L'auteur brésilien Ricardo Azevedo, dans les quatre contes qui composent "Les trompe-la-mort", use d'une ancienne représentation de la mort : une figure voûtée portant un manteau noir et étreignant une faux ou s'appuyant sur une canne en os. La Mort fait des pactes étranges mais est souvent bernée à son tour et, à l'heure fatidique, toutes les ruses sont bonnes pour lui échapper, que l'on soit un homme pauvre devenu médecin, un humble ferronnier, une jeune homme en quête d'un lieu mystérieux ou un vagabond s'adonnant aux cartes, lequel finit même par berner le Diable... Des contes plutôt drôles des éditions Chandeigne.
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Un album graphique aux lignes et aux couleurs sobres, presque épurées. Le texte est du même acabit, sans superflu. L'histoire elle-aussi est sobre, un peu hors du temps, nous raconte un bout de rien, un moment du quotidien.
Deux sœurs sortent de la piscine et attendent leurs parents. Elles s'occupent avec leurs petits jeux habituels, puis l'une décide de rentrer après pendant que l'autre attend.
Le temps est au centre de cet album : le temps qui passe et le temps qu'il fait. Le ciel est la partie la plus expressive de l'illustration : d'abord bleu, puis qui se couvre, s'obscurcit, pleut et se révèle à nouveau. Il se passe combien de temps devant la piscine : 5mn? 15 mn? 1H? on ne le sait pas, on se se rend pas compte, le temps est suspendu.
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Cet album écrit et illustré par Marion Duval, est publié aux éditions Didier jeunesse. L'auteure nous raconte l'histoire d'une famille endeuillée où le piano symbolise la douleur de la famille. Il prend toute la place, devient pesant mais ils vont faire leur vie autour et s'adapter à sa présence. Un personnage extérieur, ami du père, viendra alors les soulager du piano et par la même occasion, de la tristesse.
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Les deux héroïnes se ressemblent comme deux gouttes d'eau, deux gouttes perdues dans le paysage plus grand qu'elles, deux gouttes avant l'orage qui va tomber.
Tout est plus grand, les murs, les bâtiments, l'attente, l'atmosphère se fait lourde comme les nuages qui noircissent et l'une des jumelles, Louison, ne tient plus et décide de devancer ses parents sur le chemin.
Adèle préfère faire des chemins de cailloux et attendre encore patiemment les parents qui ne tarderont plus à arriver après l'heure de l'école.
Le livre à cela d'intéressant qu'il éloigne les jumelles par la distance et pourtant, le texte les maintient lié comme d'un lien invisible, il nous le suggère par des tutoiements en conversations intérieures, que l'une adresse à l'autre comme si elles étaient près.
Proche, elles le sont, on le sent et pourtant elles démontrent des caractères uniques et diamétralement opposés.
Une gémellité bien mise en valeur et exploitée sur des jeux de prises de vue, loin et près, qui viennent s'accorder astucieusement. Un plan général viendra nous rassurer également sur le paysage à parcourir jusqu'à la maison et sur la distance parcourue par Louison avant que la voiture des parents ne la rattrape à quelques distances de l'arrivée.
La situation est effectivement associée à un jeu entre les jumelles qui décident de vérifier laquelle arrivera cette fois la première.
Un chouette album.
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Cette histoire est une véritable allégorie à l'amitié proposée par Amélie Billon-Le Guennec et illustrée par Marion Duval. Elle pourrait se résumer par des questions simples, " que ferions-nous pour un ami dans le besoin ou en difficulté?", " qu'apprécions-nous de faire en bonne compagnie?". Les auteures mettent la réponse en texte et image, on se précipite ventre à terre pour aider, pour connaitre la raison du désagrément, on se serre les coudes pour tirer l'ami vers le haut, on fait aussi pleins de choses qui à deux ou trois nous mettent de bon humeur. Cela donne une histoire un peu suréaliste où les petites filles deviennent des ours, ou les enfants sont amis avec les ours et où les petits garçons filent comme le vent. L'amitié donne vraisemblablement de la force, du courage et des ailes dans cette histoire. Les couleurs froides contrastent avec la force des sentiments exprimées, les forêts dorés, les sols rouges participent à la parenthèse fantastique et irréelle. L'énorme ours est tombé dans un trou et fort heureusement il a été entendu, comme si les distances ne comptaient pas. Pleins de bons sentiments, rassurant et étonnant. Un album à découvrir.
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Epure, grâce et poésie pour aborder le thème de la mort et du deuil. Textes et illustration se répondent. Et chose étrange on entend la musique du piano.
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Un album un peu à part, un peu étrange, qui fait la part belle à de vastes illustrations développées sur deux pages. Les personnages semblent parfois tout petits dans ces dessins qui laissent une grande place au ciel ou au paysage de la ville. Côté histoire, il s'agit du portrait de jumelles à qui on revoit le fait qu'elles sont vraiment semblables. La scène assez brève que raconte l'album montre à travers de petites choses très quotidiennes qu'en fait, elles ne sont pas si semblables que ça (on s'en doutait un peu).
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