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4.58/5 (sur 6 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1935
Biographie :

Jean-Pierre Laurant est un historien français.

Docteur ès lettres (Paris XII-Val de Marne, 1990), il a enseigné l’histoire des courants ésotériques aux XIXe et XXe siècles en tant chargé de conférences à l'École Pratique des Hautes Études (E.P.H.E., section des sciences religieuses) depuis 1975.

Il est également membre associé du "Groupe, sociétés, religions, laïcité" du CNRS Paris.

Spécialiste de René Guénon et des courants ésotériques, il a contribué à de nombreuses revues et dirige la rédaction de Politica hermetica.

Il a été vénérable de la Loge "L'Union des Peuples" de 1973 à 1975 à la Grande Loge Nationale Française.

Source : Wikipedia
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Bibliographie de Jean-Pierre Laurant   (11)Voir plus

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Les complots (réels) ont de tout temps existé. En revanche, les théories du complot (qui sont le plus souvent imaginaires) sont apparues, elles, à la révolution française : leur venue coïncide avec la fin de la monarchie et la laïcisation de notre société. Illuminés de Bavière, Protocole des sages de Sion, Jésuites, Franc-maçons, Stricte Observance Templière etc… ont été l’objet de nombreuses polémiques, amalgames ou affabulations et de nos jours encore : l’Opus Dei, les Illuminati ou la Scientologie alimentent une certaine presse où la fantasmagorie populaire dépasse le réel. Jérôme Rousse-Lacordaire (Dominicain), Jean-Pierre Laurant (fondateur de Politica Hermetica, ex Ecole Pratique des Hautes Etudes) et Emmanuel Kreis (historien, doctorant EPHE et auteur CNRS) nous offrent ici une vaste fresque de ces théories. Les théories du complot affirment toutes « que rien n’arrive par hasard, que tout est lié». Elles sont une forme sécularisé et diabolisée de la Providence et se présentent comme une construction historique alternative qui réinterprète des pans entiers de notre histoire. Pour celles-ci, le fonctionnement de nos sociétés est la résultante de la réalisation d’un projet secrètement orchestré par des groupes d’hommes puissants et sans scrupules.

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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Le cheikh de Lausanne [Schuon] y relevait [dans « Mystères christiques »] les allusions relatives aux « Grands Mystères » contenues dans les rites chrétiens, le vin de l’eucharistie par exemple alors que le pain se rapportait aux « Petits Mystères » ; puisque la tradition apostolique validait la présence réelle du Dieu Vivant et qu’il ne pouvait y avoir rien de plus que cette présence, il fallait admettre que les sacrements chrétiens contenaient, virtuellement tout au moins, la capacité d’initiation aux « Grands Mystères ». Une telle interprétation ruinait l’édifice guénonien bâti sur la séparation stricte de l’ésotérisme et de l’exotérisme et provoqua une vive réaction de son auteur.
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Comment exposer à des Occidentaux modernes cette « science sacrée », « initiatique » devenue inaccessible sans médiation ? La démonstration s’est appuyée tout d’abord sur une critique radicale de la pensée occidentale dans ses développements et ses bases depuis l’émergence de la philosophie grecque, première branche séparée du tronc de la grande Tradition originelle et universelle, critique débouchant sur le constat des limites et des impasses auxquelles cette séparation avait abouti. Elle s’est appliquée ensuite à approcher les vérités traditionnelles en procédant par cercles concentriques autour de l’objet recherché, par exemple en mettant en lumière les constantes dans les règles de l’art sacré des constructeurs au niveau du métier et des outils symboliques utilisés, puis des formes symboliques adoptées, carrés, dômes, etc., enfin du sens spirituel impliqué. Au terme de ces recoupements significatifs, combinant les méthodes de l’histoire comparée des religions aux pratiques de l’accumulation des témoignages comme preuve d’authenticité à la façon dont avaient procédé les traditionnalistes catholiques du début du XIXe siècle, se dégageait « la doctrine ».
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« De toutes les figures qu'il m'a été donné d'observer au long d'une carrière, d'ailleurs plus soucieuse des œuvres que des personnes, voici une des plus curieuses et des plus attachantes dans son mystère. J'ai connu René Guénon au temps de notre âge mûr. Il venait de publier son Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues et des rapports d'auteur à critique, ainsi que des vues concordantes sur l'état ou la nature du monde présent nous lièrent d'abord. Je le vois encore, dans mon cabinet de la rue Guy-de-la-Brosse – assis sur un pouf devant la cheminée, et ceci, joint à sa longue taille et à son long visage qui lui donnait un air oriental parfaitement approprié à sa philosophie, mais bien étrange chez un tourangeau. »
...
« J'ai rarement rencontré une physionomie aussi pure que celle-ci. Qu'on ne se méprenne pas là-dessus. Quand je parle ainsi de pureté, j'entends la parfaite intégrité de l'esprit et l'absence de toute compromission. Quel fut l'homme intime, sinon l'homme intérieur, chez René Guénon ? Cela n'a regardé que lui, et il n'en a rien laissé passer. Il a été, dans l'espèce douée de la parole, un de ces êtres infiniment rares qui ne disent jamais je. Tout ce qu'on peut avancer, c'est qu'il était d'humeur égale et bienveillante et incapable de faire aucun mal. Ce n'est pas peu. Cet homme qui a eu des adversaires passionnés, des ennemis qu'il connaissait et dont il savait qu'il pouvait attendre le pire n'a été l'ennemi de personne et n'a songe a répondre à la violence et aux violences que par la raison. Et il se pourrait même qu'il ait préféré la fuite à une sorte, plus directe, de défense.

