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Critiques de Efa (257)
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Seule

Une étiquette 'coup de coeur' en librairie, une petite Lola adorable de six-sept ans dont le visage rond et les yeux en billes noires me rappellent ma fille au même âge, un graphisme doux et enfantin qui me séduit, un cadre qui m'intéresse - la Guerre civile espagnole.

Voilà comment je me suis retrouvée à acheter hier ce roman graphique dont je n'avais jamais entendu parler.



Aussi beau, simple et poignant que 'Akim court' de Claude K. Dubois, cet album montre les dégâts d'une guerre en général, et à hauteur d'enfant en particulier : familles séparées, violence et mort aux portes, chaos, exil, terreur.

« Il y a une sorte d'harmonie dans la cacophonie de la fuite telle que vécue par l'enfant. Une tension immense et malsaine, jusque là inconnue. La peur. »



Coup de coeur pour le graphisme : les couleurs (bleu-gris-vert, ocre-orangé), les expressions et postures de l'enfant, si réalistes et touchantes, les fondus en arrière-plan qui me rappellent certaines illustrations en vogue dans les années 70 (notamment dans les livres de caté)...

Coup de coeur pour la fillette, triste, courageuse et déterminée, et pour tous ceux qui savent l'aimer, l'aider.

Coup de coeur pour cette histoire à la fois intemporelle, universelle, et bien ancrée dans l'Histoire espagnole.



A lire et à proposer dès douze ans. ♥
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Seule

Le titre de cette BD nous informe que ce n'est pas avec elle que nous allons faire marcher nos zygomatiques ! Il est vrai que le thème ne s'y prête guère.

Lola, petite fille d'à peine 7 ans est confiée à ses grands-parents durant la guerre d'Espagne. Son père est à la guerre et sa mère ne peut subvenir à ses besoins.

Nous accompagnons cette petite Lola qui, haute comme trois pommes, va essayer de comprendre et de se faire une place dans ce monde sanguinolent et bien cruel.

Le courage de cette petite Lola est émouvant.

Que dire du graphisme ? enfantin et cela me plait, les expressions sont très parlantes et touchantes. Les couleurs sont belles on oscille entre les gris, le terne et des couleurs chatoyantes, lumineuses.

La petite Lola est craquante et l'on regrette alors que l'on ne puisse pas entrer dans la BD pour la serrer fort dans nos bras....
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Seule

Lola a été envoyée chez ses grands-parents au fin fond de la Catalogne à la naissance de sa petite soeur pour que sa mère ne soit pas surchargée de travail. Cette histoire aurait pu être banale si elle ne se déroulait pas en 1937... car l'arrivée de la guerre civile entre nationaliste et républicains bouleverse le quotidien de cette enfant de sept ans, pas encore assez mature pour comprendre ce qu'est la guerre.



La grande originalité de cette bande dessinée est bien sûr d'avoir adopté le point de vue de l'enfant, rendant les enjeux de cette guerre encore plus brutaux et incompréhensibles.

Les planches ont un côté très bucoliques, elles reconstituent le quotidien et les habitudes de la majorité des Espagnols de l'époque. Ce qui est particulièrement touchant, c'est bien sûr la reconstitution des relations entre les personnages qui, loin des clichés sur les Espagnols exubérants et hableurs, sont au contraire très pudiques surtout lorsqu'il s'agit de sentiments. La colorisation et les traits sont assez "simples" et correspondent parfaitement à la vision d'une enfant à une époque qu'on se réprésente en sépia.

En revanche, je trouve la fin un peu trop vite emballée et pesée alors qu'elle soulève un aspect intéressant de la vie familiale des Espagnols entre ville et campagne.
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Django Main de feu

Un roman graphique qui se lit d'une traite. Django de sa naissance à environ ses vingt ans, en passant bien sûr par ses brûlures suite à l'incendie de sa caravane. C'est frais, coloré, bien construit. Un petit bonheur.

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Nocéan, tome 1 : Atari et Tika

Club N°51 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique

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Dans un futur plausible avec des problématiques actuelles (mort de l'océan, dictature, etc.) 2 personnages principaux féminins essaient de changer le cours des évènements.



