa main et ses yeux perdent leur tragique émoi. Elle me regarde, et l’aube d’un sourire entrouvre sa bouche…
Et pourtant non, ce n’est pas l’autre, l’amie maudite que j’ai laissée là-bas dans ce Paris où elle m’attira. Non ! La nature a pu, en se jouant, te donner, jolie petite enfant sauvage, ses yeux, son front, son nez, sa bouche, ses cheveux, mais le sourire confiant et désarmé, un peu câlin, un peu mutin, un peu moqueur aussi, dont tu m’as reconnu est bien le tien et n’a rien de commun avec ce geste étudié de sa bouche à elle, le sourire pour objectif.
Je n’ose ni parler, ni faire un geste, crainte d’effaroucher le joli animal qui va s’apprivoisant; très lentement, presque sans la serrer, je monte vers mes lèvres sa menotte posée sur la mienne et je ne fais que l’effleurer. De sa main restée libre, elle touche mon front libéré et me dit en français dans son sourire :
– Guéri ?
– C’était donc toi, petite fée, que je tenais entre mes bras cette nuit-là ?
Elle sourit plus encore :
– Vous m’avez fait bien peur !
Elle parle français avec un délicieux accent à la fois guttural et zézéyant ou les « r » coulent comme des « l », où les finales sont un chant.
– Qui t’apprit notre langue, petite chèvre sauvage ?
– Les bons Pères, qui m’ont élevée.
– Comment t’appelles-tu ? Où vis-tu ?
– Je m’appelle Oédidée. (..)
– Mais comment m’as-tu vu, Oédidée. ? Que fis-tu ce soir-là ?
– Je ne sors que la nuit, car Coreto m’a défendu ses terres, et les serviteurs sont fouettés quand elle sait qu’ils m’ont parlé. J’ai su par eux que quatre blancs étaient arrivés dans l’île, que c’étaient des Français, et qu’ils n’avaient molesté personne… Ce sont des Français qui ont autrefois sauvé les miens. J’ai voulu vous connaître et je me suis cachée, la nuit, autour de la mission. Tu es sorti…
– Mais comment m’as-tu vu, Oédidée ? Il faisait noir…
Son rire a le son d’une source rapide :
– Noir pour tes regards émoussés, pas pour les miens.
C’est vrai, je me souviens. Sa race est nyctalope. Le docteur Codrus savait aussi cela.
– Et puis qu’est-il advenu, méchant lutin ?
Elle rit encore.
– Peut-être entends-tu mieux que tu ne vois. Tu m’as saisie…
– Je t’ai tenue dans mes bras, toute palpitante…
– Je me suis débattue…
– Ma main a glissé…
– Les Pères disaient que c’est très mal. Tu rôtiras plus tard dans le feu d’Hougatoë. Tes mains se sont faites très douces…
– Tu t’es enfuie; je t’ai suivie…
– Tu es tombé ! C’est à ce moment que j’ai eu le plus peur. La fleur rouge était sur ton front et grandissait. tes yeux étaient fermés et tes bras mous.
– Alors qu’as-tu fait, Oédidée ?
– Ceci, dit-elle. Donne ton front.
Docile, je laissais s’amuser ses mains agiles. Ma tête, qu’elle entoure de mon mouchoir, repose sur ma couchette. Elle est agenouillée à mon côté et ses dents luisent entre ses lèvres rouges à la lueur du photophore. Je regarde sa peau mate, dont le grain a la couleur et la finesse des perles rose jaune. Par la fente qui arrache sa méchante robe de quatre sous, je vois quand elle bouge la vallée ambrée de sa gorge et la naissance du globe de ses seins. Ses bras ronds et nus qui voltigent autour de moi ont une odeur jeune qui affame.
– Oédidée, laisse ma tête. Tu me grises, petite enfant.
Elle serre le dernier nœud.
– Et puis ceci, dit-elle : ferme tes yeux.
J’obéis. Derrière mes paupières fermées, je perçois comme à travers un voile rouge orangé la lumière du photophore. Une ombre s’interpose entre la lumière et mes yeux, une bouche effleure ma bouche…
Mon regard ne revit que pour voir retomber la toile de l’entrée. Je bondis sur mes pieds, et m’élance dans la nuit… Une voix mutine qui s’éloigne murmure dans un rire :
– Tu tomberais de beaucoup plus haut ici qu’à la mission, et je n’irais plus te chercher.
– Reviens, Oédidée !
– Demain, si tu es seul… Repose.
C’est en vain que j’ai interrogé le silence nocturne pour qu’il me dise où s’en était allé son pas de sylphe.
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Whitlan hésitait à comprendre, et, lorsqu'il eut compris, jugea convenable de rougir.
- Vous êtes un damné détestable "fellow", dit-il, et je ne m'explique pas l'amitié que j'ai pour vous. Mais ce que je comprends moins encore, c'est que, professant pour les femmes le mépris que vous affectez, vous ne puissiez vous passer d'en voir une dans le creux de votre oreiller.
- Ça n'a aucun rapport, dit Le Hauturier, détaché. D'abord, physiquement, je n'en méprise aucune - de celles qui sont désirables, s'entend. Mais je ne me crois pas obligé d'ériger à la hauteur d'un sacrifice le don qu'elles me font d'elles-mêmes. Je considère ce genre de conjonction comme une association essentiellement temporaire et révocable au gré des deux parties, où chacun touche en agrément un dividende proportionnel à la stricte valeur de ce qu'il engage.
