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3.86/5 (sur 25 notes)

Biographie :

ce qu'elle dit être sa biographie
"un tantinet étourdie j’ai égaré ma biographie, j’écris pour me pincer au lieu d’y croire, parle noir sur méprises, lis à travers et de, toujours en contagion"
sur le site du CIP de Marseille

publie dans des revues comme l'Etrangère, Le Mâche-Laurier, N4728, Neige d’Août, Petite, Contre-Allées, Ouste, Offerta speciale.
sur les sites des revues en ligne plexus-s, libr-critique, les cahiers de benjy, remue.net, mots_tessons
Bibliographie :
Nos langues pour des prunes, Éditions 22 (montée) des poètes, 2006
l’Atelier du pneu.1, Éditions 22 (montée) des poètes, 2006
Laps 15, Le Suc et l’Absunthe, 2006
De l’os et de l’oubli, publie.net, 2008 (lien)
Précipités, publie.net, 2008
pas de titre ni rien, publie.net 2010

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Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
Écouter…



Écouter. Près de Tovarnik des migrants attendent un bus.
On ne les voit pas.

Tous instants décisifs. N'oublier, le monde est là.

Et respirer. Respirer.

Contre l'essoufflement, chaque jour, d'heure en heure,
respirer, chaque jour, respirer, d'heure en heure, aller un
peu plus loin, n'aller nulle part, de bonté et d'ardeur.

Sur la route de rien.

Ce matin, de nuit encore, cette folie de sauter pieds nus,
l'herbe drue de rosée froide, dehors, jaillissant du sommeil,
dehors.

Pas de peur, pas mourir, pas aujourd'hui.

4° ce matin.

Je crois qu'il n'y a pas de lumière en ce monde sinon ce monde

(nous avions tout perdu en aimant)
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            On raconte qu’il existerait un texte d’Aristote



            On raconte qu’il existerait un texte d’Aristote, pas tout à fait un texte, sa décalcomanie, tracés des lettres d’un papyrus, truelle fichée sur la boue, mottes de terre et lettres grecques à l’envers, une voix à peine disparue qui donnait voie aux voix qui pâlissent, disparaissent. Et qu’on ne sait pas ce qui se dit. À l’envers.
            N’imagine ceux qui à vive allure arrivent du temps, suspendent le trait, dans des barques d’amont s’embrassent, dansent à reculons, piaffent chantant, s’effacent en chemin de traverse quand leurs lèvres remuent.
            Et leurs lèvres remuent et ceux qui fuient sont beaux.
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N’imagine, les disparus, errants, perdus, les poursuivis



N’imagine, les disparus, errants, perdus, les poursuivis
les contrôlés, aimant, les ombres et les enfants de
Deligny. Ceux du bord, boue de l’eau. Les vagabonds,
aimant. Déserteurs de clans. Fouteurs de vie en l’air. Qui
s’arrachent. Arrachent. A tout bout de champ. Rayés de
la carte. Mais les vrais noms ne sont pas sur les cartes. Et
les bateaux quittent vraiment les quais. D’aucuns jamais
ne reviennent jamais. Péris. En mer, en désespoir, en vie.
Péris pour la fortune. Tranchées cales métamorphoses.
Conteneurs sans air, boues des soutes, asphyxiés, au fond
noyés, foutus au fond, mourus, muets. Ou sous le galop
d’un cheval siècle devenu fou, fou. Fou cavalier aux
désirs fous. Par les étranges terres, les étranges aventures,
quérant.
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mercredi 4 février
  
  
  
  
mercredi 4 février, douleurs tête encore, à peu près
on parle d’oiseaux et je ne comprends rien
debout avec ces trous de la chienne mémoire et
ce besoin des langues, et leurs creusements
des choses, par le détail je me souviens et
du peintre Simon Hantaï qui souvent pensait
se mettre dans l’état de ceux qui n’ont
encore rien vu il aurait fallu se crever les yeux dit-il
il aurait fallu ne pas prétendre, ne pas, d’avant-poste oublier
s’abstraire il aurait fallu, alors sortir de l’hôpital
la langue à l’œil nu, son frein à l’impossible
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N’imagine les disparus, errants, perdus, les poursuivis, les contrôlés, aimant, les ombres et les enfants de Deligny. Ceux du bord, boue de l’eau. Les vagabonds, aimant. Déserteurs de clans. Fouteurs de vie en l’air. Qui s’arrachent. Arrachent. À tout bout de champ. Rayés de la carte. Mais les vrais noms ne sont pas sur les cartes. Et les bateaux quittent vraiment les quais. D’aucuns jamais ne reviennent jamais. Péris. En mer, en désespoir, en vie. Péris pour la fortune. Tranchées cales métamorphoses. Conteneurs sans air, boues des soutes, asphyxiés, au fond noyés, foutus au fond, mourus, muets. Ou sous le galop d’un cheval siècle devenu fou, fou. Fou cavalier aux désirs fous. Par les étranges terres, les étranges aventures, quérant.
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mardi 17 mars …
  