Bon moment de lecture en attendant la suite.



Wild57

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BD SF qui aborde plusieurs thématiques d'un futur pas très reluisant.



Deux héroïnes qui n'ont pas révélé encore tous leurs secrets… vivement la suite !



David

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Nouvelle BD SF - Post-apocalyptique-écologie-dystopie.



Beaucoup de références aux manques de libertés actuels (Covid, politique, manifestations massives sans résultats, répressions, etc...).



Je me suis un peu perdu vers la fin de la BD par rapport au scénario mais j'ai hâte de lire la suite.



Aaricia

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L'univers est intéressant, on s'y plonge très rapidement.



On a envie de lire la suite et de savoir ce qu'il va advenir de ce monde (notre monde ?).



Mel

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Django Main de feu



On change un peu de registre et on découvre une BD biographie.



On connaît tous le musicien de génie, l'homme public, mais on ne connaît rien de celui qu'il était avant. C'est chose faite avec cette très belle BD qui retrace, sur 88 planches, la vie de cet homme hors du commun, un des plus grands guitaristes du monde, Django Reinhardt.



Son enfance et son adolescence sont abordées sous de belles planches, détaillant aussi bien ses frasques que ses farces. Fils de « manouche », il apprend, seul, à jouer de la guitare et se révèle très doué… Un grave accident abîme gravement une de ses mains, au point de remettre en question sa carrière.

Cette BD retrace sa reconstruction, son dépassement de soi, pour retrouver son amour de la musique, abordant, par la même occasion sa vie amoureuse, ainsi que son obsession pour la musique.

Un album émouvant, superbement illustré par Rubio et Efa.

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Monet, nomade de la lumière

Le récit est assez fidèle à cette vie de bohème qu'a vécu l'artiste, mais finalement l'aspect pécunier, et économique est ici un peu redondant, trop insistant, et pas du plus grand intérêt (On dirait que le monde des historiens et biographe d'art est toujours traumatisé d'avoir raté van Gogh de son vivant). Heureusement, le récit, ancré dans l'histoire de l'art est aussi ponctué de quelques réflexions sur la création et la peinture, comment évoquer Monet sans parler de lumière. Cette obsession de la lumière est bien présentée, et on entre bien dans les problématiques chères à cet artiste, lumière naturelle contre lumière artificielle, suprématie de la lumière sur la forme. J'aurais sans doute aimé qu'elles prennent le dessus sur la partie purement économique et c'est sans doute ce que je reproche à ce récit.

Alors je voudrais tout particulièrement souligner le travail graphique d'Efa, tout à fait remarquable, parce que justement, les illustrations sont toujours liées à l'oeuvre de Claude Monet, tout au long du récit, alors que se mesurer à cet énorme artiste jamais égalé est sans doute très périlleux. Efa s'y est risqué, et même si toutes ses vignettes ne sont pas parfaites, je le trouve un peu fébrile dans les dominantes rouges, le soucis de la lumière y est bien présent. Dès les premières pages, en regardant l'utilisation des bleus clairs dans les ombres, je me suis dit que le graphiste n'était pas passé à côté, qu'il avait tout compris. Et suivre le cheminement de cette lumière si spécifique à Claude Monet au fil des pages fut un réel bonheur. le graphiste est allé plus loin que le scénariste dans l'interprétation de l'oeuvre de Monet, avec un respect qui frise avec l'adoration, et cela suffit à faire de cette bande dessinée un superbe réussite.

J'ai dû utiliser 50 fois le mot lumière dans cette critique, mais je ne pense pas avoir abusé, c'est tout à fait normal, si vous voulez trouver un Monet parmi une dizaine de tableaux d'autres artistes, c'est bien simple, c'est celui d'où provient la lumière, si vous allez au Musée d'Orsay, tentez l'expérience.

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Alter Ego - Saison 1, tome 3 : Noah

Lu en 3ème position et toujours en numérique.



