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Critiques de Cimade (8)
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Chroniques de rétention (2008-2010)

La Cimade publie ses Chroniques de rétention, témoignage inédit de la réalité de l’enfermement des étrangers en France. Loin du discours officiel d’une France accueillante et généreuse, une trentaine d’intervenants racontent leur quotidien derrière les barbelés des centres de rétention. Outre les histoires ubuesques qu’ils rencontrent, ils livrent aussi leurs doutes, leurs angoisses, leurs colères. Des chroniques à la fois instructives, drôles, émouvantes et révoltantes qui dépeignent la réalité sordide des antichambres de l’expulsion. Alors que le projet de loi en discussion à l’Assemblée promet d’allonger la durée de rétention de 32 à 45 jours, ces témoignages démontrent l’inhumanité mais aussi l’absurdité de l’industrialisation de l’enfermement des étrangers.



Vous pouvez lire un extrait de Chroniques de rétention sur le site du film Illégal http://www.illegal-lefilm.fr/category/paroles-experts
Lien : http://www.illegal-lefilm.fr..
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Le véritable bilan annuel des grandes entrepr..

Les coûts sociaux et environnementaux de la gestion privée…



Analyser le fonctionnement du système capitaliste, au delà des apparences et de l’idéologie néo-libérale, ne saurait dispenser d’examiner les dire et les faire des différentes sociétés – trop souvent euphémisées sous le terme entreprise, qui n’a aucune portée juridique et qui masque à la fois leurs actionnaires et leurs intérêts (les entités appartenant partiellement ou totalement à l’Etat n’ont pas un fonctionnement fondamentalement différent – il ne faut pas confondre nationalisation et socialisation). Pour les actionnaires, outre un certain anonymat, il convient de souligner aussi leur responsabilité limitéepar le droit lui-même.



De nombreuses données chiffrées, de multiples exemples des politiques pratiquées, des dividendes et des rémunérations patronales, une grand part des profits externalisés alloués aux actionnaires, la répartition très inégalitaire des salaires, les plans dits sociaux – euphémisation des plans de licenciements -, les délocalisations, les chaines de sous-traitance, les coûts cachés du long terme, l’asphyxie des producteurs et productrices agricoles par l’industrie agro-alimentaire et la grande distribution…



Optimisation et/ou évasion fiscale – des formes plus ou moins légales d’évitement de l’impôt – des profits localisés dans les paradis fiscaux, des taux nominaux d’imposition et ldes taux effectifs, le refus de la transparence fiscale, la réduction organisée par l’Etat du taux d’imposition, les dispositifs d’aides directes et indirectes aux sociétés aux différents niveaux géographiques et institutionnels, les filialisations et les prix de cession… (en complément possible, Attac : Toujours plus pour les riches. Manifeste pour une fiscalité juste, pas-de-contribution-commune-sans-participation-commune/)



Des discours climatiques, des réalités présentes et des perspectives plus hypothétiques, des pratiques industrielles et des émissions de gaz de serre, les énergies sales et leurs financements, les nouvelles frontières gazières et pétrolières, les multinationales françaises championnes du gaz de schiste… à l’étranger… Il ne faut pas oublier aussi l’obsession française du nucléaire… une certaine conception de la transition énergétique et ses dérives technocratiques, le refus de la souveraineté alimentaire, les conflits fonciers avec les populations… Des énergies renouvelables « sous silence l’autre pilier de la transition, à savoir l’efficacité et la sobriété énergétique », des énergies renouvelables sales…



Les travailleurs et les travailleuses, le droit du travail et les grandes multinationales profitant des ordonnances Macrons (dont la suppression des CHSCT), les licenciements dit économiques, l’irresponsabilité organisée des sociétés donneuses d’ordre, le travail dissimulé, les discriminations syndicales… sans oublier les maladies professionnelles, les effets de produits toxiques et des substances radioactives, le stress organisé et les accidents du travail – une forme de « forfait » autorisé. Et à l’étranger, chez les fournisseurs et les sous-traitants, la bienséance de sous-normes ou d’absence de normes…



Un chapitre est consacré aux impacts des activités des grandes sociétés sur la planète et ses habitant·es. Les effets de l’allongement et de la mondialisation des chaines d’approvisionnement, les sites naturels menacés, la déforestation, l’envahissement par les plastiques, la destruction de la biodiversité, le renouveau minier…



La « responsabilité sociale et environnementale » (RSE) ne garantit aucunement les droits humains ni le respect de l’environnement. Accaparement des terres, travail des enfants, expropriation des populations, insécurité et déplorables conditions de travail, approvisionnement dans des zones de guerre, privatisation des « objectifs de développement durable »…



L’encadrement par des « accords de commerce » relève d’une forme de constitutionnalisation de la concurrence « non faussée », du « libre » marché, du capitalisme et de ses inégalités structurelles. Sans oublier les dimensions privatives de droit, comme les mécanismes de règlement des différends entre investisseurs privés et Etat (des tribunaux privés et opaques)…



