Face à eux, Olu et Gladius découvrirent alors avec horreur l'être le plus gigantesque qu'ils aient jamais vu. Les veines gonflées de ses bras ressortaient sur ses muscles. Sa peau tout entière était zébrées de cicatrices répugnantes et suintantes. Ce colosse avait le corps recouvert d'une épaisse fourrure, tandis que des griffes de démon lui sortaient de ses doigts.
Son visage, quant à lui, n'avait rien d'humain. Il ne semblait pas posséder de bouche; il avait deux petits trous en guise de nez; enfin, un oeil unique, dépourvu de paupières, occupait les trois quarts de sa figure.
Gladius et Olu restaient pétrifiés. La créature, elle, n'hésita pas une seconde. Elle se précipita vers les deux pauvres garçons en battant l'air de ses griffes acérées.
Olu, rien ne t'oblige à aller là-bas. Moi, si: je n'aurais jamais surmonter toutes ces épreuves sans l'aide de Gladius et des autres. Je ne peux pas les laisser mourir à ma place. JAMAIS DE LA VIE! Olu voulut résonner son ami:
- Tu crois qu'ils viendraient à ta rescousse, s'ils étaient à ta place?
- C'est pas la question. Je ne peux pas me mettre dans leur peau: on me l'a expliqué quand j'étais petit, et c'est vrai. S'ils souhaitent ma mort ou non, c'est leur problème. Moi, là, j'ai une décision à prendre, et elle n'appartient qu'à moi.
- Il n'est pas question que je mette les pieds dans vos catacombes ou que je tente de retrouver vote épée tant que je n'aurai pas la certitude que mes amis sont en sûreté.
Slavius SAnguini rit à gorge déployée. Il plaqua son énorme main sur sa bouche pour tenter de se contenir, tandis que ses épaules étaient prises de tremblements.
-Mon jeune ami, parvint-il enfin à déclarer, tu vas aller récupérer cette épée pour une seule et bonne raison: c'est que j'ai déjà fait jeter tes amis dans les catacombes.
Lorsqu'ils posèrent les pieds sur le sable brûlant de l'arène, Décimus et Gladius comprirent tout de suite deux choses. Un: soixante-quatre esclaves semblaient vraiment minuscules dans cet espace immense. Deux: les épreuves s'annonçaient épouvantables. Ils en furent convaincus en voyant un groupe d'hommes apporter des braseros et vider les braises sur le sable tandis que les geôliers poussaient les esclaves vers le centre de la piste.
Dans la cour, tous les visages étaient tournés vers le sommet de la tour. Un frisson d'excitation collective et une série de cris de joie accompagnèrent l'apparition du corps du jeune esclave dans les airs, alors que celui-ci entamait une chute aussi vertigineuse que mortelle.