Non qu'il ait manqué de sensibilité, et on eut pu même parier pour le contraire. Tout droit et sans dévier de sa ligne, sans rien perdre de sa lucidité ou de sa force, et les accroissant plutôt à la contradiction, il ressentait les oppositions hargneuses, les effets des sourdes manœuvres et gardait mille inquiétudes sur l’œuvre qu'il poursuivait et la façon de la poursuivre, redoublant de scrupule dans la recherche ou la documentation, se débattant parmi les difficultés matérielles de l'édition ... J'étais alors directeur littéraire aux éditions Bossard. A cette circonstance est due la publication, par cette maison, de la Crise du Monde Moderne et de l'Homme et son devenir selon le Védânta. Je puis revendiquer, à propos de ce premier livre, la Crise ..., une sorte de paternité toute occasionnelle. L'idée en naissait au cours de mes entretiens avec l'auteur. Nous nous accordions tous deux, moi peut-être plus indiscrètement, lui avec une justesse ou une justice plus profonde et plus impitoyable dans l'exécration de ce « monde moderne » qui, avec un stupide orgueil, chaque jour avançait son ensevelissement, et où l'esprit semblait s'abîmer à jamais sous la matière et le nombre. Je lui disais : « Faites quelque chose là-dessus ». Il fit cet ouvrage, d'inspiration et très vite. Il était là dans son sens et dans le sens d'un mouvement qui s'accroissait et où il doit être tenu à une des premières places. » (Gonzague Truc, pp. 94-95)
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A force de ne pas vivre comme on pense, on finit par penser comme on vit, mais comment échapper au piège ?
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Il a dressé à la suite un tableau des grandes traditions culturelles et religieuses vivantes que l’on pouvait considérer comme héritières légitimes de la « Tradition primordiale ». Pour l’Orient, l’hindouisme, le taoïsme, le confucianisme et l’islam qu’il séparait du judéo-christianisme se partageaient ce statut ; il n’était pas fait mention des sociétés primitives. Pour l’Occident, c’est l’Eglise catholique et accessoirement les églises orthodoxes dans l’ordre religieux qu’il devait désigner comme le lieu d’un redressement possible, sous réserve d’avoir recours à « l’aide de l’Orient ». Dans l’ordre ésotérique, la franc-maçonnerie et le compagnonnage lui paraissaient la seule initiation occidentale authentique survivante, malgré sa dégénérescence.
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[A propos de l’Erreur spirite] Après avoir précisé l’objet réel du spiritisme : communiquer avec les morts par des moyens matériels, Guénon a brossé un tableau du contexte historique dans lequel s’était développé cette pratique. Là encore, on assistait à une adaptation typiquement moderne de notions et de procédés techniques traditionnels déviés de leur sens véritable qui nécessitait un exposé théorique. Les cieux des spirites, désertés par les anges, n’étaient plus peuplés que d’hommes en attente d’un nouveau corps dans une vision progressiste de l’histoire et cela autant dans la version française laïcisante d’Allan Kardec que dans le « Modern Spiritualism » anglo-saxon.
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Pendant que je parlais, il était toujours assis, immobile, légèrement courbé en avant, le regard clair et sans expression, fumant. Il souriait légèrement parfois, en homme qui « est la vérité ». Il m’a répondu enfin, en de brèves paroles, que sa vérité était impersonnelle, d’origine divine, transmise par révélation, détachée et sans passion.