Je n'ai pas tout à fait suivi la même chronologie que les tomes notés sur Babelio car les tomes 2 et 3 sont inversés sur Iznéo. Je m'en suis aperçue après coup en essayant de me souvenir où est-ce que j'avais déjà vu Noah. En vérifiant sur le site des éditions Dupuis, aucune précision n'est donnée pour les numéros des tomes mais celui sur Noah est bien situé avant celui de Fouad. Tant pis pour l'ordre, je continue ma lecture dans ce sens puisque de toute façon, cette série possède un fil conducteur et chaque tome raconte le point de vue sous un angle différent d'un personnage clé de cette histoire. Et d'après le site de cette série, Fouad est bien le tome 2... Et la suite des tomes est également chamboulée : tome 4 pour Darius, 5 pour Jonas et 6 pour Park. Je vais peut-être choisir cet ordre-là pour la suite de ma lecture.



Je cherchais où j'avais déjà vu Noah alors qu'en fait, ce tome se situe avant celui de Camille. On voit la mère de celle-ci en vie et on retrouve également la jeune colombienne que Fouad essaye de sauver d'une association humanitaire un peu curieuse. Je l'avais effectivement déjà vu dans le tome sur Fouad. Finalement, tous les tomes s'imbriquent les uns dans les autres pour nous donner des angles de vue dans la même histoire. Avec Camille et Fouad, nous avions un point de vue extérieur à ces recherches sur la génétique. Avec Noah, nous en apprenons un peu plus sur ces fameuses recherches sur les liens psychiques entre individus.



Ce tome est donc très intéressant au niveau de l'histoire car un peu plus approfondi que les 2 précédents et on commence à apprendre un peu plus sur les recherches de la mère de Camille. Par contre, Noah n'est guère un personnage agréable car très imbu de lui-même et de ses capacités. S'il peut passer au-dessus de son père, le président des USA, il ne va pas se gêner. J'espère qu'on ne le croisera pas souvent.



Maintenant en avant pour l'histoire relatée par Darius.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Seule

A six ans, Lola vit chez ses grands-parents dans une zone que les troupes franquistes ne contrôlent pas encore.

La fillette se souvient de ses parents qui l'ont laissée là trois ans plus tôt, mais oublie sa petite soeur restée avec leur mère. Elle cherche à comprendre les raisons de cette séparation. « C'est la guerre », lui dit-on, mais sans l'éclairer tant le concept est flou pour la jeune Lola.

Tout devient tragiquement concret lorsque les nationalistes arrivent, précédés de bombardements...



La guerre est cruelle, y compris (surtout ?) aux yeux d'un enfant qui ne peut en comprendre les raisons. Elle brise des familles et des vies, même lorsqu'on lui survit (plus encore dans le camp des vaincus).



La vie de Lola en est un exemple, malheureusement pas isolé. Et cette histoire pourrait être transposée en d'autres lieux et d'autres temps plus proches de nous.



La douceur du graphisme et des couleurs contraste avec la dureté du récit, sans toutefois en atténuer la portée. J'ai notamment apprécié la sobriété des traits et les visages très expressifs - celui de Lola en particulier.



Une bande dessinée émouvante.
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Kia Ora, tome 1 : Le départ

Kia Ora est une belle BD sur les Maoris à l'époque de la colonisation. Nyree, une institutrice raconte l'histoire de sa famille néo-zélandaise qui arrivait à vivre grâce à de petits boulot. A un moment, la seule opportunité est un voyager en Angleterre pour l'exposition coloniale. Les Néo-Zélandais seront montrés aux Anglais en spectacle.

Un sujet original et touchant, je ne connais ce pays que de nom, je ne connais que très peu de son histoire. Comme dans toute bonne colonie, il y a un rapport exécrable de dominant et dominé. Le point de vue de la petite Nyree est très intéressant, puisqu'elle voit et entend tout même si on ne fait pas attention à elle. (elle est aussi un peu peste sur les bords !)

J'ai eu un peu de mal avec les dessins, les personnages ont l'air petits, écrasés, surtout les autochtones. J'ai souvent confondu Nyree avec sa mère... A part ça, c'est une belle découverte, j'espère lire la suite très prochainement.
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Nocéan, tome 1 : Atari et Tika

Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée Atari et Tika, premier tome de la série Nocéan.

