Les pires, c'est ceux qui montent avec le petit train et qui visitent sans jamais mettre le pied par terre. On n'est pas contagieux pourtant.
Une montagne de pommes de terre l'attend, qu'il prend d'assaut avec plaisir: "plutôt que de décongeler des paquets, je fais des frites maison! Puis, le voici, toujours aussi heureux du geste retrouvé, séparant le blanc du jaune de deux cent quarante œufs frais. "J'avais la flemme de décapsuler un bidon d’œufs!" De la cuisine, s'échappent d'appétissantes odeurs de moules-frites marinées et de crèmes brûlées. Et ce coup de gueule: "J'en ai eu ras-le-bol de réchauffer des plats tout préparés. Je ne suis pas un ouvre-boîte! Cuisinier, c'est un métier quand même." Un métier que Philippe Bosser, trente neuf ans, le crâne aussi dégarni qu'un œuf et le sourire généreux comme un rasade de rhum sur un baba, exerce depuis 2002 en tant que chef de cuisine du restaurant scolaire de l'unique collège de Plozévet.
Pour ses 70 ans, Maro s'est offert le marathon de New-York. Maro court. Sa fine silhouette écrit des romans sur les pentes, les pics, les cols et les sommets.