Il rêvassa et ajouta avec une étrange expression :
- Et puis, s'il faut tout dire, j'aime les dominer, les voir rentrer leurs griffes et ronronner en jolis félins qu'elles sont. Je ne sais pas où j'ai puisé ce goût de lutte et de conquête. Il est en moi. Il n'a pas dépendu de moi de l'appliquer à de plus hautes ambitions. En me faisant désoeuvré, la vie ne m'a donné jusqu'ici l'occasion de ne satisfaire que celle-là. Je m'y adonne faute de mieux, mais n'en conçois pas de fierté.
Il s'était exalté à ses aspirations secrètes et, brusquement, il se railla :
- Je me fais l'effet d'un dompteur qui, faute de tigres, affronterait des chats.
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- Entre nous, vous avez été d'un brutal !... Pas parlementaire pour deux sous, pour un politique.
- C'est une diversion salubre; cela désintoxique.
- J'ai vu Le Hauturier vous parler après la séance; il a du vous flanquer une de ces saboulées !...
- Lui ? Vous ne le connaissez pas. Il s'est montré très aimable, au contraire. Il m'a simplement dit : "J'ignorais que votre intention fût de renoncer à la députation". J'ai compris.
- Il était sous le coup de votre récente algarade, mais il en reviendra.
- Jamais. Tout ce qui est humainement possible, licite ou non, pour faire blackbouler un candidat, je le trouverai contre moi aux prochaines élections. Et vous savez, les possibilités humaines, cela va loin quand on s'appelle Le Hauturier.
- Mais aussi, quel besoin de vous jeter ainsi à la traverse ?
- Un besoin, Tintoré, vous venez de le dire. Cela ne se raisonne pas.
- Pourtant, vous aviez jusqu'ici fidèlement avalisé ses directives.
- Comme vous, Tintoré. C'est si facile de se laisser anesthésier : on ne réagit pas, on se laisse glisser sur une pente moelleuse; tous les réflexes s'annihilent, et l'on se trouve bien... Si bien ! À condition toutefois de ne pas s'éveiller, parce qu'alors... Quelle nausée !!! Or, récemment, j'ai subi ce brusque réveil.
- Comment cela vous est-il arrivé ?
- En voyant passer des fourmis. - Non, non, je ne plaisante pas. C'était un de ces tout récents matins. J'avais besogné une partie de la nuit sur le dossier d'un gros client : un banquier qui prenait de haut de n'être pas encore en liberté provisoire - l'ordonnance a dû être signée hier. Je m'étais couché tard, avec un peu d'écoeurement. je m'étais levé tôt et m'étais mis à mon balcon pour y baigner une migraine tenace.
J'habite un immeuble moderne poussé dans un quartier demeuré populeux, près de la gare Montparnasse. Il faisait beau. Je regardais la physionomie de la rue. Cela va vous paraître complètement idiot, et je reconnais que ça l'est : il me sembla la voir pour la première fois.
La ville s'éveillait dans une brume ensoleillée, et les fourmis de cette immense fourmilière noircissaient le pavé de la rue matinale. Des fourmis, d'humbles et diligentes fourmis en cache-nez de laine ou en cols de peau de lapin. Les trains les déversaient par grappes sur les quais; leur sinueuse coulée emplissait les trottoirs; la rue les dispersait sans les distraire de leurs buts divergents; les autobus les emportaient par charretées compactes, et le métro engloutissait leurs files impatientes.
Des fourmis, rien que des fourmis, laborieuses, modestes, chacune accrochée à sa tâche, l'acomplissant obscurément, allégrement, avec probité, sans rancoeur, comme une corvée nécessaire, patientes à leur médiocrité et trouvant le moyen de prélever sur elle le grain épargné dont la somme regarnit sans arrêt les greniers du pays.
Et à les contempler ainsi, j'en vins à en évoquer d'autres, d'autres dont j'avais été avant ma léthargie, d'autres que j'avais connues dans leurs galeries de l'Artois. Que dis-je, d'autres ? C'étaient les mêmes. Beaucoup manquaient. Nombre des survivantes portaient la cicatrice d'une mutilation. Mais toutes n'avaient fait qu'échanger leur casque contre une casquette ou un chapeau, comblant les vides de leur semence, et, par un magnifique atavisme, leur naissain perpétuait déjà toutes les qualités de la race.
Des fourmis, je vous dis, Tintoré, des fourmis! De vaillantes et d'opiniâtres fourmis dont on pourra vingt fois saccager la fourmilière, qui vingt fois la reconstruiront et vingt fois la regarniront. Ah ! Les braves petites bêtes ! Comme elles mériteraient que l'on défende leurs greniers !
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C'est ce jour-là que parut au rapport la décision qui expédiait un détachement pour occuper le poste d' Aïn Smina, et en précisait la composition.
Le détachement serait à l'effectif d'une section; un lieutenant la commanderait. L'ordre désignait les hommes et leur chef.
Les hommes, c'étaient tous les punis; le chef: le lieutenant d'Armançon.
L'idée de Jameau, c'était ça.
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