Au début du XXe siècle, des baraques à frites roulantes s'installaient régulièrement dans les rues de la capitale et dans les manifestations populaires comme les foires ou les fêtes foraines. Mais le petit peuple n'était pas le seul à apprécier ce plat bon marché. Les restaurants en servaient et les bourgeois en raffolaient comme garniture.
Le célèbre critique Curnonsky (1872-1956), surnommé "Le Prince des Gastronomes" en fit lui-même l'éloge:
« Les pommes de terre frites sont une des plus spirituelles créations du génie parisien. »
« Du plaisir ! Du plaisir ! Qui veut du plaisir ! »
Au début du XXe siècle, des dizaines de femmes, mais aussi d'hommes, arpentaient, en pleine journée, les rues de Paris en poussant ce cri. Mais que l'on ne s'y méprenne pas! Ces marchands de plaisirs, avec un s, n'étaient que de braves colporteurs qui proposaient aux passants des gaufres et autres pâtisseries sucrées.
Que l'on ne s'y méprenne pas. Ce livre n'est pas un ouvrage féministe qui relate leur combat. Il s'attache à retracer, tout simplement leur vie de tous les jours, leur vie de labeur au travers de textes et de cartes postales anciennes qui étaient alors le vecteur de communication le plus important puisque nos aïeux en expédièrent 100 millions en 1900 et 800 millions en 1914 !
C'est un hommage affectueux à nos grands-mères au travers du quotidien d'une centaine de métiers […] qu'elles exerçaient, dans la joie ou dans la douleur, il y a cent ans à peine… quand elles avaient notre âge.
Le courrier étant classé par ordre croissant des numéros de rue, le facteur parisien des années 1900 traversait sans arrêt la chaussée pour aller d'un numéro pair à un numéro impair.