Les multinationales « françaises » et leurs amitiés avec les dictatures ou les gouvernements « peu » démocratiques, le « financement » de Daesh en Syrie, les activités illégales dans les territoires palestiniens occupés par l’Etat d’Israël, la françafrique, la gestion ou le « blanchissement » des biens mal acquis, les « implications » dans le génocide des Tutsi au Rwanda, les exportations des outils de mort et de répression, le commerce des outils de surveillance des populations, la « gestion » lucrative – dont la détention – des migrant·es…



Les « modèles » de développement imposés, les grands projets inutiles, les coûts de la « libéralisation » et des privatisations, les partenariats dits « publics privés », les délégations de service publics, le partage illicite des marchés…



Les « leçons » de la crise de 2008, la poursuite de florissantes activités de spéculation, les produits dérivés (plus de 62.000 milliards de dollars) et leurs effets dévastateurs possibles, la poursuite de la dérégulation financière… L’argent coule à flots, la corruption au delà des « affaires » connues aussi.



Santé, environnement, alimentation : le refus du « principe de précaution » et des normes contraignantes, le chantage aux emplois, la délinquance environnementale, les pesticides, le refus de l’étiquetage informatif, les industries pharmaceutiques, les « contradictions » entre profits et santé publique…



La gestion privé et la démocratie, les conflits d’intérêts, la haute fonction « publique-privée », la multi-présence dans les conseils d’administration, l’Etat comme actionnaire, le lobbying et la prédominance des intérêts privés, l’usage et le mésusage des tribunaux, les menaces sur le droit à l’information sous prétextes de « secret des affaires »…



Le post-scriptum est consacré au « véritable coût de la compétitivité » », la privatisation des bénéfices et la socialisation des coûts…



Des sociétés cotées au CAC 40, mais pas seulement, des milliardaires, celles et surtout ceux, largement subventionnés – pour ne pas dire assistés -, qui développent des activités, en lien quelques fois avec des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité, contribuant souvent à l’aggravation de la situation environnementale, déniant toute pertinence aux choix démocratiques…



« Il s’agit plus modestement ici de remettre en question certaines certitudes trop bien établies, et de mettre en lumière le contraste saisissant entre l’accaparement des profits financiers générés par ces grandes entreprises entre les mains de quelques-uns, et les coûts dont elles se défaussent sur la société dans son ensemble. Relocalisation de l’économie, transition énergétique, fiscalité écologique… Les propositions ne manquent pourtant pas pour faire autrement. »



Un bilan à faire connaître, des noms de sociétés bien connues, des effets de la priorité donnée à la propriété privée des moyens de production plutôt qu’aux choix démocratiques ici et ailleurs. Le court terme et les profits en lieu et place de la préservation ou de l’extension des droits des populations.



Des grandes sociétés dont l’adjonction du terme « françaises » ne permet pas d’en déduire qu’elle contribuent à notre souveraineté en tant que citoyen·nes. Le « patriotisme d’entreprise » est bien un masque d’alignement sur des intérêts strictement privés de la propriété lucrative, sans oublier ses dimensions xénophobes ou l’alimentation de l’idéologie de « guerre de civilisation ».



Des sociétés multinationales qui ne respectent ni nos droits ni ceux d’autres populations, qui produisent largement des inutilités et des nocivités sociales, qui contribuent directement ou non aux conflits et aux guerres, sans oublier les atteintes à nos environnements. Derrière un système d’exploitation et de prédation – déguisé ou non, derrière les intérêts soit-disant nationaux – des actionnaires fondés dans leur irresponsabilité.



Se posent donc des choix démocratiques, des organisations de la souveraineté de toutes les populations, les socialisations des activités, le développement de droits de toustes, ici et ailleurs, la fin des privilèges des actionnaires et de l’assistanat aux sociétés multinationales, le non-oubli du caractère impérialiste de la France et de ses industries…
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Chroniques de rétention (2008-2010)

Suite de témoignages d'intervenants de la Cimade, écrits dans des styles divers, du plus retenu à une imitation pas très maîtrisée du langage parlé, expliquant leur métier, car c'en est bien un et qui demande ténacité, désir chevillé d'enrayer un système ubuesque et inhumain, connaissances juridiques pour faire respecter la loi extrêmement évolutive et tirer parti des négligences, dédains trop nets de la légalité, commis par l'administration.., attention parfois à des êtres pour lesquels la sympathie n'est pas aisée, ou pas possible, souplesse, empathie réfrénée pour tenir le coup et être efficace, et capacité de résister aux doutes quand ils prennent conscience de passer parfois aux yeux des retenus, au premier contact pour un rouage de la machine absurde qui les broient, et de ce qu'il y a de juste là-dedans, qu'annule la bouffée de plaisir quand une libération est obtenue.