Dans un futur où la montée des eaux a redessiné l'Europe, l'océan tel que nous le connaissions n'existe plus : c'est le Nocéan.

Gérée par Systéma, une dictature néolibérale, la société vit au gré des conflits sociaux.

Recueillie par une femme trop soumise au pouvoir à son goût, la jeune Atari rêve de s'engager, afin de venger sa mère activiste, tuée par la police quand elle était enfant.

Profondément humaine, révoltée et intéressée par la tech, Atari va chercher à intégrer un groupe clandestin d'activistes : La goutte..

Le premier pas d'une carrière de justicière sociale mais aussi d'une amitié avec Tika, une autre orpheline, avec laquelle elle va s'inventer Robin Hood des temps post-apocalyptiques. Car un autre monde est possible !

Atari et Tika est un premier tome très abouti.

J'ai tout de suite aimé les illustrations et la colorisation. Elles collent parfaitement avec l'histoire.

Cette dystopie est une réussite, j'ai aimé l'univers crée ici. Ce n'est pas hyper original quand on a l'habitude du genre (en roman ou bande dessinée) mais ça fonctionne bien malgré tout.

On a des personnages forts, à commencer par Atari, une adolescente qui a vu sa maman mourir sous ses yeux. Depuis, elle a été recueillie mais elle est en âge de se rebeller contre l'autorité.. et contre le gouvernement en place. Il y a de nombreuses injustices dans ce nouveau monde, différent du notre.. mais une poignée de personnes ont décidées de se rebeller.

J'ai apprécié ce premier tome, d'une série fort prometteuse.

Pas un coup de cœur mais un joli quatre étoiles bien mérité :)
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Monet, nomade de la lumière

Magnifique BD relatant les années de formation et de "vaches maigres" du génie de la peinture qu'a été Claude Monet.

A travers des planches magnifiquement illustrées (je devrais dire peintes), nous avec affectation les divers revers de fortune de cet homme obstiné qui a initié le mouvement impressionniste et révolutionné la peinture.

Je connais bien l'oeuvre de Monet et je connaissais les grandes lignes de sa longue vie mais c'est avec beaucoup d’intérêt que j'ai découvert les aléas plus domestiques de sa vie qui ont eu, toutefois, des conséquences sur son art et sur sa production.

Certains passages sont très émouvants et la lecture que font les auteurs de certaines informations parvenues jusqu'à nous sont franchement intéressantes.

Bref, une lecture très agréable et édifiante mais qui laisse un gout de trop peu quant Claude Monet arrive à Giverny...alors que nous avons accompagné le peintre dans tous ces doutes, tous ces déboires, voir le reste de sa vie et de ses pertes résumés en une brève course est un peu frustrant...

Le dossier en fin de tome est également très intéressant tant au niveau des références "iconographiques" qu'au niveau des choix narratifs.

Côté dessin, c'est magsitral, le traitement tout en couleurs et en lumières est un bel et vibrant hommage à l'impressionnisme.

Splendide!
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Monet, nomade de la lumière

ET LUX FACTA EST !



Nous sommes en 1923. Un grand et vieux monsieur de la peinture, âgé de 83 ans se fait opérer d'une double cataracte. C'est que ce regard est précieux, l'un des plus révolutionnaires qui fut, au temps de sa jeunesse, mais dont le succès ne s'est jamais démenti depuis.



Ces yeux, ce regard à la recherche de la lumière, de toutes les lumières, ce sont ceux d'Oscar Claude Monet, l'ancien chef de file de ceux qu'un critique imbécile, un certain Leroy dont on ne se souvient plus que pour ce haut fait d'arme, pensant les moquer à bon compte, appellera donc et pour la postérité : Les Impressionnistes !



Alors, tandis que son vieil ami "Le Tigre" le bichonne durant ces quelques jours de repos forcés, Monet se remémore les temps anciens de ses difficiles débuts.