  
  
  
mardi 17 mars, une partie de l’humanité disparaît
jours et siècles après jours, des rêves des mots, et nuits
des gestes aussi, avec l’amour avec, le yiddish n’est plus
parlé si peu, je n’en sais que petite grammaire
Erri De Luca vous en remercie, qui pour nous pour moi, êtes un
homme à apprendre des autres, condamné, ce monde où ce sont
les poètes, les hommes pour qui dire c’est
faire c’est dire n’est-ce, Nasreen, Rushdie, Al Sabbagh, Djaout
et caetera, soulever traces, des autres quand le mot blasphème est
un mot en langues, terrain commun de la haine l’assignation
perdre les siennes, tracer plus haut, sans peur vouloir, danser
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            N’imagine les oubliés



            Convoquer les disparus, les proscrits, ceux au ban, ceux des bords, des fleuves traversés, aux histoires méconnues, falsifiées. Convoquer, arracher les sales petits mots arrêtés entre les dents, les mots de famine, quand la faim n’est pas que la faim.
            Dire son nom de poète russe, à plus d’âge à mendier avec les paysans. Le corps qui lâche.
            Dire, te souviens-tu de ses mots, précis, et de sa voix, son phrasé, de celle qui apprit ses poèmes par cœur, lucide.
            Ses mots à Voronèj, le ciel sans nuances.
            Ses mots d’elle à Moscou, pensant à lui à Voronèj.
            Dire son nom, mendiant lucide. Fantôme de notre avenir.
            À vous, de hautes erres, convoquer, et merci.
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Comme ça qu'elles tombent, qu'elles
tombent. Desgringuèlent.
Quel affront, exagèrent des fois, à
braver en chute. A grand bruit.
Libres.
Blessées.
p12

Des fois, avec des mots tombés d'où
querelle.
Tiens il tombe des filles ce soir,
des filles en colère.
Certaines se relèvent, des fois
silence.
Certaines, pas.
Crevardes. C'est là, préférerait
pas. Qu'elles. Et.
Mais
Et puis.
p24
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Souviens-toi, te souviens-tu des terres



Souviens-toi, te souviens-tu des terres
cicatricielles, blessées recouvrant des hommes blessés,
des sept tonnes de cheveux de femmes transformés en
feutre, des herbes et des brindilles au vent. Vous nous
sommes.


Les histoires, pour certains Indiens, sont des êtres
vivants. Ont leurs ombres, et leurs ombres, qui sont filles
de nos voix, comme il n'y a pas deux ombres pareilles,
ni de phrases, sont traverses, tracés, veilles. Cisaillées
parfois.
Quand, parfois sans nom connus de nous, parfois
Cherokees, fiers, fiers alors dépouillés par loterie, leurs
terres anciennes usurpées, affamés par les baïonnettes de
l'État général en 1838, ne leur resta qu'à partir, loin de
leurs ancêtres. Leurs femmes, l'amour, est-ce qu'il n'y
a qu'un nom, pieds nus, quittant leur terre, sur la piste
des larmes, mutiques, titubant, titubant, sur la longue, la
longue, l'obstinée longue route des larmes.
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mercredi 11 mars …
  
  
  
  
mercredi 11 mars, plus de 30 000 enfants, en France, ce sont
des statistiques, n’ont pas de domicile fixe, ce qui veut dire
à la rue mesure-t-on la souffrance
quand on appelle ou quelqu’un appelle pour soi le 115
pour dormir, une nuit, dans un hôtel avec cafards
les autres nuits aux urgences, ça aussi c’est plus qu’un mot
dans une voiture ou s’il y a , entrepôt, gare
ou dans des bidonvilles, garages, squats, tentes, aux abords
des bois, abois des villes, des lois, comment
même les femmes enceintes, voir les jours se lever, comment
comment cabossés, des enfants, vivre, et après

et comment les sans frontières, gueux, les sans aveux,
disparaissent
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