Le principe de ce livre sociologique est simple : découvrir la France d'aujourd'hui, le peuple de France dans 6 villes, réparties au hasard. Alors on tombe sur un village de Bretagne, ou au coeur de la montagne, Sarcelles (le New York en France comme ils disent), un quartier de Marseille ou un trou paumé des Vosges. Les auteurs sont partis à chaque fois d'une photo ancienne de Jacques Windenberger, photographe indépendant, prise dans la ville elle-même et essayent de distinguer ce qui a changé, de retracer une histoire du village ou d'une famille, de suivre le parcours de quelques gens, de partager un moment de leur vie, de leur quartier. Les auteurs ne suivent aucune trame, ils sont juste guidés par la parole de l'habitant qui s'est ouvert à eux et les langues rapidement se délient...
Les 6 sujets sont partagés en deux, un texte et une série de photos. Les photographies ne sont pas esthétiques. Comment l'éditeur a –t-il pu laisser une telle médiocrité ?
Justement, c'est là l'intérêt de l'ouvrage. Gueule d'hexagone est un livre ouvert sur notre pays, sur nos habitants, sur nous. Et c'est sans miroir déformant. Les photos montrent ce qu'il y a sous nos yeux. Ni plus, ni moins. Sincèrement. En toute honnêteté. Comme les écrits. Et ca fait du bien de parcourir un peu de cette franchise littéraire. Ce n'est pas un roman, ce n'est pas une fiction. Gueule d'hexagone est un documentaire. Il n'y a rien de poignant, ni pointe d'indiscrétion. Voyeurs, passez votre chemin ! Tout n'est pas non plus bien palpitant. Mais on se laisse prendre au jeu et après avoir lu le récit, les photos finissent par nous paraître familières. En conclusion, pari réussi pour l'éditeur et le collectif Argos.
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Voici un magnifique ouvrage qui nous plonge dans des territoires méconnus de notre pays. Il nous fait rencontrer des habitants tant par la narration de leurs histoires que par les photos d'eux ou de leur cadre de vie. Les territoires et les personnes sont particulièrement bien choisis, tous très touchants, tous avec de belles histoires, plus ou moins tristes à raconter.
Et voilà quand on referme la dernière page du livre, l'on a l'impression d'avoir partagé une tranche de vie de ces six territoires, d'avoir voyagé et rencontré de belles personnes.
A lire absolument!
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J'ai vu l'exposition à Paris, au Carré Baudoin. Je viens de découvrir le photographe Jacques Windenberger, le collectif Argos et le lieu. Ces images et ces textes sont au plus proche de la réalité.
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Une montagne de pommes de terre l'attend, qu'il prend d'assaut avec plaisir: "plutôt que de décongeler des paquets, je fais des frites maison! Puis, le voici, toujours aussi heureux du geste retrouvé, séparant le blanc du jaune de deux cent quarante œufs frais. "J'avais la flemme de décapsuler un bidon d’œufs!" De la cuisine, s'échappent d'appétissantes odeurs de moules-frites marinées et de crèmes brûlées. Et ce coup de gueule: "J'en ai eu ras-le-bol de réchauffer des plats tout préparés. Je ne suis pas un ouvre-boîte! Cuisinier, c'est un métier quand même." Un métier que Philippe Bosser, trente neuf ans, le crâne aussi dégarni qu'un œuf et le sourire généreux comme un rasade de rhum sur un baba, exerce depuis 2002 en tant que chef de cuisine du restaurant scolaire de l'unique collège de Plozévet.
Les pires, c'est ceux qui montent avec le petit train et qui visitent sans jamais mettre le pied par terre. On n'est pas contagieux pourtant.
Pour ses 70 ans, Maro s'est offert le marathon de New-York. Maro court. Sa fine silhouette écrit des romans sur les pentes, les pics, les cols et les sommets.