Il se souvient alors de tout, notre génie : de sa conviction d'être fait, depuis tout jeune, pour le dessin puis la peinture, surtout depuis qu'il a rencontré son premier vrai maître, Eugène Boudin. Puis c'est la décision, douloureuse, de ne pas suivre la destinée que lui réservait son père de reprendre la succession de sa boutique à Le Havre. C'est ensuite Paris, et les cours, à l'Académie Suisse d'abord, puis les ennuyeuses leçons dans l'atelier d'un peintre bien trop académique pour ce qu'il a déjà en tête, un dénommé Charles Gleyre. Mais au moins, y rencontrera-t-il plusieurs de ses futurs coreligionnaires et amis fidèles : Renoir, l'ami de toujours, Sisley, un grand timide, Bazille au destin funeste (il mourra sur les champs de bataille de 70') mais qui le soutiendra tant, Pissaro l'anarchiste.



Ce sont des années de bohème où l'argent manque aussi cruellement que la créativité est insatiable. Et puis, il y a le choc : "Le déjeuner sur l'herbe" de son presque homonyme Manet, présenté au Salon de peinture et de sculpture, manifestation Ô! combien académique, mais absolument incontournable pour se faire un nom. Mais l'oeuvre de Manet avait été présentée pour se moquer d'elle et de toutes celles dans son genre, au sein d'un "Salon des refusés"...



L'art de Monet ne sera plus jamais le même et jusque dans les pires moments de dèche intégrale, de doute ou de soucis familiaux, il parviendra toujours à trouver les ressorts pour poursuivre son oeuvre, la chance s'en mêlant aussi pour le sortir des plus mauvais pas.



Il y aura, bien entendu, les premiers succès, la découverte de cette ferme qui deviendra, bien plus tard, ce magnifique musée-jardin de Giverny, et puis, l'âge venant, le souvenir de la disparition de la plupart des premiers amis. Celle de Renoir, surtout.



Il y aura, bien entendu, Camille Dancieux, l'un de ses modèles préférés, avec laquelle il aura une aventure se transformant en première paternité. Le scénariste insiste peu, mais l'on comprend que c'est plus une relation de compagnonnage affectueux et érotique sans être une relation véritablement amoureuse que Monet vit avec celle qui sera pourtant sa première épouse,- d'ailleurs seulement 5 ans après la naissance du premier enfant -. Camille mourra à l'âge de 32 ans (probablement d'un cancer de l'utérus) un an après la naissance du second fils de Monet... Mais Monet était tombé amoureux de celle qui deviendra sa seconde épouse, quelques années auparavant. Épouse d'un mécène bientôt ruiné et avec laquelle il aura aussi un fils presque dans les mêmes moments que celui de Camille ! Alice, c'est son prénom, demeurera sa fidèle compagne jusqu'à sa mort, 15 longues années avant celle du peintre...



... Que nous retrouvons donc, bon pied bon œil, en compagnie du "Père la Victoire", pile sur cette arche rendue célèbre par ses toiles, surplombant ces Nymphéas si sublimes que l'on peut aujourd'hui découvrir et contempler à l'Orangerie.



Ainsi se clôt ce Monet, nomade de la lumière. Un album proposé par les éditions Le Lombard dans une nouvelle collection nommée Contre/Champ, et consacrée à de grands personnages de la philosophie ou de la peinture (du moins, jusqu'à ce jour). Les auteurs, d'origine espagnole, en sont Salva Rubio dont c'est le premier scénario pour la Bande-Dessinée et Efa (Rodriguez, Alter Ego, Kia Ora) pour le dessin.

L'intention était sans doute excellente mais l'ouvrage est, au final, très convenu, d'une originalité moins assurée que probablement souhaitée et si l'on ne regrette pas sa lecture, on se prend à songer qu'un tel peintre méritait peut-être un résultat plus enlevé.

Servi par un dessin d'inégale valeur mais toujours intéressant dans la conception et d'une colorisation très belle - Efa tâche de suivre les différents styles du peintre au long de son existence. C'est parfois très réussi, parfois tellement en deçà de l'original que ça en devient presque gênant - le texte est abrupt, ne parvient jamais à savoir s'il doit se libérer de son modèle ou être respectueux de son histoire - à la manière d'une biographie "autorisée" -, si c'est, comme il se prétend l'être, un "roman graphique" ou une bonne vieille Bande-dessinée, sans la prétention souvent pénible du style précité, misérable cache-sexe au lecteur ayant un peu honte de s'avouer qu'il apprécie en toute humilité ce fameux 9ème art (mais je n’empiéterai pas ici sur l'une des thématiques de prédilection de ce cher Alfaric, dont je partage d'ailleurs globalement l'avis).

