Nous sommes coupées dans notre hilarité par la sonnette puis par les cris de ma mère. Je vérifie mon téléphone, il n’est même pas 11h, les grands-parents sont vraiment en avance cette année. Nous échangeons un regard, entre l’étonnement et la frayeur. Que peut-il donc se passer pour que notre mère crie ainsi ? De nouveau, nous dévalons les escaliers. Une chance que personne ne vit dans le placard en dessous. Arrivées sur l’avant-dernière marche, nous nous arrêtons dans un même pas. L’angoisse fait place à la stupeur. Il nous semble reconnaître la voix de Guillaume. Mais c’est impossible, encore hier, il nous a appelés en sortant du travail pour s’excuser une nouvelle fois de son absence et nous dire qu’il pensait fort à nous. Une nouvelle voix, féminine et anglaise, se fait entendre. Maintenant c’est l’incrédulité qui l’emporte. Guillaume accompagné ?
Et le voici qui s’esclaffe tandis que je pique un fard phénoménal. Mon sang a cessé de circuler pour s’accumuler dans mon visage, je crois que l’on pourrait faire cuire un œuf sur chacune de mes joues. Vu la distance entre nous, je suis sûre que David ressent la chaleur qui émane de ma tête. Et j’ai l’impression que ça le fait rire de plus belle. Je m’éloigne pour rompre cette proximité et reprendre mes esprits.
Je ne connais pas de meilleur réveil que celui du chatouillis nasal de la bonne odeur de pain grillé. J'ai dormi comme une masse, à tel point que j'ai l'impression d'avoir fusionné avec le matelas.