[Tony Grangier, Souvenirs sur René Guénon, texte dactylographié du 24/02/1951, transmis par Jean Bruno]
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De fait, Guénon a travaillé comme un homme de la Renaissance sur l’ensemble de ce qui pouvait être connu, de omni scibili, afin de témoigner de l’universalité de la vérité, une vérité identifiée par lui à la tradition, en argumentant sur le Védânta hindou aussi bien que sur les présupposés du calcul infinitésimal.
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M. Henri Bosco offre un excellent exemple d’influence « indirecte » de Guénon ; il s’en est expliqué dans une lettre du 29 décembre 1966 adressée à M. J. Tourniac : dans les années 1940 grâce à l’intermédiaire de François Bonjean, un disciple et un ami de R. G., il prit contact avec ses livres et suivit les Études traditionnelles. On en trouve la trace dans certains de ses romans comme : Sites et Mirages et l’Antiquaire. D’autre part sa lecture l’avait confirmé dans son catholicisme bien qu’il regrettât, dans l’évolution actuelle, que : « l’ésotérisme chrétien risque d’y perdre le peu qui lui restait de mystère… »
(…)
On connaît les pages du journal de Gide souvent citées, la rigueur doctrinale de Guénon le plongea dans la perplexité : « s’il a raison, toute mon œuvre tombe… » mais la réaction vint aussi vite, « trop tard ! » et il n’en parla plus. Une curiosité d’esprit certaine poussa André Malraux vers cette présentation de l’Orient si opposée à la sienne.
(…)
Parmi les surréalistes tentés par sa pensée, René Daumal et Antonin Artaud ont dit ce qu’ils devaient à Guénon ; mais là aussi la vision de l’Inde n’est pas la même ; le voyage qu’Artaud entreprit au pays des Tarahumaras semble toutefois avoir une certaine résonance guénonienne.
(…)
Dans celui de l’histoire comparée des religions, son apport est incontestable : Mircea Eliade qui semble lui devoir beaucoup ne l’a jamais cité (deux mentions brèves dans son journal, NRF 1973). Il est à l’origine sans doute de certaines thèses de M. G. Dumézil ou de M. Jean Richer : La Géographie sacrée du monde grec développe longuement des thèmes guénoniens comme celui du centre spirituel ou de l’origine hyperboréenne.

Il est impossible de mesure dans ces quelques exemples son apport dispersé dans le grand émiettement des idées de notre temps ; on peut le voir évoqué dans un séminaire de management, George Michelson s’y est employé, comme dans la presse « underground ». (pp. 256-285)
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La référence exclusive à la tradition a ordonné la forme hiératique de son écriture qui s’est voulue l’expression impersonnelle de la vérité sans âge : la « doctrine traditionnelle » exprimée en forme de « science sacrée ». […] Tous [ses livres et articles] se sont présentés comme des développements particuliers de cette unique certitude dont l’exposition sous une forme littéraire avait été rendue nécessaire par l’interruption d’une transmission « normale » dans le monde occidental, à savoir un enseignement oral de maître à disciple dans le cadre des institutions religieuses propres à chaque tradition comme les confréries soufies dans le monde musulman ou des sociétés d’ésotérisme chrétien au Moyen Âge, voire encore des sociétés initiatiques de métier comme le compagnonnage et la franc-maçonnerie. Celles-là seules qui avaient communiqué sans solution de continuité leur dépôt spirituel originel pouvaient être dites traditionnelles et régulières et la rupture, à la fois volontaire et suicidaire, de l’Occident moderne avec ses racines justifiait la nouveauté de son projet littéraire public qui proclamait paradoxalement sur les toits ce qui avait été entendu dans le creux de l’oreille.
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