On passe ainsi d'un certain didactisme propre à la Bande-dessinée historique ou biographique à des moments plus intimistes et d'une vision se voulant assez personnelle, mais sans jamais parvenir à savoir si les auteurs sont parvenus à se décider pour tel ou tel genre. A moins que la charte graphique de la collection ne permette tout simplement pas le genre de liberté souhaitable...



Quant à la dernière partie, supposément documentaire, elle est inutilement redondante car, là où l'on aurait aimé découvrir de belles reproductions des œuvres originales dont se sont inspirés les auteurs dans une belle mise en avant, ce sont les planches déjà vues au fil de l'album qui prennent presque tout l'espace, au détriment des fac-similés attendus.



Un avis mitigé, donc, mais un moment tout de même fort agréable en compagnie de ce grand maître de la lumière que fut Oscar-Camille Monet.
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Monet, nomade de la lumière

Portrait réussi d'un génie modeste. Monet est l'un de mes piètres préfèrés et j'ai toujours admiré son incroyable modestie et son insatisfaction hallucinante (il n'aurait selon ses biographies jamais vraiment aimé un seul de ses tableaux de sa vie !!)...

J'ai donc sauté sur ce livre avec un grand plaisir. C'est toujours un challenge pour un roman graphique de s'attaquer à un peintre. Surtout que ces derniers peuvent être plus ou moins faciles à rendre. Monet n'est pas Mondrian (que j'adore par ailleurs) et l'on imagine que cela a nécessité un formidable travail. De fait, le livre est vraiment très réussi, il commence par une horrible opération des yeux en compagnie de son ami Clemenceau puis on retrace la vie de ce génie depuis sa rencontre avec Boudin jusqu'à l'affirmation d'un nouveau courant.

C'est très clair, très esthétique, pédagogique aussi. Pour moi qui ait lu la biographie de Monet par Pascal Bonafoux, je dirais presque que dans un temps bien plus court, ce livre finalement fort brillant arrive à faire passer autant de choses ou presque, tout en offrant une vraie introduction visuelle à son oeuvre, dans le court du livre, puis dans une longue postface.

Et tout cela avec parfois une belle émotion, comme lors de la mort tragique de sa femme Camille.

Impressionnant !
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Nocéan, tome 1 : Atari et Tika

Nocéan : Atari et Tika est le premier tome d’une bd dystopique très prometteuse. Crises sociales et écologiques ont redessinné les monde où une société néolibérale a pris le pouvoir. Les populations sont mises aux ordres et séparées entre des zones dont certaines ne sont pas accessibles au plus grand nombre.

Atari, jeune fille dont la mère rebelle s’est faite tuer sous ses yeux rêve de rejoindre un groupe révolutionnaire pour venger sa maman. Étudiante en tech, elle vit chez la femme qui l’a recueilli.

Bientôt, elle découvrira la goutte d’eau, un groupe de militants et Tika une jeune orpheline avec qui elle deviendra amie.

Si les ingrédients sont connus par les amateurs de SF, cette bd, dont la lecture est accessible aux ados, les assaisonne intelligemment dans un premier opus réussi.
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Seule

Empruntée par hasard, pour ses jolis dessins, cette BD m'a bcp plu.

Tout y est sensible, la guerre (d'Espagne) à hauteur d'enfant.



Et puis cette histoire, cette petite fille perdue auprès de ses gds parents, loin de ses parents.... c'est celle de mon père.... laissé à 2 ans au début de la seconde guerre mondiale à St Etienne (zone "libre") par ses parents partis chercher du travail du côté de Lille (zone interdite). Laissé auprès de ses gds parents, il ne reverra ses parents qu'à la fin de la guerre.

Quand l'héroïne retrouve sa mère et découvre sa soeur, c'est exactement ce qui est arrivé à mon père. L'oubli, le remplacement, la froideur de la mère.... Loin des yeux, loin du coeur....