Pour que nous ayons conscience de ce qui se fait en notre nom... impression oppressante venant de ces quatre vingt dix récits ou réflexions (si j'ai bien compté).
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Votre voisin n'a pas de papiers : Paroles d..

La dénomination stigmatisante de "sans-papiers" renvoie à un stéréotype connu: celui du migrant clandestin, dont la présence constitue une violation de la législation sur le séjour dans un état, à accueillir-régulariser (approche humaniste) ou à rejeter-expulser (approche légaliste). Or cet ouvrage émet une autre hypothèse: qu'à l'encontre du discours politico-populiste bien connu sur "la France ne pouvant pas accueillir toute la misère du monde" et donc sur "l'immigration zéro" (dès 1974, ne l'oublions pas!) voire sur les expulsions menacées et/ou exécutées, il existerait en réalité derrière les coulisses une volonté de préserver une immigration illégale tolérée, mais à condition qu'elle reste dans la clandestinité. Pourquoi? Pour pourvoir à l'économie une main d’œuvre corvéable voire en semi-esclavage, bannie des droits élémentaires de l'être humain (je ne parle pas des Droits de l'Homme) comme celle de circuler librement dans les rues, ainsi qu'exclue de toute solidarité sauf celle des associations, sous la menace constante de l'expulsion, qui constitue un risque toujours réel, bien que statistiquement somme toute assez faible (de l'ordre de 10% au maximum). L'obtention de droits de séjour, même dans les cas prévus par la loi, comme le sacro-saint droit d'asile, apparaît comme étant tellement entravée par moult obstacles administratifs, par une pratique si efficacement tournée vers le soupçon, le piège, l'arbitraire, la négation, que le prétendant est délibérément poussé à la lassitude, qui se traduit par le renoncement à ses droit ou à ses revendications, pour rester dans la clandestinité, ou éventuellement (mais de façon rarissime) retourner là d'où il vient.

Les formes par lesquelles cette vexation juridico-administratives s'exerce sont multiples; tout autant que les cas où les "papiers" sont refusés sont variés et inimaginables pour les non spécialistes. Ce livre passe en revue une palette de ces cas d'espèce, en présentant pour chacun d'abord un court texte explicatif, ensuite un témoignage relatif, restitué comme une parole rendue à qui de droit, dans le registre de langue même qu'on lui prête. L'authenticité des témoignages, le dépit poignant et pudique de leurs auteurs les rendent émouvants. Le sentiment d'injustice hurlerait, si les explications raisonnables ne reprenaient le dessus.

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Votre voisin n'a pas de papiers : Paroles d..

L’univers kafkaïen existe, ces personnes ont affaire à lui tous les jours. Absurdité, inhumanité, peur, brimades, humiliations, misère, incompréhension.... quel courage faut-il pour endurer tout cela des années !

Heureusement que des services comme la Cimade existent.

Des témoignages édifiants et tellement éclairants sur cette face cachée et si sombre de notre société. Merci.
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Votre voisin n'a pas de papiers : Paroles d..

De beaux témoignages
Lien : https://leslecturesdemeuraie..
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Chroniques de rétention (2008-2010)

Datant de 2010, cet ouvrage nous rappelle que les idées que professent certains populistes auxquels il conviendrait de faire barrage, sont déjà mises en pratique depuis de nombreuses années dans notre pays : racisme d’état, politique du chiffre, déshumanisation… En recueillant les témoignages de militants de la CIMADE, ce livre nous plonge dans l’univers à la fois absurde et abjecte des centres de rétention. Rétention qui, contrairement à la détention, concerne principalement des personnes à qui il n’est reproché aucun crime ou délit – si ce n’est de ne pas avoir les bons papiers. Je ne peux que tirer mon chapeau à toutes celles et ceux qui sont ainsi engagés à leur côté. Il ne faut pas manquer de courage, ni d’abnégation pour continuer à combattre ainsi de l’intérieur la machine d’une administration inique. J’ajoute que même sur la forme, nombre de ces récits sont fort bien écrits et agréables à lire, malgré leur sujet.
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Votre voisin n'a pas de papiers : Paroles d..

"Votre voisin n'a pas de papiers" est un ouvrage associant éclairages théoriques et témoignages bouleversants d'étrangers en attente de régularisation en France.

Ce livre date de 2006 et il reste pourtant bien d'actualité. 15 ans plus tard, l'immigration est toujours au coeur du débat politique avec une montée en puissance de l'extrême droite. L'image du migrant sans-papiers, venu voler du travail et/ou des aides sociales, responsable de tous les maux de la société, reste bien ancrée.

Encore aujourd'hui, il est urgent de bouleverser ces représentations et d'assurer enfin des conditions d'accès et de vie dignes à ces personnes, ces êtres humains comme vous et moi, qui fuient leur pays pour trouver refuge en France.
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