En un mot, vous l'aurez compris, cette BD m'a bouleversée.... Pour son histoire et la mienne....
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Monet, nomade de la lumière

Coup de coeur !



Je ne connaissais l'impressionnisme que de nom. Je connaissais vaguement Oscar-Claude Monet. Ce que j'ai découvert grâce à ce roman graphique biographique, c'est un homme et un univers artistique fascinants.



La vie de cet homme n'a pas été facile. Il s'est battu et débattu pour vivre de sa passion. En oubliant souvent les siens qui l'ont pourtant toujours soutenu et inspiré.

C'était un homme de solitude et de lumière, un homme simple qui a peint des toiles qu'on découvre au fil des vignettes et, plus précisément, à la fin de l'ouvrage.



Les planches de ce roman graphique sont merveilleuses, sublimes. Les couleurs utilisées sont magnifiques, les références sont réfléchies et la ressemblance avec les toiles du peintre est exceptionnelle.



C'est un travail de maîtres qu'ont réalisé Efa et Salva Rubio !
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Kia Ora, tome 3 : Coney Island

A l'inverse de ses compagnons qui ont décidé de retourner en Nouvelle-Zélande, Maaka et sa famille suivent l'Américain qui était venu leur proposer du travailler à Paris. Et ils se retrouvent à Coney Island, dans un cirque de monstre : un break show (petite référence à Tod Browning).



C'est vrai, j'ai été émue, le fait d'être gavée de soupe hollywoodienne rend difficile l'indifférence face à ce récit. Mais, d'un point de vue de lectrice, j'ai trouvé ce tome trop facile, trop prévisible et assez peu crédible.

Certes, difficile de faire ressortir autre chose avec un tel sujet que l'humanité n'est pas forcément là où on l'attend. Mais la façon d'amener les éléments, les dialogues, les situations, la fin : tout cela est trop facile.



Au final, Nyree, la fille du couple qui avait embarqué clandestinement sur le bateau pour suivre ses parents n'a de rôle que celui de témoin, pour être le narrateur de ses trois tomes et pouvoir faire une belle leçon d'histoire et d'éducation civique à sa classe. Dommage.
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Monet, nomade de la lumière

Qu’il est agréable, le temps d’une BD, d’être avec Monet et tous les autres peintres et écrivains qu'il fréquente. Lui qui recherchait tant la lumière, c’est sa période sombre qui y est décrite. Celle où sa préoccupation est de trouver de l’argent pour vivre. De belles planches colorisées pas toujours facile à rivaliser face au grand peintre.
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Kia Ora, tome 2 : Zoo humain

Le deuxième tome de cette série est plus complexe, et donc plus intéressant, que le tome précédent.



Dans un premier temps on assiste à l'arrivée en Angleterre et la tournée du spectacle des Maoris avec le fameux Hartmann qui se donne des airs d'entraîneur mettant la pression à son équipe pour qu'il réalise des performances. Puis les réactions de la bonne société anglaise face à ces bons sauvages que la Couronne a su apprivoiser.

Puis les péripéties font que la troupe se dirige vers le Jardin d'Acclimatation , à Paris, et là, tout se dégrade… Les Français font une mise en scène ridicule qui a plus trait au fantasme qu'à la réalité, et leur réservent un espace entre les lions et les singes. Puis on les force à manger avec les doigts pour "faire plus sauvage", la direction prend le soin de mettre un panneau pour que les spectateurs ne jettent pas de nourriture, etc. Bref, rien de bien reluisant.

Alors, les points de vue s'opposent : prendre sur soi et rester pour avoir l'argent promis ou partir la tête haute ? Que faut-il privilégier ? La réaliste socio-économique ou les valeurs ancestrales ? Le besoin doit-il guider tous nos choix ?



Ce jeu de miroirs des regard sur l'Autre, des incompréhensions et des points de vue est très bien rendu et montre comment les représentations influent sur les perceptions des étrangers, en particulier à une époque où la morpho-science est LA grande mode en France …



Un tome à lire, même sans avoir lu le premier.
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